30.6.17

La déontologie, c'est pour les ploucs.

         Après la débâcle au New York Times, il y avait plus gros encore. Un producteur-rédacteur de CNN en train de se déboutonner et d’étaler son cynisme, son mépris de la vérité et de la déontologie. Piégé par un journaliste (O'Keefe l'homme du Project Veritas) écœuré par les pratiques dominantes. On attend en vain une telle réaction de ce côté-ci de l'Atlantique, où les médias caniches reproduisent mot pour mot les ukases du Grand Frère. Les lecteurs anglophones et même les autres devraient lire l’article en v.o. et regarder en direct cette vidéo très révélatrice, au lien ci-dessous :
(Traduit de l’américain par TM)
         Un producteur de CNN filmé en train de reconnaître que les médias ont lancé une « chasse aux sorcières » contre Trump
John Bonifield, producteur à CNN


         Atlanta, Géorgie, 29 juin —Un producteur de CNN a reconnu dans une vidéo filmée en douce que la chaîne câblée avait produit de fausses informations contre le président Trump ces cinq derniers mois.
         La vidéo diffusée par ProjectVeritas montre le producteur général John Bonifield en train  d’admettre que les histoires sur la collusion entre l’administration Trump  et la Russie ne sont fondées sur aucune preuve concrète. Bonifield travaille sur CNN comme journaliste et producteur depuis quinze ans.
         Comme l’a raconté TMZ : « Bonifield dit que CNN n’a aucun élément mais sa couverture non-stop de cette affaire (Russie) sert à attirer les spectateurs… On a couvert à mort pour l’AUDIMAT. »
         Produite et commentée par James O’Keefe, le fondateur de Project Veritas, la vidéo indique que CNN prend des décisions au sujet de l’actualité destinée à conforter leurs spectateurs de la gauche modérée. « Notre but est d’exposer les motivations sous-jacentes dans le processus de décision des médias dominants », dit-il.
         Un journaliste de Project Veritas a rendu visite à Bonifield et filmé leur conversation sur les préjugés et la corruption des médias grand public.
         O’Keefe a expliqué que Bonifield a involontairement « ouvert une lucarne sur les parti-pris de la rédaction et l’ordre du jour anti-Trump de CNN ».
         « Une affaire a monopolisé l’écran depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, en particulier sur CNN : la Russie », a raconté O’Keefe. Il a noté que dans les cinq derniers mois CNN a fait mention de la Russie en émission 15,694 fois.
         À la question de savoir pourquoi CNN fait une couverture aussi importante de la supposée interférence russe dans les élections de l’année dernière et tente de mouiller Trump, Bonifield a répondu,  « parce que c’est de l’audience ».
         Bonifield a admis que toute l’affaire pourrait être de la « m…de » « C’est essentiellement de la m…de pour l’instant, parce qu’on n’a aucune grosse preuve éclatante ».
         « Mais après on dira, l’enquête est encore en cours, mais s’ils avaient trouvé quelque chose, on le saurait » a conclu Bonifield.
         Il a dit que CNN n’avait aucune preuve « mais ils veulent continuer à creuser ». Puis le producteur est allé jusqu’à dire que l’affirmation de Trump selon laquelle CNN s’est lancé dans une « chasse aux sorcières aveugle » contre lui est juste.
         (…)
