Dans
l’hiver doctrinaire, les ersatz poitrinaires, les dogmes nés d’hier, la bêtise
ferroviaire, des abrutis de tout poil, à présent poussière d’étoile,
retentissait la voix du poète, sérieusement trouble-fête, nous rappelant à
l’ordre, nous rappelant de mordre, pour l’honneur de la mélodie, vers l’imputrescible
cœur de la mélancolie.
(Vers
traduits du russe par TM).
Photo S. Locquet |
Sur
un sac de voyage, dans une arcade noire
Le
saxophoniste a soufflé toute la nuit
Sur
un banc du parc le clochard
Sur
des feuilles de journaux étalées a dormi.
Je
deviendrai musicien moi aussi
Et
je jouerai, si je ne meurs pas avant,
En
chemise blanche, nœud papillon noir uni
Des nuits entières dans le vent.
Pour
que l’ivrogne dorme souriant
Sous
le ciel, ayant bu jusqu’aux tréfonds —
Dors,
il n’y a pour toi rien d’inquiétant,
Il
n’y a que la musique au fond.
Boris Ryjii, 1997
Над саквояжем в черной ярке
Всю ночь трубил саксофонист.
Бродяга на скамейке в парке
Спал, постелив газетный лист.
Я тоже стану музыкантом
И буду, если не умру,
В рубашке белой, с черным бантом
Играть ночами на ветру.
Чтоб, улыбаясь, спал пропойца
Под небом, выпитым до дна, –
Спи, ни о чём не беспокойся,
Есть только музыка одна.
Борис Рыжий 1997.