tag:blogger.com,1999:blog-71194090158651389442024-03-13T11:04:31.629+01:00 AntifixionMarignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comBlogger555125tag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-43572912480911247142024-03-09T13:25:00.004+01:002024-03-09T14:54:32.618+01:00Bruits de bottes en Europe: "La Guerre avant la guerre, chronique ukrainienne" un an plus tard…<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEji6Rt2qcuA0X7JpPEx3nCAenrew4JzI_wzIoVY3dQ7KDDd17ESk0OF-r9jA-R0yUIYaKYug22oqwkZSrTcI-xjrEF1qoIPDMbqr0i3fHCDTuFRT7uaQWFKhkhmGMHMylG4IurNsdgipH357WOjWC-rFVW_nD8hcyxpT6Svb2U5sh3_xbcCKj_QDTS6sYY/s567/La%20guerre%20CV%20copie.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="567" data-original-width="369" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEji6Rt2qcuA0X7JpPEx3nCAenrew4JzI_wzIoVY3dQ7KDDd17ESk0OF-r9jA-R0yUIYaKYug22oqwkZSrTcI-xjrEF1qoIPDMbqr0i3fHCDTuFRT7uaQWFKhkhmGMHMylG4IurNsdgipH357WOjWC-rFVW_nD8hcyxpT6Svb2U5sh3_xbcCKj_QDTS6sYY/s320/La%20guerre%20CV%20copie.jpeg" width="208" /></a></div><span> </span><span> <span> </span>Il y a un an paraissait le livre ci-dessus, revenant sur la préhistoire de cette guerre aux multiples </span><p></p><p><span>aspects que les ignares, les incompétents, les imbéciles et les généraux de salon chargés d'en parler au </span></p><p><span>public étaient pressés d'ignorer. Et notamment un élément majeur dans le conflit: la pègre et son </span></p><p><span>imbrication avec les services spéciaux de toutes obédiences, au quatre points cardinaux de l'Ukraine,</span><br /></p><p>pègre gazière ou pègre d'État. Ce bouquin journalistique, fondé sur des faits, des reportages et des </p><p>recherches, me valut d'être invité au au salon du livre de: Les Pieux en Normandie, où je débattis avec </p><p>un transfuge du KGB plus ou moins mythomane, exagérant sans doute grandement son importance de </p><p>007 soviet, petit bureaucrate dans une administration employant des millions de personnes à </p><p>l'époque de l'URSS. Un point en particulier soulignait son fond de commerce de transfuge: Il attribuait </p><p>encore le sabotage de… </p><p>Nord Stream aux Russes, tandis que le Pentagone, gêné par les révélations de Seymour Hersh, venait </p><p>de… </p><p>sortir cette histoire fantaisiste d'une initiative privée, financée par un milliardaire nationaliste, louant un </p><p>yacht en Pologne, avec des nageurs de combat en retraite et des explosifs sous-marins dignes du SBS </p><p>anglais à l'endroit depuis 60 ans le plus surveillé de la Baltique… Bref, écran de fumée de services US </p><p>embarrassés. <i>D'aussi longtemps que je me souvienne… t</i><i>u jouais du violon, </i>comme disait la chanson. </p><p>Mais le transfuge s'entêtait, profitant d'un public crédule… Il savait mieux que le Pentagone!…</p><p><span> </span>Bref, ce n'était qu'un des nombreux charlatans du commentaire pullulant dans la société, décidés à </p><p>profiter de toute crise… qui se sont encore multipliés au cours de celle-ci…</p><p><br /></p><p><span> Mon livre qui souhaitait dégriser en rappelant la bestialité des propagandes et la férocité des </span></p><p><span>grands prédateurs à l'œuvre me valut ensuite d'être reçu par André Bercoff sur Sud-Radio, et a peut-être </span></p><p>laissé une trace en Normandie, puisque dans son édition d'aujourd'hui le journal <i>La Manche </i></p><p><i>Libre</i> publie une interview de votre serviteur au sujet de la dernière maladie des politiciens en Europe:<br /></p><p>Jouer les traîneurs de sabres…</p><p><span> </span>C'est réservé aux abonnés, mais disponible pour quelques euros au lien suivant:</p><p><span> </span><a href="https://www.lamanchelibre.fr/actualite-1103315-france-monde-emmanuel-macron-envisage-d-envoyer-des-troupes-en-ukraine">https://www.lamanchelibre.fr/actualite-1103315-france-monde-emmanuel-macron-envisage-d-envoyer-des-troupes-en-ukraine</a></p><p><span><br /></span></p><p><span><br /></span></p><p><span><br /></span></p>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-38152744287241254542024-03-02T18:33:00.008+01:002024-03-04T16:11:19.215+01:00André Breton a-t-il dit passe de Charles Duits<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihsquWfdmGFd0kFlSCZiEj7-RmOVaqL1UhB135K7N6eDzCB_M4eaDF_Ea7mY7sW0loltVhW46Cvqif5RM40EGU7VsRxaWbjwc3ORn9Kv9OdSfBqh3FnhY68sre6rbLNH7GAgtO9I3yl8lAOJKEekz548nda5JvM3Qri6eeS0Cc9G3hMzHowHNYoLxFC1Q/s340/Andre-Breton-a-t-il-dit-pae.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="340" data-original-width="340" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEihsquWfdmGFd0kFlSCZiEj7-RmOVaqL1UhB135K7N6eDzCB_M4eaDF_Ea7mY7sW0loltVhW46Cvqif5RM40EGU7VsRxaWbjwc3ORn9Kv9OdSfBqh3FnhY68sre6rbLNH7GAgtO9I3yl8lAOJKEekz548nda5JvM3Qri6eeS0Cc9G3hMzHowHNYoLxFC1Q/w400-h400/Andre-Breton-a-t-il-dit-pae.jpg" width="400" /></a></div><br /> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><p></p><b>
<span> </span>MODELÉ DANS UN BLOC DE FOUDRE </b><div><span> </span></div><div><span> </span> Pour écrire une critique digne de ce nom du tendre et dangereux livre de Charles Duits — à la beauté maladroite à force de justesse — sur André Breton, il faudrait que j’adopte un style paysagiste et sonore, peuplé de meutes surnaturelles sous les cactus énormes et marmoréens, hanté par les hululements de chouettes invisibles jusqu’à l’instant définitif, de pythies aux formes voluptueuses à têtes de rapace — et que je sache lire les oracles, moi si déplorablement dépourvu de toute impulsion métaphysique. Que je joue les Max Ernst au clavier, ce qui ferait bien rigoler mes copains au fait de mon ignorance picturale. Un style bourré d’adjectifs tour à tour renversants ou ténébreux — aux antipodes du mien, dont les arabesques sont inexorablement concrètes. Antipodes est un mot qui compte dans les florilèges surréalistes. </div><div><span> </span> </div><div><span> </span>Mais Breton enjoignait du ton du Commandeur au jeune Duits de ne jamais transformer ses émerveillements en style. Et c’est en premier lieu chez Duits l’histoire d’un adolescent rongé d’insatisfactions, des tourments de la chair : « Les lumières infernales jouaient sur toutes les attitudes de la lubricité ». </div><div><span> </span> </div><div><span> </span>Dans la déclaration de mépris du style, par Breton qui en possédait un parfois redondant jusqu’à l’obscur — ce qui peut sembler contradictoire — on discerne avec émotion le rejet affirmé régulièrement de la gloriole littéraire et de toute réussite purement esthétique, à mon sens la meilleure qualité et un des plus grands apports de Breton à la bouillie artistique. Le fragment radioactif Dada ne cessait d’émettre son rayonnement vénéneux. </div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhV0EA8sphAPrK9m4h2aKr3YpT88TQ40xFCSYM6MmgceIT2MDeAcbjJGzJdqKhN8iXxPtKDTxR3FNt5tpsqweb3TUo0jUab_QMZB57BiDRzI9ZlIFdrtvyCMY5MaysoQkRgiKSw6vsynSOT5Bkyh-4fAWT8LXAmziJsPIeTkTI9abDYn6nGjD0ASEy8z6o/s1573/%20Duits%20II.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1383" data-original-width="1573" height="281" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhV0EA8sphAPrK9m4h2aKr3YpT88TQ40xFCSYM6MmgceIT2MDeAcbjJGzJdqKhN8iXxPtKDTxR3FNt5tpsqweb3TUo0jUab_QMZB57BiDRzI9ZlIFdrtvyCMY5MaysoQkRgiKSw6vsynSOT5Bkyh-4fAWT8LXAmziJsPIeTkTI9abDYn6nGjD0ASEy8z6o/s320/%20Duits%20II.png" width="320" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Charles Duits peintre.</td></tr></tbody></table><br /><div><br /></div><div><span> </span></div><div><span> </span>Charles Duits ne triche pas au sujet du Grand Homme qui souvent l’éclaire et souvent l’insupporte, Prophète parfois pesant, dressant un tableau où une complexité redoutable le dispute à une simplicité élémentaire, comme en témoigne la parfaite première phrase du livre : « Le vent poursuivait les journaux de 1942 ». Si Duits décrit Breton comme un être parfaitement étranger à la nostalgie… aussitôt cette phrase a provoqué la mienne : a-t-on jamais mieux résumé New York dont les sons, les odeurs, les grands canyons de pierre et les rues malpropres affluent brusquement dans le souvenir ? </div><div><br /></div><div><span> </span>C’est probablement la coexistence déséquilibrée du tourbillon, des déchirements métaphysiques au ciel de l’art, de la mystique — l’ombre de Gurdjieff passe implacable dans des scènes hallucinantes qu’on aurait peine à croire sans la sincérité du ton qui les rapporte — et tant de la quotidienneté du « village surréaliste » que des souffrances banales de Duits à « l’âge ingrat » qui confère à ce livre son charme de malaise. Celui-ci ne se dément pas jusque bien après, à l’âge adulte, en France, c’est celui de Duits et Breton, séparément, et celui qu’ils ressentent et chérissent quand ils se fréquentent. </div><div><br /></div><div><span> </span>Le tout jeune homme incarne l’adolescence : il déteste son corps, il est harcelé par les succubes de ses désirs inassouvis. Il est tourmenté par ses condisciples plus âgés qui le traitent de « sale grenouille » dans les pensionnats anglo-saxons, il est en exil de lui-même et des autres, en Amérique blafarde où l’a chassé la guerre, dont les échos parviennent étouffés, gros titres de journaux éparpillés au vent. Mais il est aussi dévoré par « l’orgueil noir, la singularité ». C’est son plus bel atout, celui qui, un jour, lui ouvre la porte d’André Breton. Et tellement d’autres, dans le « village surréaliste » qui parsème Manhattan et Brooklyn. Celle du peintre Matta qui « erra plus tard sans un sou dans les rues de Rome » avec Alain Jouffroy, l’homme au style infracassable de nuit. Avec Matta, Duits vit une grande amitié qui tourne court sans crier gare. Max Ernst, distant, Yves Tanguy tonitruant, le froid et affable Duchamp à l’humour sec comme l’impôt sur le revenu dans des concours de calembours, bientôt la « tendresse intermittente et ombreuse » de Sonia Lekura, artiste-peintre, la gentillesse de Jacqueline Lamba, l’ex-femme de Breton, la générosité de l’amant de celle-ci, David Hare… Tandis que Duits n’est pas tout à fait dupe de ce rôle de jeune homme sublime par lequel Breton l’a intronisé dans le groupe en le proclamant génie poétique.</div><div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrsCgWs1KLvZn5oMFPcg1GpAnuhLQQrbfaHIw7KeTPlgWbpoejkxkw5K7mYfXSXvsELQs386cxI2mMArAVodaN7wlvjBaoUPn93D3-hRt_SAsh1tvokHT7qC_ztO0aM-u2E3ESRwyR9AIKj9X87hBEpzWQYldidXR6BaHdzlcLqS45wsvaLFZTm2MqPTk/s2668/Duits%201.png" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="2668" data-original-width="2104" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrsCgWs1KLvZn5oMFPcg1GpAnuhLQQrbfaHIw7KeTPlgWbpoejkxkw5K7mYfXSXvsELQs386cxI2mMArAVodaN7wlvjBaoUPn93D3-hRt_SAsh1tvokHT7qC_ztO0aM-u2E3ESRwyR9AIKj9X87hBEpzWQYldidXR6BaHdzlcLqS45wsvaLFZTm2MqPTk/w315-h400/Duits%201.png" width="315" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Charles Duits, peintre.</td></tr></tbody></table><br /> </div><div><br /></div><div><span> </span> Plus tard de retour en France, dans le milieu des Édition de Minuit, où l’on croise Georges Bataille et Pierre Klossovski, Duits commet un roman dédié à Kurt Seligmann, un autre ami de New York : « Le mauvais Mari » tableau de mœurs très « années 1950 », que j’ai la faiblesse de beaucoup aimer, alors que l’auteur semble le regretter autant que les intrigues littéraires de ce petit monde. Breton, dont on connaît pourtant les furieuses charges contre « cet art dépassé », semble lui aussi charmé, fait du prince. Ici, une question vient à l’esprit du critique indiscret : la grande Annie Le Brun, préfacière de « André Breton a-t-il dit passe » dont on sait les foucades contre le roman, en-a-t-elle eu connaissance ? </div><div><br /></div><div><span> </span>Duits et Breton ne se voient plus alors que de loin en loin, leurs relations marquées par les ruptures auxquelles le pape du surréalisme était enclin. Mais il s’agit au fond de ce malaise originel qui ne quittait pas l’adolescent de New York, voire le Grand Homme lui-même, nimbant tout ce livre, entre extase et angoisse. C’est son incalculable étrangeté.
Son indiscutable mérite reste, sans méconnaître ni les défauts d’emportement, ni certaines reculades, voire mesquineries la plupart du temps bénignes, de rendre à André Breton une grande lumière d’humanité, quelque chose de phosphorescent, indiscutable dans le fatras surréaliste. La générosité d’abandon, par exemple, dont Breton fait preuve en répondant à Duits, qui lui reproche d’avoir négligé son œuvre personnelle pour écrire des préfaces, très simplement qu’il savait que c’était son devoir. Ce personnage historique pour lequel on ne peut éprouver a priori que des sentiments mêlés, redevient tout à coup sympathique et même proche. Ce qu’Annie Le Brun résume brillamment dans la première phrase de la préface, aussi nue que l’entrée en matière de Duits : « Non, ce livre n’est pas un témoignage de plus sur André Breton. » </div><div><br /></div><div><span> </span>Et puis il y a le portrait que Duits dresse de lui-même. Au jeu du hasard objectif de ce compte-rendu frémissant d’une amitié bouleversante, on repense aux vers de Tristan Tzara : </div><div><span> </span>« Je parle de qui parle qui parle je suis seul </div><div><span> </span>Je ne suis qu’un petit bruit, j’ai plusieurs bruits en moi… » </div><div><br /></div><div> <b>Thierry Marignac, mars 2024.
</b></div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-74341857187616830532024-02-19T09:47:00.002+01:002024-02-19T10:03:40.914+01:00"A TRUE FAKE": SCHTYKNOJ, avec Vincent Deyveaux<p> Hello my friends… un clip ici sur Antifixe, je crois c'est la première fois… mais c'est un clip "politique", avec des images d'actualités, un peu comme au vingt heures. Je tiens une chronique depuis 2019, un diary photo sur un média concurrent, (à voir ici : <a href="https://www.instagram.com/vincent_deyveaux/">instagram.com/vincent_deyveaux/</a>), et mes amis péterbourgeois m'ont demandé d'en faire un montage pour leur chanson, ou plutôt leur gueulante intitulée"A true fake", qu'ils ont consacrée à l'année 2022 et à ses habitants, ici, en fédération de Russie. C'est pourquoi toutes les images choisies datent de la période de mars à décembre 2022. Toutes sont de moi, ou plutôt de mon téléphone, d'où le format. Les vidéos aussi. Beaucoup sont des images d'images. Le sujet est l'année 2022, comme on a pu la vivre et la ressentir devant sa porte.Vincent Deyveaux. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen="" class="BLOG_video_class" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/H9YQLMvtgO8" width="320" youtube-src-id="H9YQLMvtgO8"></iframe></div><br /><p></p><p>"A true fake": SCHTYKNOJ (Nikonov Alexey et Porubov Dmitry).</p><p>Images et montage: Vincent Deyveaux</p><p>Штыкнож - настоящий фейк <br /></p><p><br /></p>Vincent Deyveauxhttp://www.blogger.com/profile/18320864805886828902noreply@blogger.com0Биржевая площадь, Санкт-Петербург, Россия, 19903459.9438266 30.305427559.935228034507105 30.288261362304688 59.9524251654929 30.322593637695313tag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-48724315255221390142024-02-11T20:42:00.003+01:002024-02-11T21:52:37.673+01:00Procès d'Assange les 20-21 février: la riposte de l'art contemporain<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOf9urYokpz_EKgOKJP4DtjFXBd_CrXq9yO9h_993FmDzcbuJBfNvR6sJb_Rx2ycMKUjNSEBxDwro5Fou7ln2XohnoLzTJQK_I0jWUxwbo9I3XWaI-FIfLXHE0IOLKi34d1WR3v5l8Ogyd2o2D7bG3dpEwytbU8g9tYsO8aynno0lncxCpmZn0ZhpeKJI/s180/180px-Julian_Assange_%28Norway,_March_2010%29.jpg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="137" data-original-width="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjOf9urYokpz_EKgOKJP4DtjFXBd_CrXq9yO9h_993FmDzcbuJBfNvR6sJb_Rx2ycMKUjNSEBxDwro5Fou7ln2XohnoLzTJQK_I0jWUxwbo9I3XWaI-FIfLXHE0IOLKi34d1WR3v5l8Ogyd2o2D7bG3dpEwytbU8g9tYsO8aynno0lncxCpmZn0ZhpeKJI/s400/180px-Julian_Assange_%28Norway,_March_2010%29.jpg" width="400" /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /></a></div><b>
<span> </span>L’INÉNARRABLE MOLODKINE A LE SENS DU TRAGIQUE :</b> <div><span> </span></div><div><span> </span> En riposte à la prochaine session du procès-fleuve d’Assange — l’intéressé risque son expulsion aux États-Unis où l’attendent 175 ans d’incarcération dans une prison fédérale — l’inénarrable artiste contemporain, d’origine russe, Andreï Molodkine, résident français, a lancé une opération de grande envergure, un coup de poker. </div><div><span> </span> Si je me flatte d’être devenu en quelques années un des bons copains de Molodkine, je suis loin de partager tous ses parti-pris. Je ne partageais pas forcément ceux de mon ami Limonov, ce qui ne nous a jamais empêché de fraterniser pendant 39 ans, notamment par l’ironie et la lucidité. Il n’y a que dans l’abrutissement post-moderne que l’amitié signifie un accord sur tout, un blanc-seing idéologique. Le facteur humain, la sympathie, le rire, les aventures traversées ensemble passent à l’as — le néo-stalinisme politcorrect exige une soumission absolue à son ordre du jour, jusque dans l’intimité amicale.
