Vladimir Moysseev des Narcotiques Anonymes de Kiev figurant au ciné, dans une de ses grimaces favorites : le voyou sous tension. |
L’écrivain et sa plume.
(Du dictionnaire d’argot Словарь воровского жаргона —Dictionnaire
du jargon des voleurs, Folio-Presses, St-Péterbourg, 1999, traduit du russe par
TM).
Écrivain est un
des mots-clés des pickpockets, recouvrant trois significations : 1.Voleur
tranchant les courroies de sac de femme ; 2.Voleur utilisant dans son
activité un objet tranchant de taille réduite (lame de rasoir, pièce de monnaie
— pièce de cinq kopecks affutée, etc). 3.Objet tranchant de taille réduite utilisé pour voler dans
les poches.
Curieusement, le tatouage représentant un chroniqueur en
train d’écrire, signale également un pickpoket. En argot, écrire, c’est : « Trancher, taillader », écrivailler, « Pratiquer une
castration » (…).
L’idiotisme écrire, s’est
formé sur l’argotisme du début du XXé siècle plume, c’est à dire : « Poignard, couteau ».
L’apparition de ce mot vient soit de la métaphore (la plume d’oiseau évoque la
forme d’un couteau ou d’un poignard) soit par métonymie, soit par recoupement, stylet — plume. (…)
Le mot écrivain,
très employé en argot, l’est très peu en littérature. Cependant, dans la
fiction décrivant le monde criminel on rencontre souvent l’argotisme plume, exemple : « Cache-moi cette plume, espèce de sangsue ! »
(P. Poliak, Cantique de la crasse). (…)