28.8.16

Le ciel est bleu comme une chaîne, canicule du poète

Philippe Soupault par Robert Delaunay
…La lourdeur de l'été, qui a déjà son poids d'hiver, entraîne vers l'hiver, ce froid avec des orages.
(Dominique de Roux, La jeune Fille au ballon rouge).



Душа грустит о небесах
Она не здешних жилица
Люблю, когда на деревах
Огонь зеленый шевелится.

То сучья золотых стволов
Как свечи , теплятся пред тайной,
И расцветают звезды слов
На их листве первоначальной.

Понятен мне земли глагол
Но не стряхну муку эту
Как отразивший в водах дол
Вдруг в небе ставшую комету

Так кони не стряхнут хвостами
В хребты их пьющую луну…
О, если б прорасти глазами
Как эти листья в глубину.
Сергей Есенин, 1919.

(Vers traduits par TM)
Vers les cieux l’âme se languit,
Elle n’occupe pas les champs d’ici.
J’aime, lorsque dans les arbres en l’air
S‘agite et s’ébroue un feu vert.

Alors les branches des troncs dorés
Devant le secret, sont bougies vacillantes.
Et les étoiles des mots sont florissantes
Sur le feuillage originel éclairé.

Le verbe de la terre, je le comprends,
Mais je ne secouerai pas son tourment,
Comme la vallée, dans les eaux se reflétant
Devenue comète au ciel, brusquement.

De même, les queues des chevaux ne balaieront
La lune en train de boire à leur épine dorsale…
O, si les yeux pouvaient faire des bourgeons
Au plus profond comme ces feuilles vassales.
Sergueï Essenine, 1919