<span> </span> </div><div><span> </span>Quoi qu’il en soit, Andreï m’épate une fois de plus. Je l’ai connu à Londres entre des rappeurs jamaïcains survoltés et le milieu oligarchico-interlope ex-URSS vivant chez la Perfide Albion. Un contraste saisissant où Molodkine naviguait en eau trouble qu’il affectionne dans la prestigieuse galerie d’art moderne de Saatchi, une des plus réputées de Londres. Il en fut question dans ces pages en juin 2019. Je l’ai connu ensuite à son soviet d’art contemporain dans le Sud-Ouest, où ce père de famille concoctait ses provocations politiques considérées comme un des beaux-arts. </div><div><span> </span> En l’occurrence, Andreï suscite une fois de plus l’admiration. Comment et par quels circuits s’est-il débrouillé pour rassembler dans un énorme coffre-fort des œuvres d’art majeures — Picasso, Warhol, Rembrandt !… — données par des collectionneurs et artistes menaçant de les détruire avec un « commutateur de l’homme mort » en cas de danger pour la vie d’Assange ?… Bien joué, vieux frère !… <span> </span>En ouverture inaugurale de cette campagne visant à rappeler que le destin d’Assange est le nôtre, réclamant une imagination supérieure et une conception impeccable, un article, assez médiocre du reste — mais qu’attendre d’autre des journalistes de gauche (pouah !) du New Yorker — sourcé et vérifié 20 fois à l’américaine, détaillant ses soutiens, son histoire, ses faits d’arme. Bravo Andreï !… </div><div><span> </span> Ayant traversé l’enfer soviet, Molodkine ne transige pas avec la liberté. Le soviétisme sous-jacent de l’Euro-Amérique ne lui échappe pas non plus, 30 ans plus tard.
Au lien ci-dessous, les lecteurs anglophones pourront retrouver, outre les jérémiades américaines inévitables, une description en profondeur de ce coup d’éclat inédit — Assange doit être libéré coûte que coûte, qu’importe les chefs-d’œuvre, il en va de notre santé mentale — voire physique — à tous : </div><div><br /></div><div><a href="https://www.newyorker.com/culture/persons-of-interest/the-artist-holding-valuable-art-hostage-to-protect-julian-assange">https://www.newyorker.com/culture/persons-of-interest/the-artist-holding-valuable-art-hostage-to-protect-julian-assange
</a></div><div><br /></div><div><b>Thierry Marignac, février 2024;</b></div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-39700306895025811252024-01-11T13:45:00.002+01:002024-01-11T13:59:00.376+01:00Poésie pétrolière<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4MNQog4u9Bge_yTMBmRKbCwhgRAnvcIDsBdBXsXzzl5jmCDTFdeL6TJo-BWT86WwTna6zkQlCbnbfl6_ClcGOkK9N2LtKxizqVFps_7uMX5lQ2k_e4M6-PHmtuqGLx5o1DikKFpxMZ1phgNLxpAukqnRigL4oEykJL-1hyAhD8G8WtdWFqt5r9dLB30c/s4624/20231008_192232.heic" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="3468" data-original-width="4624" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4MNQog4u9Bge_yTMBmRKbCwhgRAnvcIDsBdBXsXzzl5jmCDTFdeL6TJo-BWT86WwTna6zkQlCbnbfl6_ClcGOkK9N2LtKxizqVFps_7uMX5lQ2k_e4M6-PHmtuqGLx5o1DikKFpxMZ1phgNLxpAukqnRigL4oEykJL-1hyAhD8G8WtdWFqt5r9dLB30c/w400-h300/20231008_192232.heic" width="400" /></a></div><br /> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><p></p><b><i>
<span> </span>La vie offre parfois — rarement — des surprises. L’ami Bakhytjan Kanapianov, poète auteur du recueil "Perspective inversée", traduit par votre serviteur, vient de m’envoyer les poèmes d’un ami à lui de… Alma-Aty. Outre le défi que présente une telle traduction, on retrouve chez lui peut-être pas par hasard, un fil conducteur de la poésie soviet quand elle exaltait l’effort et le travail d’équipe, la fraternité du labeur, une sonorité qu’on n’avait entendue depuis très longtemps… Le futur ministre avait séjourné au Yémen entre 1983 et 1987, dans une équipe soviétique de forage… </i></b><div><br /></div><div><br /></div><div> BAKTYKOJA IZMOUKHAMBETOV (POÈTE) </div><div><i> Originaire du Kazakhstan occidental, président du conseil des vétérans, scientifique, un des fondateurs du secteur pétrolier du Kazakhstan indépendant, Baktykoja Salakhatdinovitch Ismoukhambetov continue en la renouvelant l’antique tradition des steppes selon laquelle l’apparition d’un individu doté de dons multiples était un phénomène habituel.</i> </div><div><b><i> (Vers traduits par Thierry Marignac)</i></b> </div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIM59iZCn-PZzYbuR6rPQQfDlvjjnpgp_ka5H77GoLy6_W3MMK_SapUHwvtY1H0sN1Q6CGOby6ekGN-tl9NU2dS9CJHdyc5iWrqbtxbgURvjNcG6FSwT4B_q51a-jFrPumB5ubbU8pQOXARAPXx4C0O-tkj2UKv5W_F1j7TdOfg71f89q_Q5fpsplCjiY/s960/image-26-06-23-04-31.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="960" data-original-width="720" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIM59iZCn-PZzYbuR6rPQQfDlvjjnpgp_ka5H77GoLy6_W3MMK_SapUHwvtY1H0sN1Q6CGOby6ekGN-tl9NU2dS9CJHdyc5iWrqbtxbgURvjNcG6FSwT4B_q51a-jFrPumB5ubbU8pQOXARAPXx4C0O-tkj2UKv5W_F1j7TdOfg71f89q_Q5fpsplCjiY/w300-h400/image-26-06-23-04-31.jpeg" width="300" /></a></div><br /><div><br /></div><div> </div><div>Aïad, Seyoun, El-Moukalla, </div><div> Alim, Chabda, Khodramaout, Aden, </div><div> La route de l’amitié nous appelait au Yémen, </div><div> Nous avions trouvé des sources de pétrole en bas. </div><div> Un géologue avec des géophysiciens est ici, </div><div> Foreur, cuistot, médecin, chauffeur, maçon</div><div> Tous un chemin épineux ont franchi </div><div> Chacun est un héros, vainqueur à sa façon. </div><div> Nous unirent bientôt de forts liens familiaux </div><div> Nous nous comprenions à demi-mot, </div><div> Appréciant le rôle de chacun et sa mission </div><div> Toujours prêts à l’exploit, toujours prêts au boulot. </div><div> Soixante degrés à l’ombre, le khamsin sur la face</div><div> La tempête de sable déchaîne ses hallebardes,</div><div> À chaque heure, il faut être guerrier de race, </div><div> D’un combat avec la nature, à l’avant-garde. </div><div> Après le déjeuner, le jeudi yéménite </div><div> Les hommes mâchent le kat, captant des visions</div><div> Même si depuis Mahomet le prophète, la boisson est interdite, </div><div> D’autres voluptés, accessibles leur sont. </div><div> Dès l’aurore, l’appel du muezzin, </div><div> Des vagues de fidèles conduit à la mosquée : </div><div> Hebdomadairement, le vendredi, un flot humain, </div><div> Emplit les temples de ses rangs serrés. </div><div> Et le peuple nomade des bédouins, </div><div> Vit comme une sentinelle du désert. </div><div> L’étranger de passage n’ira pas loin</div><div> Les tentes se sont figées comme des gardiens. </div><div> Dans les terres désertiques, de fructueuses contrées : </div><div> Chourma, Papaye, orange, citron, les fruits </div><div> Nous avions trouvé un paradis béni, </div><div> Vers le sommet des arbres, l’œil était attiré. </div><div><br /></div><div> БАКТЫКОЖА ИЗМУХАМБЕТОВ </div><div><br /></div><div> Аяд, Атак, Сейун, Эль-Мукалла, </div><div>Алим, Шабва, Ходрамаут и Аден…</div><div> Дорога дружбы в Йемен позвала,</div><div> Источник нефтяной был нами найден. </div><div> Геолог с геофизиками здесь, </div><div>Бурильщик, повар, врач, шофёр, строитель. </div><div>Достойно пройден путь тернистый весь, </div><div>И каждый был герой и победитель. </div><div> Сплотились быстро в крепкую семью, </div><div>Друг друга понимали с полуслова, </div><div>Ценили роль и миссию свою,</div><div> К труду, как к подвигу, всегда готовы. </div><div> В тени плюс шестьдесят, хамсин в лицо </div><div>Песчаной бурей яростно швыряет. </div><div>Здесь ежечасно нужно быть бойцом, </div><div>В борьбе с природой, на переднем крае. </div><div> После обеда в йеменский четверг </div><div>Мужчины кат жуют, ловя виденья. </div><div>Пусть Мухаммед-пророк вино отверг – </div><div>Доступны им иные наслажденья. </div><div> А спозаранок муэдзина глас </div><div>В мечеть погонит правоверных волны: </div><div>Еженедельный пятничный намаз, </div><div>Рядами тесными все храмы полны. </div><div> И бедуины, кочевой народ, </div><div>Живут здесь словно стражники пустыни. </div><div>Чужак залетный мимо не пройдёт, </div><div>Жилища их сторожками застыли. </div><div> В пустынных землях – плодородный край: </div><div>Хурма, папайя, апельсин, лимоны… </div><div>Мы обрели благословенный рай, </div><div>Притягивают взор деревьев кроны.</div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-26329985625447192022024-01-07T16:37:00.001+01:002024-01-07T17:18:25.027+01:00De l'héroïsme en poésie<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOKv8A9polpf5RdZQF51QGK-aNU5PrHIl_XyJxjgNiW1r_acwZvyOuIHwO0DXmNje4UAPfxJuJ_kfL0hYGC9a4wYcCQDsI-eUfyur1TIoXW18XbxyoI-Xe88mC3zyp3GfltsDBMDmDpYrUFzktzPeEbVKO_tKnN7bxwXWSVGXyEEooL9Dt1mC2O0OGbeA/s510/unnamed-1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="510" data-original-width="361" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhOKv8A9polpf5RdZQF51QGK-aNU5PrHIl_XyJxjgNiW1r_acwZvyOuIHwO0DXmNje4UAPfxJuJ_kfL0hYGC9a4wYcCQDsI-eUfyur1TIoXW18XbxyoI-Xe88mC3zyp3GfltsDBMDmDpYrUFzktzPeEbVKO_tKnN7bxwXWSVGXyEEooL9Dt1mC2O0OGbeA/s320/unnamed-1.jpg" width="227" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><br /> <p></p><i>
<span> </span>Depuis longtemps, on remet à plus tard un essai savant d’académicien : le poète comme héros de ses poèmes — une tendance très prononcée chez certains Russes. Mélodrame ou tragédie, voire farce grandiose comme chez <b>Oleïnikov</b>, tout dépend d’une certaine qualité de mise en scène, qui différencie le méchant rimailleur de l’artiste. Pour paraphraser les éloges récents de <b>Jérôme Leroy</b> sur l’autobiographie « Photos passées » <b>(Thierry Marignac, Manufacture de livres)</b>, c’est sans doute dans le décalage réussi entre le poète qui écrit et le poète héros de ses propres vers, que se niche la poésie. Des pleurnicheries sublimes d’<b>Essenine</b> sur le vieillissement — lui qui mourut à trente ans — aux larmes de colère d’un <b>Limonov,</b> en particulier à la période new-yorkaise, en passant par le désespoir hautain, le dandysme méchant de <b>Lermontov</b>, jusqu’aux lourds paysages de <b>Boris Ryjii</b> — qui mourut à vingt-sept ans — dans l’Oural, le méridien du talent change en or le plomb de l’amertume, les grisailles du chagrin…</i><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXBB2XBbq8T7iQyZuGb5l33UNHTbRB2AT7NBXApnuoV7lqDUs7bWUhP-ECMq3nGoVBlqv1hQYe6RsehT0hVoKa_x-9WT-y10nzsU5TfyNDtA_cfPtFPuY7cydY8KMcdBEmroob_tvlaJCA0oq1S55ocTo7ZD8t8aGtY2nU0_tH9J92rhjgdE199aU3Z1o/s2473/thierry-marignac-photos-passees-la-manufacture-de-livres.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2473" data-original-width="1484" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgXBB2XBbq8T7iQyZuGb5l33UNHTbRB2AT7NBXApnuoV7lqDUs7bWUhP-ECMq3nGoVBlqv1hQYe6RsehT0hVoKa_x-9WT-y10nzsU5TfyNDtA_cfPtFPuY7cydY8KMcdBEmroob_tvlaJCA0oq1S55ocTo7ZD8t8aGtY2nU0_tH9J92rhjgdE199aU3Z1o/w240-h400/thierry-marignac-photos-passees-la-manufacture-de-livres.jpeg" width="240" /></a></div><br /><i><br /></i><div> <b><i>(Poème traduit du russe par Th. Marignac)</i></b><br /></div><div> <span> </span></div><div><span> </span>Les motifs, connus dès l’enfance, </div><div> <span> </span>De l’aube, les vermeilles fulgurances, </div><div> <span> </span>De la mort, de la fin et des moyens, </div><div> <span> </span>De la patrie, que le diable emporte les siens. </div><div><br /></div><div> <span> </span>Se glissent sur la terre ferme à nouveau, </div><div> <span> </span>À la vitre du tramway vont se profiler. </div><div> <span> </span>Que ma pauvre âme soit sauvée, </div><div> <span> </span>Laisse — un souvenir de ma pauvre peau. </div><div><br /></div><div> <span> </span>Pour que vivent, selon un droit éternel, </div><div> <span> </span>Tous ceux qui sont nés pour la vie, </div><div> <span> </span>Lâche-moi dans le ruisseau, face vers le ciel, </div><div> <span> </span>Lave mon cœur avec la pluie. </div><div><br /></div><div> <span> </span>Tout est si niais et si vert, </div><div> <span> </span>Mais si bon, putain de ta mère, </div><div> <span> </span>Comme si le dernier mot, </div><div> <span> </span>Me laissaient prononcer les salauds. </div><div><b><span> </span> Boris Ryjii, 1998. </b></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvsZ2PnyOb2nOpAewSy9V-CQh3rhCMTc1j1pnMYjexsE1lT_D6zeYGYF727Mp7wDsrHAHFe7oNpXD03-tIxqUw0pvmhEvetuybsuEVoKyBHLOqEJlgo-_dZ-jRoadEak8eoYE3Pdh8EGm8pIzioIuy71E9UgucwV8L96I5DsCDR-Fr2RKDEg_pUFQh8eU/s500/IMG_1916.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="333" data-original-width="500" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvsZ2PnyOb2nOpAewSy9V-CQh3rhCMTc1j1pnMYjexsE1lT_D6zeYGYF727Mp7wDsrHAHFe7oNpXD03-tIxqUw0pvmhEvetuybsuEVoKyBHLOqEJlgo-_dZ-jRoadEak8eoYE3Pdh8EGm8pIzioIuy71E9UgucwV8L96I5DsCDR-Fr2RKDEg_pUFQh8eU/w400-h266/IMG_1916.JPG" width="400" /></a></div><br /><b><br /></b></div><div><br /></div><div> Мотивы, знакомые с детства, </div><div>про алое пламя зари, </div><div>про гибель про цели и средства, </div><div>про Родину, черт побери, </div><div><br /></div><div>опять выползают на сушу, </div><div>маячат в трамвайном окне. </div><div>Спаси мою бедную душу </div><div>и память оставь обо мне. </div><div><br /></div><div>Чтоб жили по вечному праву </div><div>все те, кто для жизни рожден,</div><div> вали меня навзничь в канаву, </div><div>омой мое сердце дождем. </div><div><br /></div><div>Так зелено и бестолково, </div><div>но так хорошо, твою мать, </div><div>как будто последнее слово </div><div>мне сволочи, дали сказать. </div><div><b>1998 Б. Рыжий.
