23.3.16

Le retour d'Essenine

Exigez qu'on remplisse votre chope de bière complètement !

ODE
À mes ordres, trotteur !
Alexandre Pouchkine.

Miliciens. Étoile.Nuit.
Parcs, rues et squares
Ils sillonnent. Brûlent les phares,
Des italiennes « Jigouli ».
Comme des cauchemars, les désaxés,
Se cachent dans les allées.

Ils sont quatre dans l’habitacle
Huit yeux bleus chagrins du spectacle.
Ivanov, Sinitsyne, Jarov.
Leïkine a quarante-deux ans,
À la ceinture, pend son Makarov
C’est un pistolet, en passant.

Sinitsyne : « stoppe le véhicule », brutalement.
Au petit square, près du magasin,
« Jus et eaux ». Sur le banc,
Dort à poings fermés un humain
Ivanov, Sinitsyne, Leïkine
Jarov : voleur ou bandit vivant de rapines ?

Nuit. Étoile. L’heure de régler les comptes va sonner.
Sur les galons, le sang des crépuscules.
« Ah, diront-ils seulement, c’est nul,
Éteignant la lumière blanche du plafonnier,
C’est juste Boris Ryjii, éméché,
Des poètes de la ville, le premier ».
Boris Ryjii, 1997.

ОДА
Скажу, рысак !
А.П.
Ночь. Звезда. Милицанеры
Парки, улицы и скверы
Объезжают. Тлеют фары
Италийских «жигулей».
Извращенцы, как кошмары,
Прячутся в тени аллей.

Четверо сидят в кабине.
Восемь глаз печально-синих.
Иванов, Синицын, Жаров.
Лейкин сорока двух лет,
На ремне его «Макаров»
Впрочем, это пистолет.

Вдруг Синицын : «Стоп-машина».
Скверик возле магазина
«Соки-воды». На скамейке
человек какой-то спит.
Иванов, Синицын, Лейкин,
Жаров: вор или бандит?

Ночь. Звезда. Грядёт расплата.
На погонах кровь заката.
« А, пустяк,– сказали только
выключая бледный свет,–
это пьяный Рыжий Борька
первый в городе поэт».

Борис Рыжий, 1997.