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19.7.20

Le deuil, en ces temps délétères, n'est pas une mince affaire

         
Je reviens une dernière fois, que le lecteur me pardonne, sur la mort d’un ami, il y a quatre mois, à la veille de la Grande Peste qui nous met tous aux ordres cybernétiques de la société mondialiste, dont il était un des plus fervents adversaires — j’ai nommé Édouard Limonov. De la droite à la gauche, les charognards se disputent sa dépouille sans vergogne, les tartuffes d’une certaine droite chantent sa gloire, tandis que la vermine politcorrecte le calomnie. Les uns comme les autres ne sont dignes que du mépris le plus radical. Il semble que plus personne ne se soucie simplement de l’humain, en dehors de quelques véritables artistes. Qu’ils soient maudits, ceux de tous les bords, les idéologues, tant l’auteur russe vendu au pouvoir en place « Spetsnaz gras-double de plateaux télé », selon les mots d’Édouard juste avant sa mort, « bon sauvage » de la Phrance d’une certaine droite impuissante et ses thuriféraires rentiers de leurs convictions, que les calomniateurs de la post-gauche auxquels un destin hors-normes fait honte de leur médiocrité bornée. Pour illustrer à quel point nous manque un contemporain aussi considérable qu’Édouard, j’ai choisi cette chanson du barde russe :
œuvre d'art Gilet Jaune
(Traduit par TM)


Il n'est pas revenu du combat
Pourquoi c'est pas pareil? Pourtant c'est comme toujours:
Le même ciel, tout aussi bleu, aussi clair,
La même forêt, le même air, la même eau qui court
Mais  il n'est pas revenu du combat hier

Et maintenant je ne pige plus qui de nous avait raison
Sans sommeil, sans repos, nos discussions
C'est seulement maintenant que je le supporte, basta,
Parce qu'hier, il n'est pas revenu du combat.

Il se taisait sans raison, et en mesure ne chantait jamais
Il parlait d'autre chose sans arrêt
Il ne me laissait pas dormir, et dès l'aube se levait
Mais hier , pas revenu du combat, il n'est.

Quelque chose de vide à présent —  mais c'est pas ça le sujet:
Soudain j'ai noté que deux on était…
Comme si le vent avait éteint le feu de camp — pour moi,
Quand hier, il n'est pas revenu du combat.

À présent je percute — printemps prisonnier
Vers, lui, par erreur, j'ai crié
Ami une pause pour fumer! — mais il ne répondait pas
Hier, il n'est pas revenu du combat.

Nos morts dans le malheur ne nous ont pas laissés
Sentinelles sont les nôtres qui sont tombés
Comme sur l'eau, le ciel se reflète sur la forêt
Et bleus les arbres se dressaient.

Dans la tranchée, assez de place on avait
Pour tous les deux, le temps s'écoulait.
Tout est à présent pareil. Juste, il me semble à moi,
Que c'est moi qui ne suis pas revenu du combat.
Vladimir Vissotski.







Он не вернулся из боя
Почему всё не так? Вроде всё как всегда:
То же небо — опять голубое,
Тот же лес, тот же воздух и та же вода,
Только он не вернулся из боя.
Мне теперь не понять, кто же прав был из нас
В наших спорах без сна и покоя.
Мне не стало хватать его только сейчас —
Когда он не вернулся из боя.
Он молчал невпопад и не в такт подпевал,
Он всегда говорил про другое,
Он мне спать не давал,он с восходом вставал,
А вчера не вернулся из боя.
То, что пусто теперь, — не про то разговор:
Вдруг заметил я — нас было двое…
Для меня — будто ветром задуло костёр,
Когда он не вернулся из боя.
Нынче вырвалось — будто из плена весна, —
По ошибке окликнул его я:
— Друг, оставь покурить! — А в ответ — тишина:
Он вчера не вернулся из боя.
Наши мёртвые нас не оставят в беде,
Наши павшие — как часовые…
Отражается небо в лесу, как в воде, —
И деревья стоят голубые.
Нам и места в землянке хватало вполне,
Нам и время текло — для обоих.
Всё теперь одному. Только кажется мне,
Это я не вернулся из боя.
Владимир Высоцкий
1969 г.