</b></div></div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-85092121793453244742023-12-25T23:29:00.001+01:002023-12-26T11:00:42.057+01:00Les nobles Voyageurs, de Christopher Gérard<p> </p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAM4e8HOUB-AxEOFodgDQ2f6kJnKN-3RUB7MVyfND-i8CPe55QJVUGuEvz78baM0A6W0c8DiOQtb4sD6K7PCxJRsPCwrCUA4cpUnkczr67jhDyq64u9pj0LQmucWrF8ELD-cXVGkZDo_xpm9NvIl1iVf-YzYwElv0A3M55RD-8HqPNWQrDfXTZ7NNO5CQ/s4032/unnamed-3.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="4032" data-original-width="3024" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAM4e8HOUB-AxEOFodgDQ2f6kJnKN-3RUB7MVyfND-i8CPe55QJVUGuEvz78baM0A6W0c8DiOQtb4sD6K7PCxJRsPCwrCUA4cpUnkczr67jhDyq64u9pj0LQmucWrF8ELD-cXVGkZDo_xpm9NvIl1iVf-YzYwElv0A3M55RD-8HqPNWQrDfXTZ7NNO5CQ/w300-h400/unnamed-3.jpg" width="300" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Christopher Gérard, portrait de l'artiste en anglomane… </td></tr></tbody></table><br /><p></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><br /><p></p>
<span> </span><b>Culture générale</b> <div><br /></div><div><span> </span> Christopher Gérard et votre serviteur sommes (déjà !) de vieux amis. Nos rituels gastronomiques s’étendent des tavernes bruxelloises qu’il hante, enfant de la capitale, depuis toujours et qu’il me fait découvrir, à un certain repas à la russe que je prépare sous mon toit, à base de caviar rouge, de harengs marinés dans le lait — onctuosité unique — de salade, d’une poêlée de champignons… J’ai bon espoir que cette table, fréquentée par quelques auteurs et polémistes outre Christopher, devienne un jour une légende littéraire de notre ville septentrionale… Il y a en général peu d’absents à ce rendez-vous très fréquenté de la dissidence… Combien de bons mots inavouables et de déclarations sulfureuses dans notre cercle conspiratif!… Christopher oublie rarement de venir avec « la pièce du Tsar », saumon délectable. "Du Tsar" était aussi le nom de la marque de vodka impériale dont j’imbibais mes hôtes, jusqu’à ce que certains évènements récents la rende très difficile à trouver… J’en ai déniché une autre, presque aussi respectable… </div><div><span> </span><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0J5L2t5ojBK6FTHuSfx764LND0Cv5SyW7ffoTTWbzagkj4nopFo9IhqKoFCbII0y73wHANKLw3tEI7pAc377qmfSL8gUK3Na3ou9IWpCEUTRx3jyWJ8tJXKSXGCDpoyW8agsYxm3YFuKmLMK1_71vjcHDecGfBA-jwBEmR_rkRYGBsQlubrG75dIzLXQ/s1192/Gerard-Nobles-voyageurs-768x1192.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1192" data-original-width="768" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0J5L2t5ojBK6FTHuSfx764LND0Cv5SyW7ffoTTWbzagkj4nopFo9IhqKoFCbII0y73wHANKLw3tEI7pAc377qmfSL8gUK3Na3ou9IWpCEUTRx3jyWJ8tJXKSXGCDpoyW8agsYxm3YFuKmLMK1_71vjcHDecGfBA-jwBEmR_rkRYGBsQlubrG75dIzLXQ/w258-h400/Gerard-Nobles-voyageurs-768x1192.jpg" width="258" /></a></div><br /><div><span> </span>En recevant « Les nobles Voyageurs », formidable pan de culture générale et dernier ouvrage paru de mon ami, j’étais donc fort mal à l’aise. Outre certaines objections assez radicales sur tel ou tel auteur, ce qui n’a pas une importance fondamentale, le projet, par son ampleur et la diversité des 122 auteurs (!) évoqués, dépassait de loin mes compétences, débordant sur la philosophie, le paganisme, certaines considérations esthétiques qui me sont certes plus abordables. C’est la mesure d’une intelligence très vaste, d’une curiosité insatiable, qualités rares à une époque de « spécialistes »… Et d’une certaine audace refusant de renier ses partis-pris. Christopher est un gentleman. </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHUhUO9DexlTpxNILDN2Do0zy3fsYJtYeLagVLF8PRZTSN2-a8z4vcdPtqsAgtbWu6eC70d-zFmr8Y4vm0u3i6pUHEBco8MRi1xZx-U6RpzzCJbVilDfklmZGz8pc14xl1Zbjudkby5OuPg44GkECSOTLhUgoqWVBQR6Q6_A7vAnpQqzLIQ9ZbjGSrzr4/s500/41B63ATRJ4L.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="309" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHUhUO9DexlTpxNILDN2Do0zy3fsYJtYeLagVLF8PRZTSN2-a8z4vcdPtqsAgtbWu6eC70d-zFmr8Y4vm0u3i6pUHEBco8MRi1xZx-U6RpzzCJbVilDfklmZGz8pc14xl1Zbjudkby5OuPg44GkECSOTLhUgoqWVBQR6Q6_A7vAnpQqzLIQ9ZbjGSrzr4/w248-h400/41B63ATRJ4L.jpg" width="248" /></a></div><br /><div><br /></div><div><span> </span> Nous entamerons donc la fresque des fastes évocatoires, « Les Chasses du brigadier Gérard », par deux des derniers billets de cette somme colossale qui soulignent les filiations et affinités de Christopher, son attachement à son pays et ce qui le distingue : Frédéric Saenen et Pol Vandromme. Commençons par ce dernier, en dépit de l’ordre alphabétique. </div><div><span> </span> En effet, le malicieux Christopher — bien que non dépourvu d’élans lyriques — semble descendre en droite ligne de l’homme donnant ses lettres de noblesse à la critique au point d’en faire un art. On lit Vandromme comme on lit le plus fougueux des romans, celui de la littérature, vue comme un club de gentilshommes où des faussaires présentent des titres achetés au rabais à la foire aux structuralistes, pour ne pas se faire chasser à coups de pied sur le perron. Dès qu’on a lu Vandromme, on s’épargne pour toujours, souligne Christopher, les laborieux pensums modernistes, explicatifs jusqu’à la nausée : « Fariboles de pédants ». La citation qui ouvre les pages Vandromme pourrait servir d’exergue aux «nobles Voyageurs »: </div><div><span> </span>« La littérature ne sert à rien, affranchie qu’elle est de la norme utilitaire — politique, morale, sociale, mercantile — se bornant à être une incitation au plus voluptueux des plaisirs ». </div><div><span> </span>Que les tâcherons en prennent de la graine. </div><div><span> </span> Christopher relève la beauté et la justesse des pastiches, où Vandromme se glissait sous la peau d’auteurs qu’il aimait… avec son ironie altière et sa passion jamais démentie. Et la beauté des éreintements du grand Pol. Personnellement, bien que fanatique de Malraux, notamment des « Conquérants », j’ai rarement autant ri, que lorsque Vandromme le brocardait dans un essai intitulé quelque chose comme : « Du farfelu au mirobolant ». Le grand Pol démontait, avec son humour décapant, ce que Drieu appelait en parlant de Malraux « cette concision qui tourne à l’obscur », les arnaques au style de Dédé de Vilmorin… </div><div><span> </span>La morale du billet Vandromme tombe à pic pour définir ce géant de la critique et Christopher lui-même : « Un seul dogme : l’écriture doit être allègre, jamais aguicheuse, commandée par le seul naturel ». </div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSnow2uURbselSvBa1UEpunraq8UuvreVRyZNr6_NILzLCFZZ71JLjT_C1eYVGJ7_QrZ_IkZkYvwdGj-RUs01AQUfN6uEOQ7noyzkugrJynItPwqU1aM-E6A2Osx_GQ89ZniunDfRXsN-HUirI0Xi6iGJw7nNSOBja8ZbHZR1A9Qucc7ablQxjPZ-tDEM/s92/download.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="92" data-original-width="92" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSnow2uURbselSvBa1UEpunraq8UuvreVRyZNr6_NILzLCFZZ71JLjT_C1eYVGJ7_QrZ_IkZkYvwdGj-RUs01AQUfN6uEOQ7noyzkugrJynItPwqU1aM-E6A2Osx_GQ89ZniunDfRXsN-HUirI0Xi6iGJw7nNSOBja8ZbHZR1A9Qucc7ablQxjPZ-tDEM/w400-h400/download.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Frédéric Saenen</td></tr></tbody></table><br /><div><br /></div><div><span> </span>Frédéric Saenen, un auteur liégeois que j’ai la chance de connaître grâce à Christopher, a sans doute lui aussi subi l’influence de Vandromme. Cet étincelant critique, dont j’ai fait l’éloge dans ces pages pour son remarquable essai « Drieu face à son œuvre », brillant et sans complaisance, ouvre une autre question : Vandromme, Gérard, Saenen, la Belgique serait-elle le refuge de la seule critique qui vaille, celle du cœur, à contre-courant de la cérébralité qui nous accable ? Se distinguerait-elle, à rebours des clichés, par une déontologie du goût émancipée des modes, chère terre d’exil à mille lieux d’une Phrance où la vulgarité américanisée s’est installée à demeure ? </div><div><span> </span> Saenen, auteur d’un « Dictionnaire du pamphlet » qu’on lui envie, poète et romancier, outre ses incursions d’exégète affuté, de Céline au Slam, est ainsi défini par Christopher : « Un outsider résolu, fêlé drolatique, aristocrate prolétarien. Et quel lettré ! ». Saenen, qui nous confia un soir que son père faisait les frites à la graisse de bœuf, vient en effet des zones suburbaines liégeoises, évoquées dans son premier roman « La Danse de Pluton ». Je cède la place à Christopher pour en parler : « …polyphonie : elle se lira comme l’analyse clinique du délitement d’une certaine Wallonie ravagée par la misère économique, esthétique et spirituelle ». </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaCD0A7IY7RlPuSNhnouMs8WkumEZ2MH76HSum_tl5kH4BXAjwOSqJgDMvhq8tn06I5nLeUDnK_9U6D4fEs6JFzt_kBoBITgmRDSIV0Un0OPbl6urDqjRr9nog_D7jowMH7XrUFWxXwNhIJF9IIWnhT-5f9wzOn-8IutWfcQ-UpvbZBIM6frsMFY_Hryg/s149/download-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="149" data-original-width="90" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaCD0A7IY7RlPuSNhnouMs8WkumEZ2MH76HSum_tl5kH4BXAjwOSqJgDMvhq8tn06I5nLeUDnK_9U6D4fEs6JFzt_kBoBITgmRDSIV0Un0OPbl6urDqjRr9nog_D7jowMH7XrUFWxXwNhIJF9IIWnhT-5f9wzOn-8IutWfcQ-UpvbZBIM6frsMFY_Hryg/w242-h400/download-1.jpg" width="242" /></a></div><br /><div><br /></div><div><span> </span> Le second roman de Saenen « Stay Behind », a pour sujet les troubles sanglants provoqués par les réseaux Gladio de la CIA, « …quand la Belgique servit — une fois de plus — de laboratoire d’une stratégie de la tension : groupuscules terroristes plus ou moins bidons, abjectes tueries dans les supermarchés, égorgements et pendaisons « érotiques » de témoins gênants, vols d’armes dans des casernes, ballets multicolores… ». </div><div><span> </span>Et dans la gamme de Saenen, bien des registres, du style élevé de la critique, à la langue slammée des malfrats, jusqu’au « Wallon, ce latin hypervulgaire… ». </div><div><br /></div><div><span> </span><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhnBQ_tSOXXFG-o_rqXnGmyyR4XB1R4Y8tgsnKCW0LG73n7y8WYvZMtx3C23MLjDRuuZh3rAWaSkhWyYSZ0FRXGYRbIlQdEKL3irm6RyCOptsJgI8fT33W-zK0E1YEgHPBKDBJybncuG63Gp8xXbOhBpJKTDRcjvfoB966WTPmZaN_3tIUe09dC7_Nv_Q/s1191/bc04f87b1442e82a9d7828879f80552b_XL.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1191" data-original-width="900" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjhnBQ_tSOXXFG-o_rqXnGmyyR4XB1R4Y8tgsnKCW0LG73n7y8WYvZMtx3C23MLjDRuuZh3rAWaSkhWyYSZ0FRXGYRbIlQdEKL3irm6RyCOptsJgI8fT33W-zK0E1YEgHPBKDBJybncuG63Gp8xXbOhBpJKTDRcjvfoB966WTPmZaN_3tIUe09dC7_Nv_Q/w303-h400/bc04f87b1442e82a9d7828879f80552b_XL.jpg" width="303" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Félicien Marceau</td></tr></tbody></table><br /><span> </span>Lorsqu’il évoque Félicien Marceau, compromis pour avoir travaillé à la radio belge sous l’Occupation et blanchi par De Gaulle, Christopher décrit avec précision une situation bien plus complexe et déchirée qu’il ne semble à nos modernes réécriveurs de l’Histoire qui n’ont jamais sauté un repas de leur vie : « …avec l’aval de son ministre, jusqu’à sa démission en raison de l’étouffante mainmise allemande… le dossier était vide ». Dans la bibliothèque familiale, je me souviens avoir adoré « Creezy » de Marceau. Plus tard, j’appris qu’il était un des mentors à l’Académie de la romancière africaine Calixte Beyala (auteur du superbe « C’est le Soleil qui m’a brûlée »), ce qui ne me paraît pas tellement nazi jusqu’à preuve du contraire… Christopher lui rend justice. </div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2KDwRkMff_gqkCb30lsLU2zXdSWXuq8PtTA9BDYhWGK9aMUxk0_NyiPDY_YvA1CMNQVnmB61nz451HUcgau-Lvr8UYAVk5V5nF1khvtD1CQG2lOxoE4HIU-E5_Xh3J-ELkJhDzrVedK9xL81CmX_gkATKV7YOBl56EhkdJrvdV8aduIk0kvPZps1Isuo/s304/Gabriel_Matzneff_1983_photographie_de_Florence_Kirastinnicos.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="304" data-original-width="200" height="304" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2KDwRkMff_gqkCb30lsLU2zXdSWXuq8PtTA9BDYhWGK9aMUxk0_NyiPDY_YvA1CMNQVnmB61nz451HUcgau-Lvr8UYAVk5V5nF1khvtD1CQG2lOxoE4HIU-E5_Xh3J-ELkJhDzrVedK9xL81CmX_gkATKV7YOBl56EhkdJrvdV8aduIk0kvPZps1Isuo/s1600/Gabriel_Matzneff_1983_photographie_de_Florence_Kirastinnicos.jpg" width="200" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Gabriel Matzneff</td></tr></tbody></table><br /><div><br /></div><div><span> </span>Lorsqu’il évoque enfin Gabriel Matzneff, pour en finir avec la liste des maudits, Christopher le fait avec les précautions d’usage. Lui et moi avons en commun un passé d’ados malmenés, solitude et errance — quoique dans des circonstances différentes — avons croisé les prédateurs, apprenant le coup de boule tout jeune, bien obligés. Nulle complaisance donc chez Christopher pour les turpitudes connues de cet auteur sur lequel hurle la meute — mais nul acharnement, une certaine admiration pour l’héritier de Byron et des stoïciens, le style léché de l’esthète. </div><div><span> </span>De surcroît, ses perversions "gréco-latines", exploitation des mineurs de tous les sexes, répugnent à Christopher autant qu'à moi. </div><div><span> </span>Cependant, André Gide traînait, paraît-il, une sinistre réputation dans ce domaine au Maghreb colonisé des années 1920-30, comparable aux rumeurs persistantes entachant celles de certains anciens ministres ou caciques socialistes à notre époque — qui ne s'en portent pas plus mal, toujours récipiendaires des prébendes d'État …— et Maurice Sachs en racontait de belles sur Marcel Proust dans les maisons de tolérance homosexuelles…Toutefois, on les lit toujours. </div><div><span> </span>Si, Parisien, je ne partage absolument pas son goût pour le germanopratinisme du personnage Matzneff et le côté insupportablement ampoulé de cet écrivain, Christopher avance, en helléniste émérite, un certain nombre d’arguments valables en termes de qualité littéraire. Et on ne peut qu’admirer son courage — nuancer, ne pas hurler avec les loups. </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsTqCO7q84u9nE0OH5Un8faYsvivT2AUqkSVen1Cl4zT6tn_VzUuYKBjyehtoyXKnb8M8TY7LjTTIv80DXADkRQGd4i29J29kbv2IFYqfqHI3gGwNoRNlsF1TpSsCRjDDjPt0FF4sn4qwmofmFGQbcDCodhQstQigb8SP7Ie8wsc5c9TFAL0ixtfSQXks/s1500/81OcTFDqPML._SL1500_.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1500" data-original-width="1025" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsTqCO7q84u9nE0OH5Un8faYsvivT2AUqkSVen1Cl4zT6tn_VzUuYKBjyehtoyXKnb8M8TY7LjTTIv80DXADkRQGd4i29J29kbv2IFYqfqHI3gGwNoRNlsF1TpSsCRjDDjPt0FF4sn4qwmofmFGQbcDCodhQstQigb8SP7Ie8wsc5c9TFAL0ixtfSQXks/s320/81OcTFDqPML._SL1500_.jpg" width="219" /></a></div><br /><div><br /></div><div><span> </span>J’ai rencontré Christopher en 2011 grâce au « Bloc » de Jérôme Leroy, parce qu’il avait relevé que j’avais traité le même thème, un quart de siècle auparavant : la Nuit des Longs Couteaux, me confia Jérôme à l’époque, faisant preuve, comme toujours, d’à-propos et d’humour. Touché, je pris contact avec Monsieur Gérard. À notre première entrevue, il apporta, vieilli, corné, jauni — bien que Christopher prenne grand soin de ses livres — un exemplaire de mon « Fasciste », acheté en 1989… Il tenait à ce que je lui signe mon best-seller personnel, livre-culte à travers 3 éditions.