         « Bonifield aime l’affaire russe non parce qu’elle est vraie mais parce que ses spectateurs veulent qu’elle le soit » accuse O’Keefe « Ils fournissent une histoire bidon à leur auditoire pour faire de l’AUDIMAT »
         « L’affaire Russie-Trump a rapporté des millions à CNN » explique O’Keefe. Il a aussi révélé qu’une journée après le retrait américain des Accords de Paris — probablement la plus grosse actualité de l’année en cours — Le PDG de CNN Jeff Zucker a annoncé dans une réunion interne : « On repart sur la Russie ».
         Le producteur de CNN a poursuivi en expliquant que la façon dont le géant de l’actualité planétaire décide de la couverture à donner à tel ou tel événement n’est pas fondé sur des faits ou leur importance, mais sur la popularité et l’audience. « C’est un marché. Les gens croient que les médias ont une déontologie (Bonifield a littéralement pouffé), toutes ces petites règles éthiques si mignonnes dont on vous parle dans les études de journalisme, on se dit : C’est adorable. Mais l'actualité, c’est un marché. »
         Même s’il n’y a aucune preuve solide pour établir que le président a commis un crime, Bonifield a défendu les décisions fondées sur des motivations financières de son employeur. « Ils font ce qu’il faut faire pour gagner de l’argent. »
         Le producteur-journaliste vétéran a admis également que CNN a constamment attaqué le président Trump alors qu’ils avaient une politique entièrement différente vis-à-vis d’Obama, auxquels ils ne touchaient pas.
         Bonifield a remarqué que de nombreux « spectateurs libéraux de CNN veulent qu’on critique Trump, mais ne veulent pas voir Obama scruté de trop près. Je crois que si nous nous étions comportés de la même manière avec le président Obama et examiné tout ce qu’il faisait avec la même attention que nous avons appliqué à Trump, beaucoup de nos spectateurs se seraient détournés de nous. Il se seraient dit qu’on s’en prenait à lui (Obama). »
         Les chiffres d’audience de CNN « sont incroyables en ce moment » a dit Bonifield, parce qu’attaquer Trump, « c’est bon pour les affaires ».
         Bonifield a aussi relativisé le supposé hacking, relevant que même si l’histoire sur laquelle CNN n’a aucune preuve est vraie, l’État américain intervient dans des élections et les gouvernements du monde entier en permanence depuis la Seconde Guerre mondiale. « On essaie d’influencer leurs élections, a-t-il admis. Notre CIA fait ça tout le temps. On tente de manipuler leurs gouvernements. »
         La vidéo de Project Veritas conclut que « les Américains ne peuvent accorder aucune confiance aux médias grand public en raison de (la liste est longue) : leur cupidité, les pressions du marché, des gestionnaires sans intégrité, des rédacteurs en chef pusillanimes, des journalistes qui ne quittent jamais leurs bureaux ».
         (…)
         Le 22 juin, CNN a du démentir une affaire de ce genre liant Anthony Scaramucci aux investigations en cours sur le Russian Direct Investment Fund. Trois membres du personnel ont démissionné pour des reportages bidons et CNN a du s’excuser publiquement auprès de Scaramucci pour le scandale diffamatoire créé par les mensonges qu’ils avaient diffusé.
(…)
         Project Veritas a promis d’exposer bien plus encore sur « la machine médiatique détraquée et pourrie ».
         (…)


