Maxime Bessonov et moi avons fait connaissance, entre deux alertes aériennes, à Belgorod, en Fédération Russe. Il était simple et sympathique, heureux de parler à un Français qui ne soit pas hostile. La légende de Limonov à Paris le passionnait. Quelque temps plus tôt sa poésie avait été primée dans la capitale. — un poète de la zone frontalière !…
(Vers traduits du russe par Thierry Marignac)
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À paraître le 9 mai à la Manufacture de livres |
Assis dans la pénombre, pareille au silence,
Le 112 a dit : elles vont s’insérer.
Par la fenêtre ouverte une bleue turbulence,
Dans l’attente du bruit des clés.
Impossible d’admettre l’évidence,
Mais en moi, avant, tu n’avais pas confiance,
Mais nous sommes unis, maintenant comme hier,
Et demain dans cette guerre.
Mais il ne faut pas crier que c’est la guerre,
La DCA depuis deux semaines ne fait que se taire.
Et tout autour un silence si pesant,
Que soi-même, on ne s’entend.
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2019, Edward Limonov venu à Paris soutenir les Gilets Jaunes, TM et Charles Посижу в темноте, что равно тишине, |
112 сказали: включат.
Голубиная давка в открытом окне,
ожидание звука ключа;
невозможность принять очевидное, но
ты и раньше не верила мне,
а вчера и сейчас мы с тобой заодно,
мы и завтра – на этой войне.
Но не надо кричать, что вот это – война,
две недели молчит ПВО.
И такая тупая вокруг тишина,
что не слышно себя самого.
Максим Бессонов
Au-dessus de sa tête, essayant de sauter
On mutile son front, ses talons on blesse.
Mais hélas ce pas on va répéter.
Hélas et ah, on est dans la terrestre faiblesse.
Le printemps, c’est le printemps, la cour est triste pourtant,
Et le silence tout autour, comme avant le combat.
Ni donner ni prendre, Dieu regarde à bout portant
Avec douleur et contentement: toi et moi.
Il semblait que nous deux, et tous ayons de l’âme
Mais je la touche de plus en plus rarement :
À la fraternité s’abreuvent mélancolie et contentement
Synchronisées se déversent les larmes ;
Et j’ai envie de dire, mais je vais me taire.
Le printemps c’est le printemps, mais la vie ainsi a pris son élan,
Comme vers le rayon, les grains de poussière,
Comme moi vers toi, soi-même ne comprenant.
Maxime Bessonov
В попытке прыгнуть выше головы
калечишь лоб и отбиваешь пятки,
но повторяешь это па, увы.
Увы и ах, ты на земное падкий.
Весна весной, но так печален двор
и тишина кругом, как перед боем.
Ни дать ни взять, Господь глядит в упор
на нас с тобой: и с радостью, и с болью.
Казалось бы, у нас у всех душа,
но я её всё реже осязаю:
печаль и радость пьют на брудершафт,
синхронно обливаются слезами;
и хочется сказать, но промолчу.
весна весной, а жизнь пошла такая.
И как пылинки тянутся к лучу,
так я к тебе, себя не понимая.
М. Б.