19.2.24

"A TRUE FAKE": SCHTYKNOJ, avec Vincent Deyveaux

    Hello my friends… un clip ici sur Antifixe, je crois c'est la première fois… mais c'est un clip "politique", avec des images d'actualités, un peu comme au vingt heures. Je tiens une chronique depuis 2019, un diary photo sur un média concurrent, (à voir ici : instagram.com/vincent_deyveaux/), et mes amis péterbourgeois m'ont demandé d'en faire un montage pour leur chanson, ou plutôt leur gueulante intitulée"A true fake", qu'ils ont consacrée à l'année 2022 et à ses habitants, ici, en fédération de Russie. C'est pourquoi toutes les images choisies datent de la période de mars à décembre 2022. Toutes sont de moi, ou plutôt de mon téléphone, d'où le format. Les vidéos aussi. Beaucoup sont des images d'images. Le sujet est l'année 2022, comme on a pu la vivre et la ressentir devant sa porte.Vincent Deyveaux. 


"A true fake": SCHTYKNOJ (Nikonov Alexey et Porubov Dmitry).

Images et montage: Vincent Deyveaux

Штыкнож - настоящий фейк


11.2.24

Procès d'Assange les 20-21 février: la riposte de l'art contemporain



    L’INÉNARRABLE MOLODKINE A LE SENS DU TRAGIQUE : 
    
     En riposte à la prochaine session du procès-fleuve d’Assange — l’intéressé risque son expulsion aux États-Unis où l’attendent 175 ans d’incarcération dans une prison fédérale — l’inénarrable artiste contemporain, d’origine russe, Andreï Molodkine, résident français, a lancé une opération de grande envergure, un coup de poker. 
     Si je me flatte d’être devenu en quelques années un des bons copains de Molodkine, je suis loin de partager tous ses parti-pris. Je ne partageais pas forcément ceux de mon ami Limonov, ce qui ne nous a jamais empêché de fraterniser pendant 39 ans, notamment par l’ironie et la lucidité. Il n’y a que dans l’abrutissement post-moderne que l’amitié signifie un accord sur tout, un blanc-seing idéologique. Le facteur humain, la sympathie, le rire, les aventures traversées ensemble passent à l’as — le néo-stalinisme politcorrect exige une soumission absolue à son ordre du jour, jusque dans l’intimité amicale.     
    Quoi qu’il en soit, Andreï m’épate une fois de plus. Je l’ai connu à Londres entre des rappeurs jamaïcains survoltés et le milieu oligarchico-interlope ex-URSS vivant chez la Perfide Albion. Un contraste saisissant où Molodkine naviguait en eau trouble qu’il affectionne dans la prestigieuse galerie d’art moderne de Saatchi, une des plus réputées de Londres. Il en fut question dans ces pages en juin 2019. Je l’ai connu ensuite à son soviet d’art contemporain dans le Sud-Ouest, où ce père de famille concoctait ses provocations politiques considérées comme un des beaux-arts. 
     En l’occurrence, Andreï suscite une fois de plus l’admiration. Comment et par quels circuits s’est-il débrouillé pour rassembler dans un énorme coffre-fort des œuvres d’art majeures — Picasso, Warhol, Rembrandt !… — données par des collectionneurs et artistes menaçant de les détruire avec un « commutateur de l’homme mort » en cas de danger pour la vie d’Assange ?… Bien joué, vieux frère !…     En ouverture inaugurale de cette campagne visant à rappeler que le destin d’Assange est le nôtre, réclamant une imagination supérieure et une conception impeccable, un article, assez médiocre du reste — mais qu’attendre d’autre des journalistes de gauche (pouah !) du New Yorker — sourcé et vérifié 20 fois à l’américaine, détaillant ses soutiens, son histoire, ses faits d’arme. Bravo Andreï !… 
     Ayant traversé l’enfer soviet, Molodkine ne transige pas avec la liberté. Le soviétisme sous-jacent de l’Euro-Amérique ne lui échappe pas non plus, 30 ans plus tard. Au lien ci-dessous, les lecteurs anglophones pourront retrouver, outre les jérémiades américaines inévitables, une description en profondeur de ce coup d’éclat inédit — Assange doit être libéré coûte que coûte, qu’importe les chefs-d’œuvre, il en va de notre santé mentale — voire physique — à tous : 


Thierry Marignac, février 2024;