La technique du mensonge éhonté

         
Notre ami Mark Ames, qui ricanait de la déconfiture de CNN et autres médias grand public, nous a fait le plaisir de nous envoyer ce lien, pour les lecteurs anglophones:

     Le New York Times retire finalement ses allégations bidon de RussiaGate
         Par Robert Parry
Exclusif : Un des mythes fondateurs du Russiagate est que toutes les 17 agences de renseignements américaines ont conclu que la Russie avait hacké et distribué les courriels du Parti Démocrate, un mensonge que le New York Times a finalement démenti, rapporte Robert Parry.
         Le New York Times a fini par admettre que l’une de ses infos bidons favorites — l’accord de 17 agences de renseignement américaines sur le hacking des courriels du parti Démocrate — est fausse.
         Jeudi, le NYT, a publié un errata suite à un article daté du 25 juin 2017, qui avait répété cette fausse information, utilisée par les Démocrates et les médias grand public depuis des mois pour écarter tout doute possible sur les fondements du scandale Russiagate et dresser un portrait du président Trump comme sujet aux hallucinations puisqu’il doutait de ce dont toutes les 17 agences de renseignement étaient censées avoir la certitude.


         Dans le memorandum de la Maison Blanche du 25 juin, Maggie Haberman se moquait de Trump pour avoir « encore refusé de reconnaître un fait élémentaire sur lequel s’accordent 17 agences de renseignement américaines desquelles il est à présent responsable : La Russie a orchestré ces attaques qui l’ont aidé à être élu. »
         Cependant, jeudi, le NYT — tout en laissant l’essentiel de la ridiculisation de Trump — notait dans un errata, que « Cette suggestion a été émise par quatre agences de renseignement — le Bureau National du Directeur du Renseignement, la CIA, le FBI, et la NSA. Cette suggestion n’a pas été approuvée par toutes les 17 agences de renseignement ».
         La correction à contrecœur du NYT justifiait les doutes d’un certain nombre de sceptiques qui doutaient d’une évaluation plein pot du renseignement national, laquelle aurait en principe pris la forme d’une Estimation du Renseignement National, un produit qui cherche l’opinion de toute la communauté du renseignement, et inclut des opinions divergentes.
         La réalité d’une hypothèse aux fondations plus étroites de Russiagate a été admise en mai par le directeur du Renseignement National James Clapper, et le directeur de la CIA John Brennan (tous deux nommés par Obama) dans un témoignage au Congrès sous serment.
         Clapper a témoigné devant un sous-comité du Sénat le 8 mai que le hacking russe était originaire « d’une évaluation spéciale de la communauté du renseignement », produite par des analystes sélectionnés de la CIA, NSA, FBI, « Un produit coordonné par ces trois agences — pas par les 17 de la communauté du renseignement », a dit l’ancien DNI (Director of National Intelligence).
         Clapper a plus tard reconnu que les analystes qui ont produit l’évaluation du 6 janvier sur le supposé hacking russe avaient été choisis dans les rangs de la CIA, du FBI, et de la NSA.
         Pourtant, n’importe quel expert du renseignement vous le dira, si vous «désignez » les analystes, vous choisissez en réalité la conclusion. En l’occurrence, si les analystes en questions étaient connus pour être des ennemis de la Russie ou des partisans de Hillary Clinton, on pouvait s’attendre à ce qu’ils donnent le rapport qu’ils ont donné.
         

         LE RENSEIGNEMENT POLITISÉ
          Dans l’histoire du renseignement américain nous avons pu voir les résultats de cette démarche sélective, comme la détermination bidon de Ronald Reagan à attribuer la tentative d’assassinat de Jean-Paul II et d’autres actes de terreur à l’Union Soviétique.
         William Casey, directeur de la CIA, et son adjoint Robert Gates ont fait évaluer les indices par des analystes dociles et écarté ceux qui objectaient à la politisation du renseignement.
         La raison pour laquelle on convie la communauté du renseignement au sens large — et qu’on inclut des points de vue divergents dans le rapport final — c’est de se protéger d’une telle « mise-en-tuyau » du renseignement qui livre le résultat politique souhaité mais déforme la réalité.
         Un autre exemple douloureux de renseignement politisé est l’Estimation du Renseignement National  sous G.W.Bush sur les Armes de Destruction Massives de l’Irak qui supprimait l’opinion du Départements d’État et d’autres voix discordantes dans la version donnée au public.
         Depuis le témoignage de Clapper et Brennan au mois de mai, le NYT et d’autres organes d’info grand public ont évité toute contradiction directe avec leurs assertions précédentes en se référant simplement à un « jugement de la communauté du renseignement ».

         Cette gestion finaude de leurs erreurs grossières a permis à Hillary Clinton et d’autres Démocrates de continuer à parler d’un consensus imaginaire sans contradicteur, du moins dans les médias grand public.
         Par exemple, le 31 mai, dans une conférence sur la technologie en Californie, Clinton a fait référence au rapport du 6 janvier, affirmant que « 17 agences toutes d’accord, c’est difficile à obtenir, je le sais par expérience en tant que sénatrice et Secrétaire d’État. Elles ont conclu que les Russes avaient conduit une guerre de l’information contre ma campagne, pour influencer les électeurs ».
         Que tous les organes d’information les plus importants n’aient pas clarifié ce point majeur a pu contribuer à l’erreur de Haberman le 25 juin, tandis qu’elle répétait la pensée moutonnière.
         Mais les corrections à retardement du NYT soulignent le sentiment grandissant que les médias grand public américains se sont lancés dans une vendetta politique contre Trump au point de mettre de côté toute déontologie et de répéter des accusations mensongères contre lui.
 (…)

