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3.9.15

Les poètes s'en balancent

Coïncidence, écrivait une amie aujourd'hui même — au sujet de tout à fait autre chose, on va encore dire que je m'égare — je tombe sur un poème de Ryjy, en quelque sorte réponse à Tchoudakov, si celui-ci dédaigne l'automne, le labeur des concierges et les vers sur les feuilles mortes, Ryjy pour sa part regrette de ne pouvoir s'y vautrer…


(Traduit par TM)

LES BALANÇOIRES
Il y avait une cour, et des balançoires dans cette cour,
Qui tintaient et grinçaient tour à tour,
Des balançoires, on sautait dans le feuillage,
Rassemblé en tas par les concierges qui faisaient le ménage.

La troupe se balançait
Au-dessus d’elle-même, elle s’envolait.
Je me souviens de l’odeur des feuilles en moisissure
De l’odeur du ciel bleu azur.

Les dernières semaines de l’été filaient,
Aliona, Svieta nous regardaient,
Sauf moi, qui n'y parvenais pas, tout le monde sautait,
Ce qui, pour un poète, est très mauvais.

Comme c’était déprimant, mais
Tout est dans la mémoire illuminé
D’une lumière quelconque de regret.
Vis, rien d’autre n'est donné !
Boris Ryjy, 1999.


КАЧЕЛИ
Был двор, а во дворе качели
Позвякивали и скрипели.
С качелей прыгали в листву,
Что дворники собрать успели.

Качающиеся гурьбой
Взлетали сами над собой
Я помню запах листьев прелых
И запах неба голубой.

Последняя недели лета.
На нас глядели Алёна, Света.
Все прыгнули, а я не смог,
Что очень плохо для поэта.

О, как досадно было, но
Всё в памяти освещено
Каким-то жалостливым светом.
Живи, другого не дано !
Борис Рыжий, 1999.