Bakhytjan Kanapianov, poète Kazakh, dont les vers élégiaques accompagneront l'ami H.P., qui aimait tant les lointains, et aurait bien ri de l'ironie du sort. |
(Présentation et vers
traduits du russe par TM)
Bakhytjan
Kanapianov — est un poète Kazakh renommé, scénariste, traducteur et travailleur
social. Son nom est célèbre parmi les amateurs de poésie ; ses vers sont
traduits dans des dizaines de langues, dans l’étranger proche et lointain. Les
vies et destins de B.Kanapianov sont liés avec la pléiade légendaire des poètes
« des années 1960 » Andreï Voznessenski, Bella Akhmadoulina, Oljass
Souleïmenov.
Dans son recueil « Perspective
inversée » sont rassemblés des vers de différentes époques. Ces
« Versiéclibres » (selon l’expression de A. Voznessentski) saturés du
bourdonnement des mégapoles contemporaines et simultanément du rythme éternel
de la Grande Steppe, sont présentés aux amateurs français.
Kira Sapguir, Octobre 2017.
Nous sommes venus d’on ne sait où,
En partance pour on ne sait où.
Refusé, le dernier crédit,
De tous ces ans, écoulés, indécis.
Peut-être que vers la mer ultime
Nous mènent finalement les chemins du destin.
Là où vers l’astre nous attire en essaim
La limaille de grâce des prédictions éponymes.
Ma parole on a deviné
Sur les lignes des broderies sacrées
Brillait fugace en gitane égarée
Ma muse sans domicile, rescapée.
Et cachant la ligne dans une disquette
Apparaît de l’autre côté
L’image vue par le poète
Céleste, au point du jour rêvée.
Bakhytjan Kanapianov.
Пришли неизвестно откуда,
Уйдем неизвестно куда.
Последняя выбита ссуда
На смутные эти года.
Быть может, к последнему морю
Выводит дорога судьбы,
Где к звездному тянется рою
Блаженная пыль ворожбы.
Мне слово мое нагадали
На строчках святого шитья.
Мелькнула цыганкою в шали
Бездомная муза моя.
И, прячась строкою в дискету,
Проступит на той стороне
Тот образ, что виден поэту
В небесном предутреннем сне.
Бахытжан Канапянов
On vit, comme si on avait l’éternité devant,
On remet les projets à plus tard.
Dans l’âme une insouciance d’enfant
Tant que du tonnerre ne retentit pas le tintamarre.
La porte s’entrouvre sur le calendrier des temps,
Je désire que la chance nous sourie, authentique.
Notre séjour sur cette terre nous allons consumant…
Sous la cendre nous attend une date fatidique.
Bakhytjan
Kanapianov.
Живем, как будто
впереди нас вечность,
Отодвигая планы на потом.
И по душе нам детская беспечность,
Как говорят – пока не грянет гром.
Дверь приоткрыта в календарь эпохи,
Желаю, чтобы все же повезло.
Пережигаем мы земные сроки...
Под пеплом где-то вещее число.
Бахытжан Канапянов
Бахытжан Канапянов