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12.7.13

Carte postale des banlieues du monde

L'ami Doubschine, dont il a été question il y a peu, vit dans un quartier éloigné de la périphérie de Moscou avec sa femme et sa fille. Réalisateur de documentaires, il est aussi poète à ses heures perdues, et me décrivait les quelques vers qui suivent comme des "impressions d'un quartier bariolé" où se mêlent les Russes et les immigrants venus d'Orient, d'Asie Centrale la plupart du temps, et parfois de plus loin encore…
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Un hindou marche dehors, la tête dans un turban
Le pas chaloupé, la démarche peu banale
Comme s’il était non pas Hindou mais matelot dérivant
Et pesait sur ses épaules toute l’école navale

Faudrait dormir, mais bouillonne mon esprit
Tourmenté, comment pourrait-il en être autrement ?
À l’aube, l’homme dort profondément
Fréquemment il pleure, s’il est pris d’insomnie

Je me frotte les yeux d’un rideau de crasse
Puisque mon niveau de culture est minimal
 J’éprouve pour vous un mépris de classe
Comme si je présidais un tribunal

Je charge mon mousqueton de mélancolie
Aux cartouches je mélange des confettis
Puisque je ne regrette rien du passé
De baies multicolores je vais nourrir l’été.
Danil Doubschine, 2013.


По двору в чалме идёт индус
у него престранная походка
Будто не индус он, а матрос,
Словно за плечами мореходка

Надо спать, но разум мой кипит
возмущенный, ну а как иначе?
Человек под утро крепко спит
А если не спит - то чаще плачет

Вытираю занавеской глаз
оттого во мне культуры мало
что я презираю вас как класс,
словно председатель трибунала

Заряжу печаль свою в пищаль
С конфетти заряд перемешаю
Оттого, что прошлого не жаль
Я рябиной летом угощаю.
Даниль Дубшин, 2013.