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2017
De 2017 dois-je me
souvenir ?… Sacrifiant bêtement au rituel annuel pour marquer des bornes
sur une route ennuyeuse qui mène à l’avenir, six pieds sous terre, après une assez courte unité de temps. La fin
heureuse n’existe pas (There is no happy
end). Je me souviens que j’ai travaillé-traduit comme une mule, alignant des
centaines de pages de romans russes, de poésie, et certains documents
commerciaux, essentiels pour l’import-export. Au point que je ne savais plus
rien faire d’autre. Tu es pervers, me disait un vieux camarade, plutôt adepte de
la paresse. Mots dont me flétrit quelqu’une pour tout à fait d’autres raisons,
fallacieuses selon moi, au cours d’un été caniculaire où je ne faisais que
marner pour payer les factures, toujours plus nombreuses et absurdes, qui
remettent en perspective les peines de cœur et les obsessions sexuelles, les
plaçant dans le pourcentage notable
quantité d’importance nulle, cher à Lautréamont. L’hystérie géopolitique
atteignait des sommets, avec les homélies anti Trump et Poutine, refrains de la
classe dominante politcorrecte européenne, comme si ces personnages étaient
autre chose que des potiches montrées au public, cibles des
« rebelles » au pouvoir qui n’ont jamais sauté un repas de leur vie,
pour les raisons qui arrangent la médiacratie et la politicaille dont ils font
partie. Mais on n’avait pas le temps d’y prêter trop d’attention — les vautours
attendaient qu’on les paie. Et moins on a de blé, plus c’est significatif, les douloureuses. Mes
romans inédits n’intéressaient personne, comme prévu, le seul changement, c’est
la constance.
Et puis, Hervé Prudon est mort, une semaine après mon
intervention à la tribune de l’UNESCO.
Et rien d’autre n’avait d’importance.
TM, décembre 2017
Nous déchiffrerons les plans de l'ennemi! |