         Robert Parry a couvert de nombreux reportages d’investigation dans les années 1980, notamment sur le scandale Iran-Contra (combine de fournitures d'armes aux guérillas anticommunistes du Nicaragua, achetées en Iran et transitant par Israel, où fut compromis et condamné — légèrement — le colonel de   marines Oliver North sous l'administration Reagan, pour laquelle il porta le chapeau) pour Associated Press et Newsweek.

10.6.17

Le soviétisme subliminal de l'Occident post-moderne


Notre ami Yasha Levine — un membre historique de feu le légendaire magazine eXile, le seul canard  libre du monde libre à l'époque de Eltsine vient de terminer son ouvrage définitif sur le totalitarisme du XXIe siècle, on oublie trop souvent qu'Internet instrument d'une liberté douteuse — est une création de l'armée américaine. Il nous y parle des Villes-Google, des numérisations et militarisations de nos vies d'esclaves, le concret de ce que les situationnistes appelaient la colonisation de la vie quotidienne, et Baudrillard : Critique de l'économie politique du signe. Yasha est d'origine russe et porte un regard singulier autant qu'informé sur le stalinisme post-moderne de nos sociétés serviles. En disparaissant l'URSS s'est subliminalement insufflée dans notre monde politcorrect.
"Tous les politiciens de tous les pays du monde, sont les élèves du Guide de Prolétariat Mondial. Les leçons du bolchévisme, et pour toujours, figureront au programme des démocraties cybernétiques : compromettre et corrompre, avant d'oblitérer." (TM, Honte en Dieu d'avoir cru, in Des Chansons pour les sirènes, essai sur Essenine).
Alors retourner à l'ironie sublime d'un Tchoudakov, —poète-voyou mort dans des circonstances suspectes — pris dans l'étau d'airain du communisme "en marche" sous Krouchtschev et Brejnev, et sa rhétorique de guerre nous rappelant  les canonnières coloniales post-modernes de l'Occident épuisé au nom des Droits de l'Homme — mais en réalité pour la conquête des ressources… C'est urgent et nécessaire!…


 

                                                                                Шаг вправо, шаг влево считаю побег
Плюешься кровавой слюнною на снег  Курортное море бардак- ресторан Простите я умер я вовсе не пьян

Россия ракет и Россия телег
Сегодня китаец вчера печенег
Считайте партийным иду на таран
В курортное море в бардак ресторан. 
Написано берег читается брег 
Восторги невежд и ухмылки коллег
А фильм черно-белый обычный экран  
Он снят чтобы сделать финансовый план
Я знаю могила конечный ночлег
Похитил девчонку Михайлов Олег
Поднимем за это последний стакан
С последней бутылкой идем на таран.
   Сергей Чудаков

                 

Pas de côté, droite ou gauche, pour moi, c’est déserter,
On crache sur la neige une salive de sang
Une mer balnéaire, un bordel restaurant
Je ne suis pas saoul, je suis mort, excusez

La Russie est une fusée, la Russie est un char
Aujourd’hui les Chinois, hier les Tatars
Je pars à l’assaut, le Parti me compte dans ses rangs,
Sur la mer balnéaire, le bordel restaurant.

On écrit la côte, mais on lit la grève, on allègue
L’extase des ignares, le sourire des collègues
Sur l’écran ordinaire, le film en noir et blanc
Tourné pour les finances du plan.

Je sais que la tombe est le dernier repos
Oleg Mikhaïlov la donzelle a enlevé
Pour ça, le dernier verre on va lever,
Avec la dernière bouteille, on part à l’assaut.


Sergueï Tchoudakov.