Quoi qu’il en soit, Christopher signe une des meilleures exégèses de l’œuvre de Jérôme Leroy qu’il m’ait été donnée de lire. Il souligne, dans les thèmes de Jérôme, ce que Serge Quadruppani, un autre de mes amis inattendus, appelait « Littérature de la catastrophe » — que Leroy, par populisme d’après moi, prétend inspirée de Phillip K. Dick. Je la crois plutôt résultat d’une lucidité et d’une mélancolie d’origine. « Leroy n’a guère d’égal aujourd’hui pour décrire la faune de notre Bas-Empire climatisé », écrit Christopher. « Un univers poétique et glaçant ». Si Christopher souligne la continuité de cette ligne depuis le « Monnaie bleue », où tant de belles pages sont consacrées à notre chère Chimay bleue — « bière hallucinogène » me confia un jour, l’ex-trafiquant et taulard américain Richard Stratton — je trouve qu’il sous-estime «Le Cimetière des plaisirs », récit autobiographique, où d’un chagrin d’amour fondateur, Leroy fait un pur chef-d’œuvre de mélancolie divine. L’homme est par ailleurs un excellent poète de langue française, c’est très rare de nos jours. </div><div><span> </span>J’éluderai ici les pages très amicales et très fines que me consacre Christopher. </div><div><br /></div><div><span> </span><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQ6xFg44SWtmVVRg61kvlFhQetsR656GXXKehO3zwCpX7l9RPiL1RAkchhlSdn-pxfiRqfGp_qhnLrDaw4nspsfVmILE-u81iOabZru1OBO3vu1MIj7jmstOFe34iecDJynf4fbTGnU4OvC2i4NKlJ7EkTX80scDXuGmxsCwAFK50HapTP7CtNX3iSuPk/s1500/71F7WsMoFlL._SL1500_.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1500" data-original-width="1033" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQ6xFg44SWtmVVRg61kvlFhQetsR656GXXKehO3zwCpX7l9RPiL1RAkchhlSdn-pxfiRqfGp_qhnLrDaw4nspsfVmILE-u81iOabZru1OBO3vu1MIj7jmstOFe34iecDJynf4fbTGnU4OvC2i4NKlJ7EkTX80scDXuGmxsCwAFK50HapTP7CtNX3iSuPk/w275-h400/71F7WsMoFlL._SL1500_.jpg" width="275" /></a></div><br /><span> </span>Je note que Christopher m’a pompé l’analyse de la belle prose de Pierric Guittaut — ça, c’est deux apéros de plus sur son compte : « … transposer dans la campagne française en pleine mutation des années 2000, mondialisée et hyperconnectée, l’esprit sauvage de ses prédécesseurs… ». </div><div><span> </span>Mais Christopher parle de mon roman préféré de Guittaut : « D’Ombres et de flammes » avec sa propre éloquence païenne : « Un tableau d’une parfaite cruauté ». Puis : « …Pierric Guittaut rend avec un étrange talent cette magie paysanne à l’obsédante présence, avec ses sorts et ses rituel… ». Enfin : « …Bien davantage qu’un polar dans la veine paysanne : un roman antimoderne servi par un style d’une belle netteté, une évocation panthéiste du monde invisible par un authentique écrivain ». </div><div><span> </span>Une bonne partie des "nobles Voyageurs" dépasse mes compétences, écrivais-je en préambule, s’inscrivant dans un paysage plus vaste que la stricte littérature. Un Jünger, avec ses à-côtés pagano-philosophiques, une Jacqueline de Romilly, helléniste et latiniste, avec ses points de vue sur la culture, pour moi qui détestais le latin, langue des curés, torture imposée par la famille dont je n’appris même pas la première déclinaison… Ayant le ferme parti-pris « antimoderne » selon le mot de Christopher, de ne parler que de ce que je connais, je déclare mon ignorance. </div><div><span> </span> Cependant, « Les nobles Voyageurs » constitue une encyclopédie exceptionnelle, où Christopher Gérard démontre une fois de plus grâce et ironie, un style aérien, une érudition qu’on ne peut qu’envier. </div><div><b><br /></b></div><div><b><span> </span>Thierry Marignac, décembre 2023.
</b></div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-29862846769751718342023-12-23T18:37:00.003+01:002023-12-24T12:49:39.798+01:00Boris Ryjii et la poésie des bas-fonds<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjyt0_w8id6gekk4YB6Nb5-n03k3KcGoKuxsobjU0z6XAFfk29JIGykQoD1LQOiTR5JAU4aDiI2PMn_Bn_xWs4uNoB_a-6BrJbr_oWCwCTtYkCbRxy1GMMjbKdRTAYkAfD624HjP-PmHG6Ib1lHSSK3CCqBaDx7M-Vj7LPsYEOBUOfkGX-nBPtRbDu8TFA/s1024/805735_801605768.jpg" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img border="0" data-original-height="576" data-original-width="1024" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjyt0_w8id6gekk4YB6Nb5-n03k3KcGoKuxsobjU0z6XAFfk29JIGykQoD1LQOiTR5JAU4aDiI2PMn_Bn_xWs4uNoB_a-6BrJbr_oWCwCTtYkCbRxy1GMMjbKdRTAYkAfD624HjP-PmHG6Ib1lHSSK3CCqBaDx7M-Vj7LPsYEOBUOfkGX-nBPtRbDu8TFA/w640-h360/805735_801605768.jpg" width="640" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Nous gisons sur une place de Sverdlovsk, où l'on n'élèvera de monuments que pour moi…<br /><br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><br /></td></tr></tbody></table>
<span> </span><i>Le quartier de Vtortchermet, à la lisière d’Ekaterinbourg, anciennement Sverdlovsk, est limitrophe d’usines métallurgiques, logements ouvriers construits dans les années 1930. Ce quartier attirait les anciens taulards venus de Sibérie, parce qu’on n’exigeait pas de casier judiciaire à l’embauche dans les fonderies voisines. Il était réputé très mal famé. À la fonte des neiges, dit-on, on y retrouvait les cadavres de l’hiver précédent, à décongeler façon Picard. Boris Ryjii y passa son enfance et une partie de son adolescence. Ce secteur mythique, cour des miracles, resta pour lui une sorte de Mecque maudite, à laquelle il ne cessait de revenir dans ses vers, avec un certain aplomb lumpenprolétarien… </i><div><br /></div><div><b><i>(Vers traduits par Thierry Marignac)</i></b></div><div> Acquièrent un lustre paneuropéen </div><div>Les paroles du poète trans-asiatique </div><div>J’oublierai le Sverdlovsk féérique </div><div>Et la cour d’école de Vtortchermet, quartier lointain. </div><div>Mais où qu’il me soit donné de refroidir, </div><div>Dans le Paris ardent, le Londres humide </div><div>Mes misérables cendres, je conseille d’ensevelir </div><div>À Sverdlovsk dans un cimetière anonyme insipide. </div><div>Pas dans le projet, la moindre beauté particulière, </div><div>Mais des poses artistiques salutaires, </div><div>Et ainsi mes comparses prendront la pose, </div><div>Leur profil sur le marbre et les roses. </div><div>Sur les neiges bleues vitrioliques, </div><div>Finissant brillamment le collège technique, </div><div>Du cuivre dans le crâne, ils ont trébuché </div><div>Comme les premiers soldats de la Pérestroïka. </div><div>Que Vtortchermet résonne de ses cheminées </div><div>Que le polymère plastique longuement sifflât. </div><div>Et la femme qui n’était pas avec moi, </div><div>Ouvrira l’album, solennellement, une cigarette allumera. </div><div>Elle ouvrira l’album bleu, </div><div>Où sont échauffés nos visages futurs, </div><div>Où nous sommes vivants, dans l’album bleu, </div><div>Bandits et poètes : terrestres ordures. </div><div><b>Boris Ryjii</b> </div><div><br /></div><div> Приобретут всеевропейский лоск </div><div> слова трансазиатского поэта, </div><div> я позабуду сказочный Свердловск </div><div> и школьный двор в районе Вторчермета. </div><div> Но где бы мне ни выпало остыть, </div><div> в Париже знойном, Лондоне промозглом, </div><div> мой жалкий прах советую зарыть </div><div> на безымянном кладбище свердловском. </div><div> Не в плане не лишенной красоты, </div><div> но вычурной и артистичной позы, </div><div> а потому что там мои кенты, </div><div> их профили на мраморе и розы. </div><div> На купоросных голубых снегах, </div><div> закончившие ШРМ на тройки, </div><div> они запнулись с медью в черепах </div><div> как первые солдаты перестройки. </div><div> Пусть Вторчермет гудит своей трубой, </div><div> Пластполимер пускай свистит протяжно. </div><div> А женщина, что не была со мной, </div><div> альбом откроет и закурит важно. </div><div> Она откроет голубой альбом, </div><div> где лица наши будущим согреты, </div><div> где живы мы, в альбоме голубом, </div><div> земная шваль: бандиты и поэты </div><div> <b>Борис Рыжий
</b></div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-40408935823678467332023-12-16T19:26:00.006+01:002023-12-19T15:08:03.724+01:00" La Mère dans l'âme" de Patrick de Lassagne, retour sur "Photos passées" de Thierry Marignac<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwYjOQW2hJn5fFyzjDjT62fD45qAIqbgG_1g_ehTKhqS5jMbqKAPLXzCXrGXQwAKOy6FpSmKqbjJmeRPaErsGT5wWPofyQH3IZ0NTcA6tfsfueL-YR7l6oYhu_V0hLOzHitBnPpqIUB6YdAr13J0t61_56k1b9Y137cfMHR1GLE37gryvtFju-AmvMTe8/s2922/couve%20me%CC%80re%20dans%20l%27a%CC%82me.jpeg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="2922" data-original-width="2055" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiwYjOQW2hJn5fFyzjDjT62fD45qAIqbgG_1g_ehTKhqS5jMbqKAPLXzCXrGXQwAKOy6FpSmKqbjJmeRPaErsGT5wWPofyQH3IZ0NTcA6tfsfueL-YR7l6oYhu_V0hLOzHitBnPpqIUB6YdAr13J0t61_56k1b9Y137cfMHR1GLE37gryvtFju-AmvMTe8/s400/couve%20me%CC%80re%20dans%20l%27a%CC%82me.jpeg" /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /></a></div><i><b>
Ma péniche à moi s’appelait Armée du Salut </b></i><div><span> </span> « Je suis loin d’être le premier bâtard à tenter de vendre du papier imprimé pour s’éclaircir les idées » notais-je dans « Photos passées », mémoires apocryphes, ou autobiographie en sourdine, au lecteur de décider, qui vient de paraître aux éditions de La Manufacture de Livres. J’aurais peut-être dû écrire : « …le <i>seul </i>bâtard… ». </div><div><span> </span> En effet, au-delà d’Apollinaire ou Aragon, que je citais pour rehausser mon statut — il en a bien besoin — meubler chic, il semble que cette histoire, le coup d’un soir ou deux devenu destin pour l’enfant qui en est le fruit, soit d’une banalité à faire frémir mon élitisme.
Depuis qu’il est question de mon dernier livre, après tant de rencontres, comme par hasard, de filles et de fils aux pères incertains — de Natalia Medvedeva à « Big » Steve Felton — j’ai fait la connaissance et me suis lié d’amitié avec deux auteurs dont papa avait pris la poudre d’escampette : Nicolas d’Asseiva et Patrick de Lassagne. Nos circonstances différaient autant que la vie diffère, mais certaines constantes étaient invariablement au rendez-vous : les « êtres de silence », selon la belle formule de Patrick, coincés dans le paradoxe, se recréaient à partir du fantôme. </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbczN0qoqAeMWiAekru4T_OoMDabm8Gs636ovoE4XbXuZ1l35yirSHjQ_BpSSA3p0dolZ6KbB1eqBvI_Iqeqff9PgBohyFULMgRYuIRgaOrJoM5MFHjM4wGTNadnQxWg9lvu4qtQbjCy1sGxR8A_g6uGJZ6Nxqp6tjtS1wfjijdGks9kWOdAC8qYhAbWk/s2473/thierry-marignac-photos-passees-la-manufacture-de-livres.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2473" data-original-width="1484" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhbczN0qoqAeMWiAekru4T_OoMDabm8Gs636ovoE4XbXuZ1l35yirSHjQ_BpSSA3p0dolZ6KbB1eqBvI_Iqeqff9PgBohyFULMgRYuIRgaOrJoM5MFHjM4wGTNadnQxWg9lvu4qtQbjCy1sGxR8A_g6uGJZ6Nxqp6tjtS1wfjijdGks9kWOdAC8qYhAbWk/w240-h400/thierry-marignac-photos-passees-la-manufacture-de-livres.jpeg" width="240" /></a></div><br /><div><br /></div><div><span> </span>Je ne crois pas que Nicolas ait abordé cette histoire, du reste assez cruelle pour lui, il ne m’en a pas parlé. Mais Patrick, dont le sort fut bien plus rude que le mien puisqu’il perdit en sus sa mère tout jeune, a laissé un long poème d’une beauté magistrale : « La Mère dans l’âme ». Devrais-je dire une mélopée ? Laconique au sujet du père et j’envie cette concision : « Il avait pris ce qu’il y avait à prendre, Le cœur et le corps de ma mère… Puis la fuite. » </div><div><span> </span> C’est sa mère, d’une beauté physique aussi magistrale que les lignes qu’il lui consacre qui fournit le thème de ce chant empreint d’une douleur sourde — pourtant sans plainte, c’est assez rare pour être souligné à une époque dégradante où larmoyer est un fond de commerce. L’auteur de polars brutaux et réalistes qu’est Patrick possède un redoutable sens du titre : « Kill créole », « Périph’ gang », « Classe dangereuse », ou encore « Absolut Boris », chroniqué dans ces pages il y a quelques mois. Les complaisances d’auto-apitoiement lui sont étrangères. Mais quand il s’attarde sur sa mère, aristo rejetée par sa famille pour avoir fauté avec un Antillais, trimant comme dactylo pour payer sa nourrice « Mère de lait aux seins de glace », la fêlure de la voix est perceptible : « (Qui eut pitié d’elle dans ses fonds océaniens du chagrin et de la solitude ?) » </div><div><span> </span> Puis sa mère, épuisée sans doute dans ses chambres de bonne, meurt alors que le gamin a à peine quinze ans, l’enfermant dans le mutisme et la rage qui entraîne une dérive vers la « Classe dangereuse », taper seulement taper — issu d’une double absence « Comme un poing barbare et qui fracasse », écrivait le maudit Drieu la Rochelle. Nous autres bâtards, avons tous notre version de cette fuite en avant, non dépourvue d’une certaine violence, que certains parviennent plus tard à canaliser. Nicolas d’Asseiva et moi, avons traversé cette phase de confrontation avec le monde dominant avec la came. Je la rencontrai banalement dans la rue, où elle était partout. Nicolas la découvrit dans un demi-monde entre la danse et le show-biz, dans sa trajectoire de saltimbanque, où elle était omniprésente… L’un comme l’autre, nous avons surmonté ce vertige de suicide en décrochant. Patrick est devenu scénariste, puis écrivain, plutôt que de finir en Centrale. </div><div><span> </span><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJcI9DQ9PCt0QiEKvDbX1hnd3BOnUWoub2-TxsE7Bwol9n6waePVf7ZBqCmwmF3cLoCxWFeBKv1R7ITV5DODGQkGkrr6lPZimwGZNZrXDlcHxWL5V13pSlrgHqCywNTM4MQoEDmXkR3V8nww1M0xQXqhXg-mBDhDX3sScVXuQG5xRsxHQEcL0EtzPkTys/s2981/4e%20me%CC%80re%20dans%20l'a%CC%82me.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2981" data-original-width="2139" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJcI9DQ9PCt0QiEKvDbX1hnd3BOnUWoub2-TxsE7Bwol9n6waePVf7ZBqCmwmF3cLoCxWFeBKv1R7ITV5DODGQkGkrr6lPZimwGZNZrXDlcHxWL5V13pSlrgHqCywNTM4MQoEDmXkR3V8nww1M0xQXqhXg-mBDhDX3sScVXuQG5xRsxHQEcL0EtzPkTys/w288-h400/4e%20me%CC%80re%20dans%20l%27a%CC%82me.jpeg" width="288" /></a></div><br /><div><span> </span></div><div><span> </span>Ayant côtoyé l’abîme, Patrick de Lassagne ne se berce pas d’illusions. Dans ses polars, les truands sont des truands : ils vivent de rapines, de racket, de trafics et se contrebalancent de la justice sociale, aggravant la misère générale si ça leur est profitable. Les flics sont des flics — sauf exception, un sale boulot de violence au service du pouvoir. On est loin du polar de gauche, où les policiers à bons sentiments poursuivent les menées d’extrême-droite, où les crackées jouent du Duke Ellington au saxo — Dugenou, t’as déjà vu un accro au crack ?… Parles-lui de solfège, qu’on rigole !!!
Les féodalités, férocités, abrutissements n’échappent pas aux bâtards, qui les connaissent dès l’origine. </div><div><span> </span> Mais je m’égare, semble-t-il. Le Patrick de Lassagne de « La mère dans l’âme », dans son lyrisme en sourdine est distinct de l’auteur de polars que je recommande. </div><div><span> </span>Toutefois, et c’est la mesure d’un tempérament vigoureux, son ressentiment se fait jour dans une ode superbe aux orphelins, réels et littéraires, de David Copperfield à Gavroche et Tom Sawyer :
« Moi sans peur et sans reproche, Je m’avance dans le noir, Dans mon habit de vengeance… »
Nous ne sommes pas sans rancune… Il ne manquerait plus que ça !…
Nicolas d’Asseiva me proposait une Internationale des bâtards quand je lui parlais de « La Mère dans l’âme ». Si le projet se concrétise, j’exige un statut « Odyssée de la rancune », selon le mot d’Emil Cioran. À rédiger par Patrick de Lassagne. </div><div><span> </span> N’étant jamais pardonné de ses troubles origines, coupable idéal, le bâtard ne pardonne jamais. </div><div><span> </span> « La Mère dans l’âme », lettre d’amour comme il en existe peu, d’un lyrisme en sourdine sans fioritures, aurait manqué sa cible sans cette épopée du ressentiment. Tel quel, ce poème déchirant trouve son équilibre. </div><div><span> </span>Nous autres bâtards le plébiscitons. </div><div><span> </span> </div><div><i><b>« La Mère dans l’âme »</b></i>, éditions Materia Scritta, 8 €.</div><div> </div><div><b>Thierry Marignac, décembre 2023.
