3.10.14

Quand ma tête roule par terre, je la ramasse et j'y retourne…

Un sympathique inconnu, du nom d'Alexandre Timochenko, pseudonyme Alex Timo, est apparu dans mon périscope. Un ami de l'acteur Prygounov, célèbre comédien en URSS, et intime de notre idole Tchoudakov, le poète maudit, mauvais génie lautréamontesque de la poésie soviet du dernier tiers de l'existence de l'empire. Nous avons traduit dans ces colonnes des extraits du récit que faisait Prygounov de sa rencontre et de son amitié avec notre héros Tchoudakov, le mauvais garçon, dans un livre autobiographique, paru il y a quelques années. Et puis, roublard, Timochenko nous a envoyé ses vers. Et, nom d'un chien, c'était pas mal du tout !…
Donc, soldat du poème, nous avons traduit le premier des opus Timochenko, qui vit en Afrique du Sud la moitié de l'année, et à Moscou, le reste du temps. Bigre, ces rencontres virtuelles nous permettent d'oublier la mesquinerie phrançaise éditoriale !…



GLADIATEUR
(Traduction TM)

Sur tant de murailles, les poings fracassés,
Un front semblable à un fer à repasser.
Captif, prisonnier, prisonnier écrasé,
Une lyre muette — aux cordes déchirées.

Réveil à minuit — la poitrine oppressée,
Les poignets à nouveau, enchaînés par l’acier.
Quand Dieu m’aidera-t-il donc, demain ou cette semaine,
À conquérir à vie, ma victoire, mon arène ?

L’épée du gladiateur, de l’ours le grondement,
Quand il jaillit, se mêle au sable de l’arène, le sang
Au fond des muscles un sauvage aiguillon,
Plantée en plein cœur, la lame n'efface pas le fauve myrmidon.

Pouce vers le haut, pouce vers le bas —
Caprice d’une foule muette qui règne sans partage
Les piliers d’appui, détruire, je ne peux pas,
Qui étreignent du stade la coquille de rage.


Milieu du front — dernière frontière,
On y découpe rêves et cibles.
On y sépare les rêves des corps à coups de rapière,
De ceux qui ont échoué devant leur but tangible.

Plus d’une fois, nous avons détruit le pouvoir,
De l’éternel Spartacus, sous la poigne d’airain,
Plus d’une fois, la trahison nous fit broyer du noir,
À l’heure où la victoire était à portée de main.


Les discours fallacieux, ne nous sont d’aucun secours
À quoi bon écouter les oracles mensongers ?
Seule l’épée nous sert, rien d’autre que l’épée,
Traversant la poitrine du traître, de part en en part, et sans recours.
Alex Timo.




Гладиатор

Кулаки разбиты о множество стен,
Лоб – подобие бабы чугунной.
Плен, плен, тягостный плен,
Безмолвна кифара – оборваны струны.

Просыпаюсь в полуночи – сдавлена грудь,
Запястья вновь окольцованы сталью.
Поможет ли Боже когда-нибудь
Победить на жизни моей ристалище?

Меч гладиатора и львиный рык,
Кровь окропила арены месиво.
В мышцу впился звериный клык,
В сердце зверя клинок не уместится.

Палец вверх или палец вниз –
Правит прихоть толпы безмолвной.
Мне не разрушить опоры-столбы,
Обнявшие раковину стадиона.

Лобное место – последний предел,
Здесь рубят на части мечты и цели.
Здесь отделяют мечты от тел
Тех, что до цели не долетели.

Мы не раз разрушали всевластье
Под рукою вечного Спартака.
Нас не раз настигало предательство
В час, где победа была близка.

Нам не в прок лукавые речи,
Нам не слушать лживых оракулов.
Только меч нам поможет, меч,
Навылет пронзающий грудь предателя.


Алекс Тимо