24.10.17

Les funérailles d'Hervé Prudon

Ce matin, dans une fine pluie d'automne, on a dit adieu à Hervé Prudon, au Père Lachaise, où est venu si peu de monde, tandis que les tartuffes de l'église polar pleurent leurs larmes de crocodiles — eux qui l'ont enterré vivant. Aucun 813, aucun afficionado du manchetto-poulpisme, cette vache à lait — les apparatchiks minables d'un infra-milieu de médiocres. Son dernier éditeur avait envoyé une domestique de la chapelle, cireuse de pompes abrutie de cet univers de nuls, faire les grandes déclarations, si haïssables en ces circonstances, d'usage dans leur monde d'hypocrites — au lieu de se déplacer lui-même, prétextant une impossibilité. Il aurait pu au moins fermer sa gueule. Tout comme les autres auraient pu, pour une fois, éviter de montrer leur belle âme sans scrupules, sans foi et sans honneur — mais tellement compatissante quand l'auteur a passé l'arme à gauche.
Nous sommes quelques-uns, qui aimions et soutenions Hervé Prudon de toutes nos forces, à savoir qu'il méprisait ces larves.
Aucune autorité de l'édition (ni journaliste) ne s'est déplacée (sauf des gens du cinéma et du théâtre, on ne les adore pas, mais ils ont un certain sens de la dignité, semble-t-il).