</b></div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-85561783027808380272023-11-16T16:21:00.004+01:002023-11-17T13:18:27.610+01:00La poésie objective d'Anna Arkatova…<div><i>…nous parle ici d'un avion comme du sein maternel, puis de la langue maternelle comme d'un chant cacophonique… À l'heure qu'il est — en exil ou chez elle?— repense-t-elle à sa ferraille dadaïste ?</i></div><div><i>Ces vers sont tirés du recueil <b>Le Manteau de verre (Стеклянное пальто), 2016.</b></i></div><div><i><br /></i></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib1A_zkONUmQ8C8xhv5pqljOjN8MgZEg3mbf8ktxsauAJ_5MoTIdU1FbfptlJdBQfppKn_CvpopARIbX-qwjBiYAPXrCSViq11ZFqqwwbiRLmY6tE4NkxwW4dO0ZFL4Y_bE2_62ZLsYF14qxMd2RU6tim4hwYpACFTntUxrjWtUZWeX6xFoELfIKQKIjM/s960/image-26-06-23-04-31-1.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="960" data-original-width="720" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib1A_zkONUmQ8C8xhv5pqljOjN8MgZEg3mbf8ktxsauAJ_5MoTIdU1FbfptlJdBQfppKn_CvpopARIbX-qwjBiYAPXrCSViq11ZFqqwwbiRLmY6tE4NkxwW4dO0ZFL4Y_bE2_62ZLsYF14qxMd2RU6tim4hwYpACFTntUxrjWtUZWeX6xFoELfIKQKIjM/s320/image-26-06-23-04-31-1.jpeg" width="240" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><i><br /></i></div><div><br /></div><b><div><b><br /></b></div> LONG COURRIER</b> <div>Peut-être n’ai-je pas vécu encore assez longtemps </div><div>Pour qu’avec les lettres air peintes, d’une aile </div><div>Sans fatigue contempler les rectangles des champs, des feux les torrents </div><div>Et n’absolument pas penser à elle. </div><div><br /></div><div> Peut-être, suis-je nourrisson, si détaillé dans mon étalement </div><div>Sur ton ventre, que des entrailles l’aquarium intérieur </div><div>Reste inviolé — la poitrine vogue vers le foyer, tout est parent </div><div>Ne pas sangloter — juste fondre en pleurs. </div><div> </div><div>C’est moi, c’est moi, soupçonnée de cynisme malséant, </div><div>Qui parle d’amour ou de la patrie d’accès </div><div>De nourrir artificiellement, de la valeur du lait </div><div>Comme ma jointure est courte, et comme l’amour est grand. </div><div><b>Anna Arkatova</b> </div><div> </div><div><b>ПЕРЕЛЁТ</b> </div><div>Может, я недостаточно долго ещё прожила, </div><div>Чтобы буквами air с перекрашенного крыла </div><div>Неустанно смотреть на квадраты полей, ручейки огней</div><div> И совершенно не думать о ней. </div><div><br /></div><div> Может быть я младенец, уложенный так подробно </div><div>На твоей животе, что аквариум внутриутробный </div><div>Не нарушен – все родственно, в фокусе плавает грудь </div><div>Не разрыдаться – только всплакнуть. </div><div><br /></div><div> Это я, это я, заподозренная в цинизме, </div><div>Говорю о любви или всё-такие об отчизне </div><div>Об искусственном вскармливании, ценности молока </div><div>Как стыковка моя коротка, как любовь велика.</div><div> <b>Анна Аркатова</b> </div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsVTk2cq9K5BVhZjV7HKGQz1hzdWsuLCTzJIeA2KFEhGL65Azx2i_x8wnXrbfl-n3ZNU2-OBJYm3GB8Ht-Gbr6b_kTIeBR-G5uTOlodOd1V1nnHxY8O2Uw5CwM_RWPQTxYoY5Jv7w8kCXeuE8W7iEMH6eH8FwObCBbnqqyJr4qDaaog3IK6UhineSuz6c/s640/AA%202.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="640" data-original-width="400" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgsVTk2cq9K5BVhZjV7HKGQz1hzdWsuLCTzJIeA2KFEhGL65Azx2i_x8wnXrbfl-n3ZNU2-OBJYm3GB8Ht-Gbr6b_kTIeBR-G5uTOlodOd1V1nnHxY8O2Uw5CwM_RWPQTxYoY5Jv7w8kCXeuE8W7iEMH6eH8FwObCBbnqqyJr4qDaaog3IK6UhineSuz6c/s320/AA%202.jpeg" width="200" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div> ** </div><div>o, règles acquises en marchant </div><div>o, intraduisible chichis </div><div>Aimable, je suis aimable avec les gens </div><div>Dressés sur la fermeté — vas-y </div><div>Ses vocalises entonner,
Elle seule-unique, elle nous </div><div>A liés à où passent les nuages renfrognés </div><div>Cette fois encore, les oiseaux ne vont pas chanter </div><div>Le double N s’allonge, comme s’il était saoul </div><div>Errant dans l’obscurité </div><div>De verre, de bois d’étain, </div><div>Langue maternelle, en moi ne t’éteins. </div><div><b>A.A. </b></div><div><br /></div><div> О, правила усвоенные сходу, </div><div>О, не переводимые жи-ши! </div><div>Любезная, любезна я народу, </div><div>Стоящему на твёрдости – спеши </div><div>И ты воспеть его колоратуру, </div><div>Она одна-единственная нас </div><div>Связала там, где тучи ходят хмуро </div><div>И птицы не поют в который раз, </div><div>Там эн двойное длиться, будто спьяну, </div><div>Блуждает ударение во тьме </div><div>Стеклянный, деревянный, оловянный,</div><div> Родной язык не умирай во мне. </div><div><b>А.А</b>.
</div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-70834930547258633832023-11-09T11:03:00.001+01:002023-11-09T11:08:03.561+01:00Photos passées de Thierry Marignac: parution aujourd'hui.<p><i><span> </span>Jean-François Merle, auteur, traducteur, éditeur (il fut le grand manitou des éditions Omnibus pendant longtemps), et moi-même nous connaissons depuis plus longtemps qu'il n'est sain de se souvenir, vivant dans l'édition des vies parallèles pendant des décennies, combien de retrouvailles ricanantes devant combien d'andouillettes-frites ! J'avais rédigé une critique de son roman "Le Grand Écrivain" (aux éditions Arléa) dans ces pages, il y a quelques années.</i></p><p> <i>Aujourd'hui que j'ai le front de publier mon autobiographie en sourdine"Photos passées" éditions Manufacture de Livres, il a eu la gentillesse de me renvoyer l'ascenseur dans le délicat exercice ci-dessous…</i></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyColVNRuadYIWZHdwVA-9PRUH93Qq2vSxiTePXRcVl5NTWey0_jygTuwTWj5an7p35Y_pW3iUru0uW-ACygkbUGkkXn2y-BsDD-owbCfLbTIFp94mYmRdH4cJw7Zh31u_Ym48Ys9HL13r9CjPxKHV7eS7xbB7WJlEi7S2GKuGXnLyHfms8ApzLVl5ln0/s445/31eceZ7BqmL._SY445_SX342_.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="445" data-original-width="267" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyColVNRuadYIWZHdwVA-9PRUH93Qq2vSxiTePXRcVl5NTWey0_jygTuwTWj5an7p35Y_pW3iUru0uW-ACygkbUGkkXn2y-BsDD-owbCfLbTIFp94mYmRdH4cJw7Zh31u_Ym48Ys9HL13r9CjPxKHV7eS7xbB7WJlEi7S2GKuGXnLyHfms8ApzLVl5ln0/w384-h640/31eceZ7BqmL._SY445_SX342_.jpg" width="384" /></a></div><br /><i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><br /></i><p></p>
<span> </span>Cher Thierry,
Si tu étais un publicitaire rusé, tu introduirais le propos de ton livre ainsi : « J’avais 64 ans quand j’ai fait la connaissance de mon père, il en avait 119, il était mort depuis longtemps » et tu ferais croire au naïf lecteur qu’il est devant un roman fantastique peuplé de fantômes (gros marché) ; sauf qu’il s’agit d’un récit pas du tout fantastique peuplé de fantômes. <div><span> </span>Nous sommes toi et moi à un âge auquel on se dit qu’un grand bout de chemin a été accompli, où l’on peut se retourner, regarder derrière soi et juger des zigzags qu’il a pris : voilà comment je suis devenu qui je suis.
Bon, on n’est pas obligé de le raconter, la plupart des destinées sont chiantes pour autrui (la mienne, par exemple). Et tout le monde n’a pas un mystère des origines à se mettre sous la dent. </div><div><span> </span>Alors, une autobiographie ? Si l’on veut, mais pas seulement, et c’est heureux ; il s’agirait plutôt d’un récit de formation, un <i>Bildungsroman</i>, pour faire chic. En découvrant à l’âge de la retraite (nouvelle norme) le visage de ton géniteur, et on comprend que ça puisse remuer, tu te demandes comment ce type, là, sur la photo, a pu par son absence assourdissante façonner le personnage que tu es. Ce père dont tu connaissais l’existence, mais comme une abstraction, une rumeur mal cachée, le voilà, en noir et blanc, te tenant dans ses bras. </div><div><span> </span> Ainsi lesté et élevé par des gens qui érigent le mensonge et les non-dits en vertus, tu t’en es pas mal sorti, ce n’était pas facile, tu fais partie des survivants.
« Familles, je vous hais ! » disait le vieux Dédé. Ouais, d’accord, c’est bien joli mais quand la formule prend son sens dans la vraie vie, c’est moins marrant, la chose n’aide pas à l’équilibre mental et à l’épanouissement d’un jeune être ; d’où chez toi un certain nombre d’aventures périlleuses et une propension à ne pas tenir en place. </div><div><span> </span>Je te fréquente depuis 35 ans, nous nous connaissons bien, à force, disons que je n’ai pas appris grand-chose en lisant <i>Faute au passé</i>, mais ce n’est pas ce que tu racontes qui me séduit (« l’intrigue », si je puis dire), mais comment tu le racontes. Comme dans <i>Cargo sobre</i>, récit d’un voyage transatlantique durant lequel il ne se passe à peu près rien, tu prends le lecteur par la main et tu l’embarques sur ton chemin en lui montrant les fleurs sur le bas-côté, tu digresses, tu sautilles, sur un ton de déambulation, désinvolte, amusé, gouailleur, et d’une effroyable lucidité.
Et là, je dois le reconnaître, chapeau ; plutôt que de dépenser une fortune et des années dans une psychanalyse à l’issue incertaine (et je te vois mal rester immobile sur un divan), tu as réussi l’exploit non seulement d’aboutir à un résultat, je veux dire à une sorte de réconciliation, mais surtout d’avoir monnayé ton histoire auprès d’un éditeur, et ceci sans avoir eu besoin de coucher et sans user de chantage ou de menaces. </div><div><span> </span>C’est donc qu’il a vu dans cette confession d’un enfant du siècle ce qu’elle est en définitive : de la littérature.
</div><div><br /></div><div><br /></div><div> <b>JFM</b><br /></div><div><b><br /></b></div><div><b><span> À lire aussi, sur le même sujet par le romancier Christopher Gérard:</span><br /></b></div><div><b><span><a href="http://archaion.hautetfort.com/archive/2023/11/07/parcours-batard-6469850.html">http://archaion.hautetfort.com/archive/2023/11/07/parcours-batard-6469850.html</a><br /></span></b></div><div><b><br /></b></div><div><b><span> Enfin, le livre est disponible chez l'éditeur au lien suivant:</span><br /></b></div><div><b><span><span> </span><a href="https://www.lamanufacturedelivres.com/livre/photos-passees ">https://www.lamanufacturedelivres.com/livre/photos-passees </a><br /></span></b></div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-28008493774247926052023-10-17T15:05:00.002+02:002023-10-19T12:29:08.287+02:00WarNerd: Contribution à une histoire de l'assassinat politique<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiuhaVw9nS_fl_2DJ0XyIBzTNRngV1Baq4UqEnzwNuOx7uov1q0pemPqcTECSTCs7YONSb_BzThw1IHCb4A5eAVf7QqChlIVtiW34lFOJlz6eVsnkUz1-vM2BM7HItL6rg0I1LbuLZEB2h996RrWXWcmWYU3Q3U2_ChwfRAcw0vXuYM-WzjTiImNzU1Rrs/s1252/unnamed.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="792" data-original-width="1252" height="253" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiuhaVw9nS_fl_2DJ0XyIBzTNRngV1Baq4UqEnzwNuOx7uov1q0pemPqcTECSTCs7YONSb_BzThw1IHCb4A5eAVf7QqChlIVtiW34lFOJlz6eVsnkUz1-vM2BM7HItL6rg0I1LbuLZEB2h996RrWXWcmWYU3Q3U2_ChwfRAcw0vXuYM-WzjTiImNzU1Rrs/w400-h253/unnamed.png" width="400" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><br /><p></p>
<span> </span><i>Note du traducteur :
Plus qu’un article, ce long texte de WarNerd (« Le Fou de Guerre ») alias Gary Brecher, alias John Dolan, est une tentative littéraire de haute volée entreprise dans un style rase-mottes, où s’entremêlent Histoire mondiale, souvenirs personnel, Histoire californienne, commentaire culturel, considérations sur certains des assassinats politiques les plus retentissants des années 1980. Ironie grinçante et fierté de ne pas voir perdu son amertume, semblent dictés par ce flux-de-conscience digne des meilleurs auteurs « West Coast » — qui en dit long sur la « Plus Grande Démocratie du Monde ».
Je note, au passage, que l’influence de Céline sur la Côte Ouest des États-Unis semble nettement plus considérable que ce que j’ai connu à New York, où elle est passée par les « beat », Burroughs et Ginsberg qui étaient allés voir le reclus de Meudon, dans sa demeure en 1960…
De surcroît, en cette heure d’un nouveau basculement planétaire, où les passions sont chauffées à blanc, où tout un chacun réclame le massacre des autres, où les politiciens de toutes obédiences se montrent aussi tartuffes, autoritaires et suicidaires que d’habitude, un petit rappel historique tel que celui-ci — d’autres évènements catastrophiques — est sans doute loin d’être inutile. </i><div><span> </span> </div><div><b>Traveling arrière sur les assassinats </b></div><div><b> Par the WarNerd. </b></div><div><i><b>(Traduit de l’américain par Thierry Marignac)</b></i> </div><div><br /></div><div><span> </span> <i>L’assassinat d’<b>Anouar Sadate</b>, en 1981, fut une affaire particulièrement désordonnée et crade. Selon mes souvenirs, le corps de <b>Sadate </b>avait glissé sous une chaise, et les assassins tiraient avec leurs kalachnikovs sous le bras comme un concierge pousse son balai. Chaque assassinat possède sa touche spécifique. </i></div><div><br /></div><div> <span> </span>Maintenant que <b>Prigojine</b> est mort, ça semble le bon moment pour parler d’assassinats. Moins de leur mécanique populaire, que de la façon dont les assassinats importants restent en mémoire. Pour moi, certains d’entre eux définissent des époques entières.
Je parlerai de deux grands assassinats dans cet article : la tentative de <b>John Hinckley</b> d’abattre <b>Ronald Reagan </b>en 1981, et le meurtre de <b>Pinoy Aquino</b> deux ans plus tard.
Ces deux incidents vivent dans des parties très différentes de mon cerveau. C’est typique dans la mémoire personnelle des grands moments historiques qui entrecoupent nos vies. Certains sont enregistrés dans la rubrique « Les chagrins définissant la vie elle-même », d’autres dans « les dates dont il faut se souvenir », et d’autres encore sont franchement marrants.
Et on ne peut pas les changer de rubrique. Ils sont mélangés avec les morceaux de musique qu’on écoutait ces années-là, les hontes brûlantes qui reviennent soudainement quand on essaie de dormir, la voiture qu’on conduisait.
Et ça signifie qu’ils ne sont pas tous tragiques, bien qu’on soit censé prétendre que tous les assassinats le sont. </div><div><span> </span>Ce dont je me suis rendu compte en me souvenant des assassinats survenus au cours de ma vie, c’est que leur portée est aussi large que celle des films d’horreur. En fait, ils ressemblent beaucoup à des films d’horreur, en particulier par cette large portée.
Prenons deux des meilleurs films d’horreur de la période pré-<b>Reagan</b> : <i>Massacre à la tronçonneuse</i> et <i>Phantasm</i>. Ils sont tous les deux très bons, mais dans un goût différent. Quand on les a vus, on s’en souvient dans des parties complètement différentes de la boîte crânienne.
<i>MàT</i> (1975) n’est que pure horreur. <b>Clara Clover</b>, une grande critique universitaire du genre horreur, a écrit qu’elle s’était mise à « théoriser » sur le genre au bout d’une heure de film la première fois qu’elle l’a vu. Elle appelait ça une réaction de défense. Un « ami » l’avait emmenée le voir pour lui faire une surprise. Des amis comme ça…
Au moins, <b>Clover</b> a ainsi entamé sa seconde carrière ; elle était professeur de littérature scandinave, mais a fini par écrire un live sur les films d’horreur : <i>Hommes, femmes et tronçonneuses</i> qui l’a rendu bien plus célèbre que lorsqu’elle écrivait sur les sagas d’Islande.
Je dois dire que <i>MàT</i> m’avait moi aussi chamboulé. Je l’ai vu longtemps après sa sortie et à un mauvais moment — seul, bien sûr. Et ça me parlait, raté de l’université à 34 ans. Chaque scène suppurait la crasse et le dégoût, et la morale de l’histoire était que la vie humaine était une horreur, une erreur de l’évolution. J’étais sorti du Century 21 sur l’autoroute 680 avec une envie de vomir, et je suis rentré chez moi en roulant dans ma Galaxy des surplus de la police. C’était comme avoir<b> Schopenhauer </b>sur le siège arrière en train de crier « Je te l’avais dit ! Tu ne voulais pas m’écouter ! ». (<b>Schopenhauer</b> parlait couramment l’anglais, au cas où vous autres pédants m’accuseriez de manquer de réalisme). </div><div> <i> </i><i>Phantasm</i> (1979) sortait de la même matrice régionale à petit budget, mais c’était le produit d’un dieu plus clément. C’était un film triste, authentiquement triste. <b>Schopenhauer</b> aurait été plus tranquille sur la banquette arrière, se contentant de soupirer et de dire : « Que faire ? La vie n’est qu’une échelle de poulailler ». »
Tandis que <i>MàT</i> pue le sang coagulé, la mauvaise haleine et la sueur froide, <i>Phantasm</i> (filmé en Californie, lorsque c’était encore un endroit bienveillant) prêche qu’il existe encore des oasis de bonté dans un univers cauchemardesque. La bonté échoue dans ce film, s’avère en fait une illusion fatale, mais on sort du cinéma en croyant encore qu’elle est possible, même si la fin montre que le mal a toujours le dernier mot.
