27.5.22

Le secret des machines


 

(traduit du russe par Thierry Marignac)

Vas-y, crépite, ma petite machine,

Débite, la vieille, n’importe quelle absurdité,

Sans hésitation, sur notre passé

Sans mettre en veilleuse ta parole en turbine.

 

Vas-y crépite, mon amie,

Tu as probablement cent ans,

Tu es passé par les mains de qui,

De quel bureau étais-tu l’ornement ?

 

Marchand, enquêteur, ou Tchékiste ?

En effet c’est même une très bonne piste,

Tout n’est pas propre ou pur en toi

Et tes horribles taches rien ne lavera.

 

Tandis que les lettres crépitaient,

Que le chariot somnolent défilait,

Dans le sous-sol à moitié désert

On achevait une sombre affaire.

 

L’ombre au mur, plus noire que la suie

S’est à nouveau tassée après avoir grandi

Sans même chercher à enjamber

Une flaque de sang coagulé.

 

Et l’escalier de marbre gravissait

Sous mille watts de lumière

La secrétaire qui pleurait,

En croquant du chocolat amer.

Boris Rijy, 1998 .

 

Рыжий Борис (1974 - 2001) 

* * *

Давай, стучи, моя машинка,
неси, старуха, всякий вздор,
о нашем прошлом без запинки
не умокая тараторь.

Колись давай, моя подруга,
тебе, пожалуй, сотня лет,
прошла через какие руки,
чей украшала кабинет?

Торговца, сыщика, чекиста?
Ведь очень даже может быть,
отнюдь не все с тобою чисто
и страшных пятен не отмыть.

Покуда литеры стучали,
каретка сонная плыла,
в полупустом полуподвале
вершились темные дела.

Тень на стене чернее сажи
росла и уменьшалась вновь,
не перешагивая даже
через запекшуюся кровь.

И шла по мраморному маршу
под освещеньем в тыщу ватт
заплаканная секретарша,
ломая горький шоколад.

1998

 

 

 

4.5.22

Volatile solitaire

 

Mouettes et perruches volent en ville
Des merles picorent devant des boulangeries,
Chantant parfois à des heures inhabituelles
Des interrogations résonnent dans leurs trilles.
Des moineaux aux pigeons tous fuient les corneilles,

Suivant un code tacite dans ce monde d'argile.


N des rêves.