12.11.18

Se voiler dans la nostalgie de l'automne

Les jours d’automne où la lumière s’étouffe sont propices aux chants de regrets. Nous venons probablement de voir le dernier dimanche où les arbres flamboient. Une pensée alors, pour Ryjii le maudit, dont l’anniversaire n’est pas bien loin. Dors bien poète, tes paroles sont des hymnes (L'illustration est de Bill Térébenthine dont je ne saurais trop recommander le recueil de dessins "Some Girls" au lien, http://bill.terebenthine.free.fr/BOOKS/SomeGirlsVol.1.pdf ) :

POÉSIE PHILOSOPHIQUE
(Vers traduits du russe par TM)
Les cinq cents tonnes du couchant, l'orage est passé,
Se déversent dans le ciel: jaune et bleu foncé.
Bien sûr tu n'y es pour rien,
Pas plus de lignes nettes au ciel que dans notre destin.

Alors voilà  sur ce fond bleu foncé,
Mortellement rose, pourpre et jaune,
Donne-moi une dernière fois tes paumes,
Je les prendrai dans les miennes sans nul mot prononcer.

         Une dernière fois frôler tes lèvres,
         Tes joues, tes yeux, pardonne ces idioties,
         Souviens-toi: par-delà les maisons, les nuages, en fièvre,
         Vit le poète et critique Boris Ryjii.

         Vit maigre, mal rasé, reclus,
         Buvant pas mal de vodka, inlassablement,
         En train de marteler : ma tendre amie, amie cruellement,
         (Se tordant les mains) : Anna, où es-tu ?
Boris Ryjii, 1997.
Философская лирика
Прошла гроза, пятьсот тонов заката
разлиты в небе: желтый, темно-синий.
Конечно, ты ни в чем не виновата,
в судьбе, как в небе, нету четких линий.

Так вот на этом темно-синем фоне,
до смерти желтом, розовом, багровом,
дай хоть последний раз твои ладони
возьму в свои и не обмолвлюсь словом.

Дай хоть последний раз коснусь губами
щек, глаз, какие глупости, прости же
и помни: за домами-облаками
живет поэт и критик Борька Рыжий.

Живет худой, обросший, одинокий,
изрядно пьющий водку, неустанно
твердящий: друг мой нежный, друг жестокий
(заламывая руки), где ты, Анна?
1997