Bref, cette longue digression pour avancer que même dans des genres qui sont censés n’avoir qu’un ton unique, il peut exister beaucoup de variété tonale. De même qu’il y a des films d’horreur comiques, il y a des assassinats qui poussent à la fibre comique… bien que ce soit une question de goût, ou de perspective, disons, comme je l’ai découvert avec une bombe de bord de route, lorsque j’étais focalisé sur les actualités rurales d’un certain coin d’Europe : </div><div><span> </span> </div><div><span> </span><i>Le Juge G. et sa femme poussèrent un soupir léger </i></div><div><i><span> </span>Lorsque les Anglais leur firent signe de passer à la frontière </i></div><div><i><span> </span>Une camionnette à frites blanc cassé avec pitié ils remarquèrent </i></div><div><i> <span> </span>En panne, au bord de la route arrêté. </i></div><div><i><br /></i></div><div><i> Mais sur la colline un homme d’un Radio-Shack armé </i></div><div><i>Transmetteur modèle automobile révisé </i></div><div><i>Le semtex entassé dans la camionnette a appelé </i></div><div><i>Madame G… n’a jamais su ce qui lui était arrivé, </i></div><div><i><br /></i></div><div><i> Mais le juge Gibson eut le temps, tandis que sa terre s’ensoleillait </i></div><div><i>De comparer son affaire à d’autres similaires </i></div><div><i>Il concéda, en regardant son pare-brise qui implosait </i></div><div><i>Que la bombe avait une fondation légale d’enfer. </i></div><div><br /></div><div><i>(« La mort du juge Gibson » de <b>Stuck-Up</b>) </i></div><div><i><br /></i></div><div><span style="font-style: italic;"> </span>Les assassinats célèbres au cours d’une longue vie<i> </i>ont ceci de commun avec les films d’horreur qu’ils sont rangés dans la même catégorie médiatique, mais ils varient beaucoup. Certains sont vraiment tragiques, mais pas tant que ça.
La mort de Sadate pour voir tenté de traiter avec Israël paraissait à l’époque relever d’une crédulité idéaliste fatale, bien que ce que j’ai appris depuis à propos suggère qu’on ne peut l’accuser de naïveté. Mais à l’automne 1981, Sadate avait l’air d’un bon puni par son propre camp.
On avait tiré sur Reagan quelques mois auparavant, le 30 mars 1981. L’Amérique grand public s’en souvient avec affection, mais à l’époque où il a pris une balle, ça n’allait pas si bien. Sa nouvelle administration était un peu trop ouvertement corrompue. Il y avait donc un frisson, du moins dans les régions côtières de la Californie où j’habitais à l’époque, dans les articles sur la tentative de meurtre.
On s’était tapé Reagan pendant très longtemps, depuis le milieu des années 1960 et Berkeley lui vouait une haine particulière. Il s’était fait élire sur la promesse d’étrangler le campus de Berkeley et avait appliqué son programme mais lentement, de façon à ce que tous les gens qui comptent sachent que leur carrière était assurée leur vie durant, et que seuls les rangs inférieurs (dont j’étais membre encarté) le sentent tout d’abord.
En 1981, il n’y avait plus de manifestations. Les gens de Berkeley en avaient marre du bruit. Ça n’arrangeait rien et empoisonnait l’atmosphère locale bien plus que ça n’influençait la nation. Les gens se sentaient caricaturaux.
Mais ça ne se traduisait par aucune pitié pour Reagan. Je ne me souviens pas de la moindre sympathie pour Reagan lui-même. </div><div><span> </span><br /></div><div><span><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilMiQa2WM0WcyWD4EWl155QfVCuJcb9zZYm141YZmri2WL3Iwor56MVpqpNJEu4VaIlANLA52eBSkYFQ2nGMIvS5IG4C_pdzvL__Q-9KfHC9eVRj_J6-aOuvvQjKWX3MVneiLlKdsUr4xqQo858BWbpk1hVifJxCKfo_r8VIVz1IkXhX4hXELc-LR2uMw/s1240/unnamed-3.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1240" data-original-width="782" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilMiQa2WM0WcyWD4EWl155QfVCuJcb9zZYm141YZmri2WL3Iwor56MVpqpNJEu4VaIlANLA52eBSkYFQ2nGMIvS5IG4C_pdzvL__Q-9KfHC9eVRj_J6-aOuvvQjKWX3MVneiLlKdsUr4xqQo858BWbpk1hVifJxCKfo_r8VIVz1IkXhX4hXELc-LR2uMw/w253-h400/unnamed-3.png" width="253" /></a></div><br /> </span></div><div><span> </span></div><div><span> </span>La question n’était pas du tout là. C’était plus simple : les balles ça ne marchait pas sur lui. Il fallait tenir le coup.
Cette tension, cette anxiété sur la place qu’on aurait dans une Amérique plus rude, était ce que les vieux hippies qui mettaient des bandes dessinées <b>Doonesbury </b>ne pigeaient pas, c’était que l’époque où l’on pouvait traîner pendant des années était finie.
Dans le monde de la classe dominante en train de se refermer de 1981, le casting de cette tentative d’assassinat ridicule semblait la preuve qu’il fallait tenir le coup.
L’assassin en puissance était un paumé à face lunaire nommé <b>John Hinckley,</b> qui avait tiré sur <b>Reagan</b>, comme nous l’avions appris assez vite, non pour des raisons politiques, mais parce qu’il pensait que ça impressionnerait Jodie Foster. Foster, on le rappellera, état la seule vedette ouvertement lesbienne de Hollywood à l’époque, alors on peut voir que <b>Hinckley</b> était assez maboul.
Et, en plus, il avait tiré sur <b>Reagan et cie </b>avec un .22. Un .22 !
C’était déjà une année assez triste pour moi (et qu’on se souvienne que les assassinats sont toujours des souvenirs personnels). C’était la fin du <b>Punk</b> et de beaucoup d’espoirs stupides dans ma propre vie, et cela se métamorphosa, lorsque <b>Reagan</b> survécut, en une contre-attaque plus revancharde encore de la droite. </div><div><br /></div><div><span> </span><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzYRvJXlMKBh9h6XmG8DPIBIEENv-zQrPdcyjGfEnw87eRq9Eu9SsSeoGZYUZLii_GhJTV5y1y0X8b811thZkkEfMc_vKvW8sKqlebZ20w-i0qwe7_-yFYnjBVMJ0m0jSd7yuuefQWJ1Ws-TUKMxVkzRACCMqsNlKo_gJi7jx3SgvqiPo7aWAu02t4nt8/s1198/unnamed-1.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="808" data-original-width="1198" height="432" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzYRvJXlMKBh9h6XmG8DPIBIEENv-zQrPdcyjGfEnw87eRq9Eu9SsSeoGZYUZLii_GhJTV5y1y0X8b811thZkkEfMc_vKvW8sKqlebZ20w-i0qwe7_-yFYnjBVMJ0m0jSd7yuuefQWJ1Ws-TUKMxVkzRACCMqsNlKo_gJi7jx3SgvqiPo7aWAu02t4nt8/w640-h432/unnamed-1.png" width="640" /></a></div><br /><div><br /></div><div><span> </span>Les gens s’habillaient plus chic (à l’exception de votre serviteur), s’inquiétaient beaucoup plus de leurs carrières et beaucoup moins du Monde sentant les murailles se refermer sur eux et si on ne réussissait pas, on serait dans la mouise. Personne ne disait plus : « prends une année sabbatique, achète une camionnette, vis à Glacier Park ». Non, c’était ou tu nages, ou tu coules, à présent.
Alors j’étais là, par l’après-midi du 31 mars 1981, au sud du campus, au carrefour de<b> Bancroft Way</b> et Telegraph, attendant de traverser la rue avec mon conseiller.
Le conseiller, ça n’est pas une mince affaire quand on est à mi-chemin d’une agrégation. Lui et moi étions liés d’amitié depuis que j’avais avoué, travaillant pour lui comme assistant, que j’étais abonné au magazine <i>Soldier of Fortune</i>. (Oui, j’étais bête. Nous le reconnaîtrons, Votre Honneur.) Son visage s’était illuminé et il avait admis que lui aussi. Nous avions sympathisé, malgré la différence hiérarchique ; il était prof en chaire, grimpant rapidement les échelons, et je n’arriverais jamais à rien dans l’université, mais nous étions probablement les deux seuls abonnés à <i>Soldier of Fortune</i> sur ce campus géant.
On a ce genre d’amitiés entre inégaux dans la vie universitaire. Ça ne se termine jamais bien. Il y a une citation fameuse de<b> Michael Caine</b>, selon laquelle il avait laissé tomber ses amis de moindre condition quand il était devenu célèbre. Ça ne marchait plus, disait-il. À la réflexion, il avait probablement raison.
Quoi qu’il en soit on était au carrefour, à attendre un long feu rouge. C’était une journée claire et froide. Le printemps à <b>Berkeley</b> offrait ce genre de belles journées. Le froid ne dure jamais assez longtemps dans la région de la baie.
On regardait un étal à journaux jaune avec le <i>San Francisco Chronicle</i>. Le gros titre était : « <b>Reagan</b> hors de danger — la balle extraite de son poumon ». (Du reste, le gros titre se trompait. <b>Reagan</b> avait failli mourir, et si ce cinglé de Hinckley s’était servi d’un plus gros calibre…). On voyait <b>Reagan </b>son visage de vedette de cinéma d’autrefois grimaçant, tandis que ses gardes du corps le fourraient dans une limousine avec une balle dans les flancs. </div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3dBh3k94byjhd3bYwaAepB5USHYaAtWGna1sNNuPsS63fXUNUkhDy4cuXnbenW0hFsooeK8mgU8aC9APf7OUA7BGqAksmSVgeCqio9rvc8atXsBlKXXM6Sqcbvz4vFZyjZboOFDx2s0C-wfxDemCxTfqhRjJaFliRJJKFKWHzBC-zP1oYZF7C4Ey2GMU/s500/unnamed-12.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="332" data-original-width="500" height="265" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3dBh3k94byjhd3bYwaAepB5USHYaAtWGna1sNNuPsS63fXUNUkhDy4cuXnbenW0hFsooeK8mgU8aC9APf7OUA7BGqAksmSVgeCqio9rvc8atXsBlKXXM6Sqcbvz4vFZyjZboOFDx2s0C-wfxDemCxTfqhRjJaFliRJJKFKWHzBC-zP1oYZF7C4Ey2GMU/w400-h265/unnamed-12.jpg" width="400" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div>Tentant de faire un peu la conversation, j’avais dit avec nervosité, en désignant le gros titre « Waou ! » pensant que ça nous fournirait matière à tailler le bout de gras pendant quelques minutes. C’est la première chose que j’avouerai franchement : Ce qui m’intéressait le plus dans cette histoire c’était la possibilité d’en discuter avec mon conseiller pendant le déjeuner.
Hélas, cela ne devait pas être. Mon conseiller avait agité la main vers les journaux et dit : « Eh… C’est mauvais s’il survit, et c’est mauvais s’il meurt. » Point final. Un bon sujet de conversation à la poubelle.
Mais, simultanément, j’étais très impressionné par cette nouvelle preuve du détachement olympien de mon conseiller. En plus, il était plus grand que moi.
C’était une réaction caractéristique de l’élite en chaire à <b>Berkeley</b>. Les professeurs titulaires s’excitaient rarement sur la politique. Ils étaient plus ou moins de gauche, mais les actualités leur faisaient hausser les épaules. Un horaire complaisant ou aider un protégé à avoir un boulot étaient des questions plus importantes. Ils n’étaient forcément mauvais, mais ils traitaient les actualités avec sévérité.
Ceux qui s’excitaient venaient des rangs inférieurs, les subalternes. </div><div><br /></div><div><span> </span>Je parie que celui qui a conçu la blague sur <b>Jodie </b>et <b>Menahem Begin</b> est celui qui a appelé son groupe de rock <b>Jodie Foster’s Army.</b> </div><div><span> </span>Voici la blague : </div><div><i><br /></i></div><div><i>Q : Pourquoi est-ce que Menahem Begin a envahi le Liban ? </i></div><div><i>R : Pour impressionner Jodie Foster. </i></div><div><br /></div><div><span> </span>La blague est aujourd’hui obscure, mais elle avait du sens à l’époque. Les gens se demandaient encore ce que la tentative d’assassinat de <b>Hinckley</b> signifiait. Sous <b>Menahem Begin</b>, <b>Israël</b> envahit le <b>Liban</b>, le 6 juin 1982.
Comme si le plus proche allié des États-Unis avait fait quelque chose d’aussi hasardeux, sanglant et insensé que la petite fusillade de Hinckley.
Peu de nouveaux consommateurs américains comprirent pourquoi les Israéliens envahissaient, et la poussée vers le nord prit un temps infini, causant de nombreuses victimes civiles. <b>Tsahal</b> était censée être excellente ; elle n’en avait pas l’air à l’époque.
L’invasion se conclut par un siège sanglant de <b>Beyrouth</b>, qui força l’<b>OLP</b> à voguer vers la <b>Libye</b>, mais tout s’effondra lorsque des bombes frappèrent des bases israéliennes, françaises et américaines. 243 marines périrent quand un attentat suicide aplatit leur gratte-ciel dortoir et personne ne savait qui était derrière, ni pourquoi.
Puis survint l’assassinat de <b>Bashir Gemayel</b> (14 septembre 1982) l’homme que les Israéliens avaient prévu de nommer aux responsabilités au <b>Liban</b>. C’était un assassinat très mûri, très dissemblable à la tentative de <b>Hinckley </b>— ils le pulvérisèrent. Pour se venger, les hommes de <b>Gemayel</b> massacrèrent les réfugiés palestiniens de<b> Sabra</b> et <b>Shatila</b></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjg5dxhuccrmDHC1SArEI_ABWLuDOJW3zuqaF66llfauZ7kJGP_mKpEXIX-aeT4Oqhu07hWrxUorE9cN-KAtBu6-cQot5rln3bveuzDaJtIss0lngLD6oxhJ2eBohVy-3oDD8m3FDYbUvCTUfsAZWvAq2XrFUGeOChAwo1S-fWeQSrA2Y23UDsrVp75shk/s947/unnamed-11.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="947" data-original-width="640" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjg5dxhuccrmDHC1SArEI_ABWLuDOJW3zuqaF66llfauZ7kJGP_mKpEXIX-aeT4Oqhu07hWrxUorE9cN-KAtBu6-cQot5rln3bveuzDaJtIss0lngLD6oxhJ2eBohVy-3oDD8m3FDYbUvCTUfsAZWvAq2XrFUGeOChAwo1S-fWeQSrA2Y23UDsrVp75shk/w270-h400/unnamed-11.jpg" width="270" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div><span> </span>Après tout ce qui s’était déroulé en 1981-82, les gens semblaient souhaiter retourner à la caricature reaganienne de l’Amérique. L’alternative paraissait trop grossière. Une nouvelle ère d’enthousiasme bizarre pour le vieux monde surgit comme des champignons après la pluie : les fraternités étudiantes, la gnôle, les colliers de perles et les chansons de <b>Huey Lewis</b> sur le bonheur d’être comme tout le monde.
Le commentaire de mon conseiller était donc le verdict de l’univers : « Mauvais s’il survit, mauvais s’il meurt ».
Avant l’assassinat manqué, <b>Reagan</b> faisait partie d’un monde, plus riche et plus important que <b>Berkeley</b>, mais qu’il était encore possible d’ignorer par un snobisme de déclassé. Après la tentative d’assassinat et l’invasion du <b>Liban</b>, ce n’était plus tenable, et nos îlots s’effritaient à la base, bien que les résidences aériennes des profs titulaires restent toujours en sécurité. On ne voyait tomber que les moniteurs et les assistants du ciel en poussant de petits cris. </div><div><br /></div><div><span> </span><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7IcPpG90fgGlajKpo6-tKFqdPYs4ocS49fFY-hXLtj6rzXcOltkiF_8cZnd8RgRB4ykD2muMv_7asZm-8Ah2sA_6BkuP8RRxCBmmkufkd9R-4ffjWGeK5eSxZFhG7GqpCeQAzJvll0He9K48jEfZZFto_7RyhMVf4P8mAVAstUkxgEszWm5rMOcZM-VM/s1252/unnamed-4.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="708" data-original-width="1252" height="226" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7IcPpG90fgGlajKpo6-tKFqdPYs4ocS49fFY-hXLtj6rzXcOltkiF_8cZnd8RgRB4ykD2muMv_7asZm-8Ah2sA_6BkuP8RRxCBmmkufkd9R-4ffjWGeK5eSxZFhG7GqpCeQAzJvll0He9K48jEfZZFto_7RyhMVf4P8mAVAstUkxgEszWm5rMOcZM-VM/w400-h226/unnamed-4.png" width="400" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div>L’autre gros assassinat du début des années 1980, au moins pour moi, fut le meurtre de <b>Pinoy Aquino</b>, le 21 août 1983, deux ans après qu’<b>Hinckley</b> ait tenté d’abattre <b>Reagan</b>.
Les deux assassinats sont le jour et la nuit. Je ne me souviens du meurtre d’<b>Aquino</b> que comme d’une expérience nocturne, parce que je bossais à l’équipe « homard » (de 6 heures du soir à 2 heures du matin) dans l’imprimerie du <i>Contra Nostra Times</i>.
<b>Aquino</b> faisait partie de la classe dirigeante philippine, une branche plus jeune, plus progressiste que <b>Ferdinand Marcos</b>, le chef ultra-corrompu des Philippines, marionnette américaine :
« <b>Aquino</b> avait été élu au sénat des Philippines en 1967 et critiquait <b>Marcos</b>. Il avait été emprisonné sous des accusations fallacieuses peu après la loi martiale imposée par <b>Marcos</b> en 1972. En 1980, il eut une crise cardiaque en prison et fut autorisé à quitter le pays par la femme de <b>Marcos</b>, <b>Imelda</b>. Il passa trois ans en exil près de Boston avant de décider de rentrer aux Philippines. »
<b>Aquino</b> était rentré à Manille, pariant que<b> Marcos</b> n’oserait pas le tuer à l’aéroport. Il avait tort. L’avion atterrit et il mourut dès qu’il posa le pied sur le tarmac.
Ça n’était pas exactement un mystère. </div><div><br /></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipo-kRVhF21_YIK53tzVjJAaKdRy4wW1GzwRrkB8_fbjHPHS5e3WbKBkvCeaiXwUcNLTrAuZlSZysjgU6zQM0WN24EkX5MS04U4Yzi0wrCnF1W2jd80x33unoHLK0XV3I3httkduoeGt6Co-ATReXYS7YNtXY0Po411HNf025OnFw4x1xDQF2rK9L7wlA/s1186/unnamed-6.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="780" data-original-width="1186" height="263" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipo-kRVhF21_YIK53tzVjJAaKdRy4wW1GzwRrkB8_fbjHPHS5e3WbKBkvCeaiXwUcNLTrAuZlSZysjgU6zQM0WN24EkX5MS04U4Yzi0wrCnF1W2jd80x33unoHLK0XV3I3httkduoeGt6Co-ATReXYS7YNtXY0Po411HNf025OnFw4x1xDQF2rK9L7wlA/w400-h263/unnamed-6.png" width="400" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div><span> </span>Tout le monde savait qu’Aquino avait été tué sur ordre de <b>Marcos</b>. Comme dans l’épisode <b>Hinckley</b>, aucune finesse.
<b>Aquino</b> savait que sa première seconde sur le sol philippin serait la plus dangereuse. Dans l’avion pour <b>Manille</b>, il avait dit aux journalistes à bord : « Vous devez être prêts, la caméra en main, mais parce que ça peut se passer très vite. En trois ou quatre minutes, ça peut être fini, et je ne pourrai plus vous parler après ça. »
Et cela se vérifia.
<b>Aquino</b> fut touché par au moins sept balles tirées de différentes armes. Il y avait un coupable de service, un certain <b>Ronaldo Galman</b>, qui avait soi-disant tué <b>Aquino</b> en se planquant sous l’escalier mobile avant d’ouvrir le feu. L’histoire officielle état que <b>Galman</b> agissait sur ordres du Part Communiste philippin et était passé au travers des mailles du filet (plus de mille personnes affectées à la sécurité d’<b>Aquino</b> pour son arrivée.
Mais la version impliquant le Parti Communiste était ridicule et pas du tout en phase avec la réalité. En 1983, les partis communistes n’étaient plus les puissances d’autrefois. Comme si <b>Marcos</b>, vieux et malade, avait recours aux mêmes vieux mensonges qui marchait sous <b>Eisenhower</b>. Mais, si j’y réfléchis, ça marchait sans doute aussi <b>sous Reagan</b>. </div><div><span> </span>D’après ce que je sais, personne ne crut à ces salades, ni à la pantomime des flics pour « sauver » <b>Aquino</b>. Le public mondial supposait simplement que<b> Marcos</b> s’en état débarrassé. La stratégie « La faute des communistes » portait elle-même la marque de fabrique <b>Marcos</b>.
<b>Marcos</b> était un satrape de l’Amérique, un pantin si vous préférez, issu de la Guerre Froide. Mais son instinct était peut-être meilleur que nous ne le pensions à l’époque. Après tout, ce genre d’excuse passait très bien avec <b>Reagan</b> et son gus de la CIA, <b>Bill Casey</b>. Personne d’autre n’y croyait, mais le personnel de <b>Reagan</b> pouvait y croire et c’étaient les gens qui comptaient.
Ils découvraient à ce moment-là que les ricanements des écrivains de la Côte Ouest n’avaient aucun pouvoir de nuisance et, en fait rendaient les électeurs de <b>Reagan</b> plus honteux, gênés et finalement rageurs. </div><div><span> </span>Je me souviens donc du meurtre d’Aquino comme d’un évènement nocturne. Je ne sais pas ce que je faisais dans la journée, des études, mais je me souviens du travail de nuit au <i>Contra Costa Times</i>, anciennement connu sous le nom de <i>Feuille Verte</i>.
<i>La Feuille Verte</i> m’a poursuivi toute ma vie. Quand j’étais petit, leur Quartier-Général était en face de Sainte-Marie dans Walnut Creek et chaque fois qu’on allait à la messe on voyait des gens faire des piquets devant <i>La Feuille Verte</i>. On voyait aussi des gardes armés qui les observaient. Du genre sérieux, pas des grands-pères. </div><div><span> </span>Le propriétaire du journal était <b>Dean Lesher</b>, un personnage de <b>Charles Portis (Romancier américain, auteur de <i>Norwood </i>et <i>True Grit</i>, adaptés au cinéma)</b> en plus ignoble.
<b>Lesher</b> avait débarqué du Missouri dans la région de la baie après la Seconde Guerre mondiale et loué un avion privé pour voler au-dessus de la région, cherchant des endroits où investir. Il avait vu une intersection dans la vallée <b>Diablo</b>, après les sommets à l’Est d’<b>Oakland</b> et s’était dit qu’il y aurait bientôt des centaines de milliers de maisons à cet endroit. Il avait acheté un journal local appelé <i>La Feuille Verte</i>, l’avait lentement transformé en un quotidien respectable quoique de droite, et il était devenu milliardaire. C’était le baron officieux de la vallée <b>Diablo</b>. Il va sans dire qu’il en était propriétaire.
<b>Lesher </b>avait gagné ses batailles contre les syndicats, les avait brisés et avait propagé sa marque dans la vallée. Tandis qu’elle s’étendait, il s’étendit avec elle, jusqu’à ce qu’il soit plus riche que Crésus, auquel il ressemblait beaucoup. <b>Lesher</b> était considéré de droite même chez les Républicains. </div><div><br /></div><div><span> </span><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-xKi25PIgPVmnTbd9XPL_Ve4OkQO-eDCR_FB8clgMST5HHytI8LTDb_N-ugg28VF7B5GLH2e5dNmPN1-8eS6czS1lmqShIlJdqLp63GY9zymSBgKx0ITmhk9jIDIrZx1lDhscbpt2JvxeMwuR-GA9ZPaRZjz6QNqkvcTOZZa4sFjK72XSDVYW1CfgV-U/s800/Paysage%20breton.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="800" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-xKi25PIgPVmnTbd9XPL_Ve4OkQO-eDCR_FB8clgMST5HHytI8LTDb_N-ugg28VF7B5GLH2e5dNmPN1-8eS6czS1lmqShIlJdqLp63GY9zymSBgKx0ITmhk9jIDIrZx1lDhscbpt2JvxeMwuR-GA9ZPaRZjz6QNqkvcTOZZa4sFjK72XSDVYW1CfgV-U/w400-h300/Paysage%20breton.jpeg" width="400" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><div><br /></div><div><span> </span>J’avais commencé comme employé du journal à l’école secondaire, lorsque <b>Lesher</b> décida que le journal allait être payant. Le premier dans ma succession de boulots effrayants consista à annoncer aux gens à la fin du mois qu’il fallait à présent qu’ils paient le journal qu’ils considéraient comme une feuille de chou payée par la publicité qu’ils obtenaient gratuitement.
Durant l’intervalle, j’étais devenu «timide » et assez débraillé. J’avais donc besoin d’un boulot qui n’exige pas trop de contact avec le public. Je m’étais dit qu’un boulot de nuit, à faire quelque chose d’épuisant, était la solution. J’avais donc décroché un boulot comme empileur, entassant des tas de journaux sur trois mètres sur un chariot et les tirer dans les machines d’insertion de façon à ce qu’on puisse y glisser des brochures Macy’s.
<span> </span>J’étais assistant d’éducation pendant la journée à <b>Berkeley</b>, mais j’essayais de garder mon boulot de nuit au <i>Contra Costa Times</i> en même temps, dormant chez mes parents et roulant vers <b>Berkeley</b> dans la matinée. C’était loin d’être une bonne idée, mais j’ai mis quelques années à m’en apercevoir. </div><div><span> </span>À ce moment-là, L’empire de <b>Lesher</b> s’était agrandi jusqu’à un domaine gigantesque entièrement entouré de palissades à la lisière de <b>Walnut Creek</b> près de <b>Shell Ridge</b>. Il fallait se présenter à la cabine d’un garde armé. Il y avait des fleurs autour de cette cabine, mais elles n’étaient pas convaincantes. <b>Lesher </b>avait fait de son empire une arme. </div><div><span> </span><b>Dan Lesher</b> n’avait jamais été un type séduisant. Même à l’époque où je distribuais les journaux, il ressemblait à un crapaud. En 1983, il avait enflé et s’était avachi — un crapaud en train de fondre. Sa femme du <b>Missouri</b> était morte, ce qui faisait de lui un crapaud solitaire.
Donc, la nuit où <b>Aquino</b> fut abattu, j’étais au <i>Contra Costa Times</i>, j’attendais qu’une fournée de journaux venu de la typo apparaisse par un trou dans le mur. On attendait parfois trois, quatre, cinq heures, que la typo arrange le problème technique qui bloquait l’arrivée des journaux, pour pouvoir y glisser les inserts publicitaires, <b>Emporium</b> ou <b>Neiman Marcus</b>. </div><div><span> </span>Les lumières au plafond étaient grises et clignotantes, le bruit rendait la conversation difficile, l’odeur de désinfectant, de cigarettes et les relents de gnôle chargeant l’haleine de tout un chacun, avertissait que ce n’était pas un lieu où la ramener. Une majorité de Blancs, mais aussi pas mal de Mexicains et de Philippins, une Chinoise. Très peu de sourires pour une foule américaine.
Les étaient crachés par la typo par un trou dans le mur. Quand la typo avait un problème, le flux s’interrompait et je m’asseyais sur le chariot en essayant d’apprendre des poèmes, ce qui mettait probablement tout le monde en pétard. </div><div><span> </span>Après <b>Ted Hugues</b>, j’étais passé à <b>Browning</b>, je ne me lassais pas de « Childe Rolande » : </div><div><br /></div><div><i> Ma première idée fut qu’il mentait à chaque mot</i></div><div><i> Cet infirme enroué aux yeux malicieux </i></div><div><i>Regardant avec méfiance l’effet de son mensonge sur le mien. </i></div><div><i>À quoi d’autre était-il prêt, avec son bâton ? </i></div><div><i>À quoi, disons pour stopper les voyageurs qui passent ? </i></div><div><br /></div><div><span> </span> Je lisais et relisais ces lignes sous les néons fluorescents. Elles avaient un sens capital, même je ne savais très bien de quoi il s’agissait :
À quoi d’autre était-il prêt, avec son bâton ?
À quoi, disons pour stopper les voyageurs qui passent ?
Encore et encore quand la typo s’arrêtait et qu’on n’avait rien à faire. Je murmurai ces vers jusqu’à ce qu’ils soient gravés dans mon cerveau.
Une fois que ça s’était imprimé dans mon disque dur, je lisais le journal. La grosse nouvelle, c’était l’assassinat d’<b>Aquino</b>, bien sûr. Ça se mélangeait avec <b>Browning</b>.
Le <i>CC Times</i> prêtait attention aux Philippines de puis longtemps. En général, <b>Lesher</b> privilégiait les actualités locales, mais les Philippines était la grosse, grosse exception. Non parce que le lectorat était philippin, mais parce <b>Dean</b> s’était remarié.
La seconde Mme <b>Lesher</b> s’appelait <b>Margaret </b>et tout ce qu'elle<b> </b>écrivait apparaissait en première page.
C’était une serveuse de bar, convertie au christianisme évngéliste, du sud du <b>Midwest</b>, tout comme <b>Dean</b>. Ils avaient convolé de manière pieuse, et elle était devenue la seconde Mme <b>Lesher.</b> </div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9N6XkLDPHeQil4rxhyphenhyphenldqIn5t38YAEClTso67heU0j2Kg3R0n__qZG0VY98FcejvFu3bW0FbHaw_52elYnoE1nRgjLABESgGVSQCi0tWdzXwuIHueT739yhc8iWPjQnaBEqxAfaG8ml-IuDxNBIR-qdzJm6AiHO1NfV0f-sEZ9drra3tQmGxSFjSwLYw/s828/unnamed-7.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="548" data-original-width="828" height="265" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9N6XkLDPHeQil4rxhyphenhyphenldqIn5t38YAEClTso67heU0j2Kg3R0n__qZG0VY98FcejvFu3bW0FbHaw_52elYnoE1nRgjLABESgGVSQCi0tWdzXwuIHueT739yhc8iWPjQnaBEqxAfaG8ml-IuDxNBIR-qdzJm6AiHO1NfV0f-sEZ9drra3tQmGxSFjSwLYw/w400-h265/unnamed-7.png" width="400" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div><span> </span>Elle devint une présence récurrente à la rédaction du <i>CCT</i>. </div><div><span> </span>Voici un entrefilet du <i>Chronicle</i> : </div><div><span> </span>« Les opinions conservatrices de Mme <b>Lesher </b>ont parfois été sujettes à controverses à la rédaction du <i>Contra Costa Times</i>. On raconte qu’elle avait amené un exorciste après le départ du journal d’un rédacteur homosexuel. </div><div><span> </span>« <b>Lesher,</b> adversaire de l’avortement, aurait montré un fœtus en plastique qu’elle gardait dans son bureau à un groupe de jeunes en visite, avant de leur faire un discours pro-vie. </div><div>« Dans une colonne de 1983, elle écrivit avoir rencontré le président philippin <b>Marcos</b> et eu avec lui la conversation suivante : ‘S’il est possible pour Dieu de communiquer avec les simples mortels, je vais vous dire comment il m’a parlé de vous. Il a dit : ne le jugez point, car son histoire n’est pas terminée. J’aime cet homme et Ma Main est sur lui. </div><div><span> </span> « <b>Ray Tessler</b>, journaliste au <i>Los Angeles Times</i> qui a travaillé au <i>CCT</i> au début des années 1980, raconte que Mme <b>Lesher</b> l’a convoqué un jour et lui a dit : ‘La nuit dernière, Dieu m’a dit que la diffusion du journal allait être multipliée par quatre.’ » </div><div><br /></div><div><span> </span>La salle où on glissait les inserts était un endroit coriace en lui-même. Gil, qui prenait les journaux sur le tapis roulant pour que j’en fasse des piles, me racontait les ragots de l’équipe, par exemple ce qui s’était passé entre <b>Mike Flynn</b> et <b>Matt Gamboa</b>. <b>Flynn</b> était un mec pâle au regard mauvais qui faisait cliqueter ses clés quand il déambulait, la démarche avantageuse. Il arborait une crinière jusque sur la poitrine, mais c’était loin d’être un hippie. Il arrivait souvent avec un coquard ou les lèvres éclatées.
<b>Gil</b> disait que <b>Flynn</b> avait été en prison à <b>Martinez </b>: </div><div><span> </span>« Il s’est battu avec un autre mec, il a gagné et l’autre a appelé les flics. Flynn était furieux, il disait que c’était un combat à la loyale et on n’appelle pas les flics pour ça. »
<b>Gamboa,</b> le copain mexicain de <b>Flynn</b> ne m’effrayait pas comme celui-ci. Du reste, il m’offrit un jour une concoction alcoolisée dans un bidon en plastique, quand on était en pause. Ça paraissait être une avancée, mais non. La semaine suivante — le chariot me heurta et bien que je l’ai ramené à notre salle, je m’évanouis et on me porta jusqu’à la salle de détente, où je découvris que ma popularité était illusoire. Pour entrer dans les détails, le salaud qui jetait toujours le mauvais œil, se réveillait sans doute avec, était assis à quelque chaises de moi et dit : « Oooo, je peux plus travailler parce que j’ai un petit bobo ! »
Je pensai mon Dieu, ces types sont si authentiques que même tomber dans les pommes n’est pas suffisant. Ça m’impressionnait, bien que je ne sache pas quoi répondre.
J’étais peut-être censé me battre avec lui. Les règles n’étaient pas claires, ce qui, à la réflexion, n’est pas plus mal. Le taux de mortalité était élevé. </div><div> <b> </b><b>Flynn</b> et <b>Gamboa</b> cessèrent de venir et <b>Gil</b> me dit : </div><div>« Tu as entendu ce qui est arrivé à <b>Flynn</b> ? </div><div>« Non, en fait. » </div><div>« En miettes. » </div><div>« Sa bagnole ? » </div><div>« Ouais, mais il a morflé lui aussi. Et <b>Gamboa</b> est mort dans l’ambulance. » </div><div>« Mort ? » </div><div>« Ouais à <b>Monument Concord</b>. Ils sont rentrés dans un feu rouge. » </div><div>« Mon Dieu. » </div><div>« Ouais, c’était<b> Flynn</b> qui conduisait, alors ils ne vont pas le relâcher de sitôt. » </div><div>« Bon Dieu, ils étaient copains, non ? » </div><div>« Oui, je crois. Lourde peine pour <b>Flynn</b>. » </div><div><span> </span>Après ça, je regardais tous mes collègues différemment. On voyait sur leurs têtes qu’ils ne vivraient pas aussi longtemps que les gens dont j’avais l’habitude en prépa. S’ils étaient destinés à grossir, ils s’empâtaient très jeunes. L’alcool, ou autre chose, leur donnait des cernes sous les yeux. Ils fumaient tous. Et ils n’aimaient pas la vie. Ils étaient en rage et pressés d’en finir.
Je l’étais moins. Mon slogan était « Je n’ai pas encore commencé à me battre ». L’idée qu’on puisse mourir rien que par bêtise me rendait nerveux.
Alors « Childe Rolande » se gravait en moi, en même temps que les gros titres. Il nous arrivait d’attendre des heures quand il y avait un problème à la typo. Personne ne savait quand ça allait repartir. La plupart fumaient, la mine boudeuse, mis moi, assis sur le chariot je mémorisais « Ma première idée fut qu’il mentait à chaque mot… ». Je murmurais ça jusqu’à ce que la sirène démarre et que les journaux sortent à nouveau de la typo. </div><div><span> </span>Et chaque semaine, <b>Margaret Lesher </b>écrivit un article de cinglée pour dire que <b>Ferdinand Marcos</b> avait été désigné par Dieu pour diriger les Philippines à vie, voire plus longtemps. Toutes les semaines ses articles étaient en première page. Et je les lisais toutes les semaines avec une fascination morbide, assis sur mon chariot.
Puis elle s’envola à destination de <b>Manille</b>, pour fusionner mentalement avec <b>Marcos</b>. Elle ne fit aucun commentaire sur l’assassinat d’<b>Aquino,</b> mais je soupçonne que sur l’oreiller avec ce bon vieux <b>Dean</b>, elle suggérait discrètement qu’il ne l’avait pas volé.
Mais cela ne fonctionna pas. Comme avec toute la politique américaine de ces années-là, le pays se transforma bientôt en asile d’assistés pour les anciennes marionnettes. Quelques mois après l’assassinat, <b>Marcos</b> dut fuir les Philippines.
<b>Margaret Lesher </b>ne pouvait le sauver, quel que soit ce que Dieu lui avait dit. <b>Margaret </b>ne pouvait même pas se sauver elle-même. On la retrouva un jour, le visage plongé dans l’eau, flottant à la surface de <b>Lake Mead</b>, en plein désert. </div><div> <b>WarNerd</b>.
</div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-42856876143117653532023-10-12T20:55:00.006+02:002023-10-14T15:23:37.540+02:001er prix du roman d'espionnage: "Lorsque Tous trahiront" de Pierre Olivier<p> </p><br /><p></p><b>
LE MAELSTROM DES TRAÎTRES, ROMAN. </b><div><br /></div><div><span> </span> C’est sans doute la logique du paradoxe qui voulait que le 1er prix du roman d’espionnage soit décerné par l’<b>AASSDN</b> (Amicale des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale) — fondée en 1953 à la mémoire notamment des agents morts pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale et présidée par <b>Alain Juillet</b>, à <i>Lorsque Tous trahiron</i>t, de <b>Pierre Olivier</b>. Il s’agit d’un saisissant maelstrom de traîtres, dans les remugles de la collaboration finissante. </div><div><span> </span> Mais les agents doubles ou triples font partie du métier… <div><span> </span> Ayant peu de goût chez <i>Antifixion</i> pour la prétentieuse expression galvaudée « roman noir », aux « maîtres » autoproclamés d’une nullité effarante, on préfèrera ici parler de <i>littérature des ténèbres</i>. La noirceur du tableau dressé par <b>Pierre Olivier,</b> règlements de comptes entre survivants du PPF réfugiés non loin de Sigmaringen fin 1944, enchaînement de trahisons à triple bande sur fond d’apocalypse, peut difficilement être surpassée. Alignez-vous, les tâcherons. </div><div><span> </span> Si son antihéros de la <b>LVF</b> finit par susciter une sorte de sympathie dans son entêtement désespéré à éclaircir les troubles circonstances de la mort suspecte de <b>Jacques Doriot</b> — jusqu’à ce jour une énigme — c’est qu’il est capable, bien que vétéran de l’atroce campagne de Russie, d’éclairs d’humanité. Et qu’il porte en lui une forme de « pureté des maudits » lui imposant de faire justice coûte que coûte. Même et surtout si cela ne sert plus à rien. </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzb3bY6rfPva1eiwQm4YotC1P1DrRXn9x8qxXNSCridwtnYs9fQCq-uch2qiLqDREZxKbdZeB1zLH_IqxhRTzq1JNdq_Vzs3b7XCMB9yjMf0XoFKqUWl8Ovo3RN53FCJG1bGwc3Yo_cJC3raeXVuDt_km3Jokeo-Y4BLPkocqNDwA1ls4PT5LnsWRZF6Y/s340/Lorsque-tous-trahiront.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="340" data-original-width="340" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzb3bY6rfPva1eiwQm4YotC1P1DrRXn9x8qxXNSCridwtnYs9fQCq-uch2qiLqDREZxKbdZeB1zLH_IqxhRTzq1JNdq_Vzs3b7XCMB9yjMf0XoFKqUWl8Ovo3RN53FCJG1bGwc3Yo_cJC3raeXVuDt_km3Jokeo-Y4BLPkocqNDwA1ls4PT5LnsWRZF6Y/w400-h400/Lorsque-tous-trahiront.jpg" width="400" /></a></div><br /><div><br /></div><div><span> </span> « Le grand Jacques », selon la formule des militants du <b>PPF,</b> périt mitraillé par un avion allié (probablement britannique) dans une voiture qui l’emmène rejoindre <b>Marcel Déat</b>, cherchant à regrouper les vestiges de la collaboration dans un « Comité de la Libération Française », visant à créer une très hypothétique contre-résistance — utopie qui ne trompe plus grand monde. </div><div><span> </span> Notre lieutenant de la <b>LVF </b>est en stage de formation comme radio des futurs commandos que le <b>PPF</b> rêve « d’infiltrer » dans la France libérée. Blessé en Russie, boiteux, diminué et amer à 25 ans, c’est un <b>Phillip Marlowe</b> surmultiplié, avec cette lassitude invincible…<i>de frapper à des portes auxquelles personne ne se soucie de répondre, de questionner des morts</i> (<b>Raymond Chandler</b>, <i>The Long Goodbye</i>). <span> </span> </div><div><span> </span>Son expérience d’ancien combattant du Front de l’Est lui confère un statut de formateur lui aussi — orientation, survie, combat en forêt — une position d’autorité qui le place aux premières loges de « l’enquête » sur la mort du Chef. Attribuée tout d’abord à la malchance dans une Allemagne qui a perdu la supériorité aérienne, celle-ci devient bientôt une charade à tiroirs : la voiture habituelle de <b>Doriot</b> a été sabotée, remplacée par un véhicule beaucoup plus voyant, cible désignée. </div><br /><div><br /></div><div><span> </span>La succession plus ou moins truquée du Chef à la tête du <b>PPF</b> aggrave la suspicion : qui donc, au crépuscule nazi, traite avec les Alliés ? Bientôt notre lieutenant se verra recruté par les Allemands dans une enquête en Bavière-Hesse, chez les débris du<b> PPF</b> — des voyous et des maquereaux, pour l’essentiel. Ce roman du désespoir est aussi un roman de l’errance dans une Allemagne méridionale relativement épargnée — bien que tout s’effondre et que rien ne puisse aboutir. Mais notre antihéros s’acharne, c’est la charge émotionnelle de ce roman très habile. </div><div><span> </span> Servi par un style d’une sécheresse exemplaire, ce livre a une autre qualité « historique », celle de lever le voile, d’aborder par la bande un fait oublié : les contacts secrets, fin 44, début 45, entre<b> Heinrich</b> <b>Himmler </b>et <b>Allen Dulles</b>, inventeur plus tard de la guerre du Vietnam, à l’ambassade américaine de Bâle, sujet du classique soviet <i>Dix-sept secondes au printemps</i>, mettant en scène le célèbre espion russe <b>Chtirlitz</b>. Dans <i>Lorsque Tous trahiront,</i> l’intervention d’<b>Himmler</b> jette son voile d’ombre sur la découverte du pot aux roses. Les traîtres sont partout.
Le contraste entre la sécheresse du style et la tension intérieure du personnage, la succession de ténébreuses figures, l’intrigue haletante, font de <i>Lorsque Tous trahiront</i>, un livre rare, et de son auteur un émule digne des meilleurs du genre.
Les éditions <b>Konfident</b>, et <b>La Manufacture de livres</b>, sont également à l’origine de ce prix dont on n’a pas fini d’entendre parler, accueilli et soutenu par la <b>Mairie du Ve arrondissement</b>. </div><div><br /></div><div><span> </span><b> Thierry Marignac, octobre 2023.
</b></div></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7uwHXxY1YyVGjHbAtwVQ0RnD50oJqo4B3W6CRX_wVeBbyki8t2AlVeUO2wFCAm8M__osc4VFpefcZH_Bh9A-GUv6tZOcNXGK5yTTDgf8QVczz3XG9GuRxsJtZm-CNMSEu29yX9UwGztMR0dcMoH-cw6Xzwr3jPHmoJYvMPFvyldD1VYZZE1Xfv_pwaFs/s4624/20231010_175450.heic" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="3468" data-original-width="4624" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7uwHXxY1YyVGjHbAtwVQ0RnD50oJqo4B3W6CRX_wVeBbyki8t2AlVeUO2wFCAm8M__osc4VFpefcZH_Bh9A-GUv6tZOcNXGK5yTTDgf8QVczz3XG9GuRxsJtZm-CNMSEu29yX9UwGztMR0dcMoH-cw6Xzwr3jPHmoJYvMPFvyldD1VYZZE1Xfv_pwaFs/s320/20231010_175450.heic" width="320" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><br />Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-34018703137274248282023-09-27T19:55:00.004+02:002023-09-28T11:33:44.124+02:00L'ultime livre d'Édouard Limonov: Poèmes.<i><i><span> </span>À Moscou, où la vie continue malgré tout, le 10 septembre s’est déroulée une soirée pour la publication de ce qui sera en effet l’ultime livre d’Édouard Limonov. Un recueil de poèmes intitulé « Carte verte », qu'on aurait pu croire rattaché à sa période new-yorkaise en partie, mais erreur de notre part! Selon la rumeur, le recueil comporterait des poèmes inédits, puisque d’après les échos Édouard aurait été en « forme créatrice » quasiment jusqu’au dernier jour de sa vie. Le titre du recueil serait dû à une coïncidence, un rêve du poète à la recherche d'un papier d'identité "épiscopal" de couleur verte…Tous les poèmes du recueil auraient été écrits en 2019.</i></i><div><i><i><br /></i></i></div><div><i><i><span> </span>L’évènement s’est déroulé en présence de Daniil Doubschine, ami et factotum d’Édouard pour les affaires littéraires, de Sergueï Chargounov, écrivain et député, du propre fils d’Édouard, Bogdan — un colosse d’à peine seize ans. Bogdan a lu les vers de son père. L’évènement avait lieu à la Maison des éditeurs et auteurs, près de l’Arbat. Pour l’occasion, nous présentons un poème de la période américaine — fin des années 1970. </i></i><div><i><i><br /></i></i></div><div><i><i><b> (Vers traduits du russe par Thierry Marignac)</b></i> </i></div><div><i><br /></i></div><div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4tXYcD5QANWtY_Yays4Ok6tde8P33s5uzK-GvqaAuONxZnVniVtQ73C3L4fW62mkYus1TIeLEyJQvOndUTBZPVdII0QoUtGLHCzGjITBECSQ4FbI7RRT6URhfc58771aWewImtBJgyyAFYk6BqlRVU2Wz1XAyqn6Ycw_O6BWU7cMLkYiHTDtkY7I12pc/s3272/5D4_3702.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="2177" data-original-width="3272" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi4tXYcD5QANWtY_Yays4Ok6tde8P33s5uzK-GvqaAuONxZnVniVtQ73C3L4fW62mkYus1TIeLEyJQvOndUTBZPVdII0QoUtGLHCzGjITBECSQ4FbI7RRT6URhfc58771aWewImtBJgyyAFYk6BqlRVU2Wz1XAyqn6Ycw_O6BWU7cMLkYiHTDtkY7I12pc/w400-h266/5D4_3702.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"> De gauche à droite:Tatiana Solovieva, directrice de collection, Sergueï Chargounov, écrivain et député, Bogdan, fils de Limonov, Daniil Doubschine, ami et secrétaire de Limonov, Pavel Podkossov, directeur des éditions <i>Alpina</i> où est paru le recueil.</td></tr></tbody></table><br /><i><br /></i><div><br /></div><div>
Cher Édouard ! Les gens tournent en rond </div><div>Ils reviennent vers les leurs dans les cercles. Et là où sont les noms, au cimetière, </div><div>De nos ancêtres. Vers ce visage en sueur, vers cette antique Russie, cette manifestation</div><div> Célébrant ta fête carnivore — la guerre ! </div><div><br /></div><div> Cher Édouard ! Avec nous cette rudesse et ces églises </div><div>L’Europe d'un costume ridicule ne pourra nous habiller </div><div>Notre châssis slavo-mongol enserrer </div><div>Dans des pyjamas pour nous coller aux murailles grises </div><div><br /></div><div> Comme un nouvel océan inconnu au-dessous contemplant </div><div>Pour la première fois. D’anciennes et pesantes terres découvreurs, </div><div>Nous nous dressons — d’enfer et de paradis chercheurs </div><div>Par les fines balançoires de ses bretelles d’épaule, Hélène étreignant </div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzJ_wubxo5Be7QBXPw_7Tz2RSB5jFM1pC8Qo8UM3g6s8wqTLDRC457zOyzNELq1uFY0HTbCJNvSICfs3Vl1kt6P9_7y98WUhWN17nA79X7jePJ7RjpJi7SYT8ECh4kK5Ul2KMBvnnDMIJzVlz8gfAqDfBSXXW6jT1m9-2o3gxqKJK2eAxaWxAY70HIRAI/s2000/5D4_3341.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1333" data-original-width="2000" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzJ_wubxo5Be7QBXPw_7Tz2RSB5jFM1pC8Qo8UM3g6s8wqTLDRC457zOyzNELq1uFY0HTbCJNvSICfs3Vl1kt6P9_7y98WUhWN17nA79X7jePJ7RjpJi7SYT8ECh4kK5Ul2KMBvnnDMIJzVlz8gfAqDfBSXXW6jT1m9-2o3gxqKJK2eAxaWxAY70HIRAI/w400-h266/5D4_3341.jpg" width="400" /></a></div><br /><div><br /></div><div><br /></div><div> Ô Hélène-Europe ! Les genoux nus de leurs femmes </div><div>Tout ce qu’ont vu nos pères, grands-pères — des paysans et moi </div><div>Ainsi mes blessures sont profondes de la divine Hélène, pour ça </div><div>Plus brûlantes, effrayantes que celles que j’aurais pu subir à la guerre je proclame </div><div><br /></div><div> Déjà plus rien dans cette vie, je ne crains </div><div>Ni les gens, ni les machines ni les dieux — rien </div><div>Joyeux comme un Scythe, riant aux éclats au funèbre banquet </div><div>Enterrant les jeunes. Je serais ravi si la mort des vieillards s’emparait ! </div><div><br /></div><div> Empare-toi, débarrasse notre pièce — monde capiteux </div><div>Des corps fatigués, des yeux tourmentés </div><div>Lorsque je mourrai — mauvais, vil, dément, amoureux </div><div>Je vous laisserai seuls — peu fiables, égarés </div><div><br /></div><div><b>Édouard Limonov</b></div><div><b><br /></b></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbCdLpE8g3pNi2jiAgNuxfZ-Cog0NYXozGDTDYtHkbVzotKTmVY8tFZxJsuvQHKT9lZLvhEFUqb0QuiQmL7URbZILXZtX0z2qmQNTfYALIRxBFM_2aRUdiKwl13MIsLsVIBAQbiQPs0Y04oUk361A35-RbUPlHpROcgL8TejPhykAqkBq3pzx5xpANqlw/s3500/5D4_3530.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2333" data-original-width="3500" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbCdLpE8g3pNi2jiAgNuxfZ-Cog0NYXozGDTDYtHkbVzotKTmVY8tFZxJsuvQHKT9lZLvhEFUqb0QuiQmL7URbZILXZtX0z2qmQNTfYALIRxBFM_2aRUdiKwl13MIsLsVIBAQbiQPs0Y04oUk361A35-RbUPlHpROcgL8TejPhykAqkBq3pzx5xpANqlw/w400-h266/5D4_3530.jpg" width="400" /></a></div><br /><b><br /></b></div><div> </div><div><br /></div><div>Дорогой Эдуард! На круги возвращаются люди </div><div>На свои на круги. И на кладбища где имена </div><div>Наших предков.
К той потной мордве, к той руси или чуди </div><div>Отмечая твой мясовый праздник — война! </div><div><br /></div><div> Дорогой Эдуард! С нами грубая сила и храмы </div><div>Не одеть нас Европе в костюмчик смешной</div><div> И не втиснуть монгольско-славянские рамы </div><div>Под пижамы и не положить под стеной</div><div><br /></div><div> Как другой океан неизвестный внизу созерцая </div><div>Первый раз. Открыватели старых тяжелых земель </div><div>Мы стоим — соискатели ада и рая </div><div>Обнимая Елену за плечиков тонких качель </div><div><br /></div><div> О Елена-Европа! Их женщин нагие коленки </div><div>Все что виделось деду, прадеду — крестьянам, и мне </div><div>Потому глубоки мои раны от сказочной Ленки </div><div>Горячей и страшней тех что мог получить на войне</div><div><br /></div><div> Я уже ничего не боюсь в этой жизни </div><div>Ничего — ни людей, ни машин, ни богов </div><div>И я весел как скиф, хохоча громогласно на тризне</div><div> Хороня молодых.Я в восторге коль смерть прибрала стариков! </div><div> </div><div>Прибирай, убирай нашу горницу — мир благовонный </div><div>От усталых телес, от измученных глаз </div><div>А когда я умру — гадкий, подлый, безумный, влюбленный </div><div>Я оставлю одних — ненадежных, растерянных вас</div><div><br /></div><div><b>Эдуард Лимонов</b></div><div><b><br /></b></div></div></div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-48694842332226494932023-08-20T15:35:00.000+02:002023-08-20T15:35:00.204+02:00Déjà l'automne approche… Saison mentale des poètes…<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikF8gBKlT4FNGRM4W3q1jH62nZWBsW63T9sGvYsvSL8AWaijzIW0oP4f1XFwozVE8T7Y7jKtzqa295LK7hEBCne1YC5p90JcbnmbNxQYlCCh8uWR4zINnroRlkOGa-rWPaco47OEry8S4jdY-k_OG-2K7Vwm5_sHMja4naaolaLjIdqIUdMfjErW8CGes/s960/unnamed-2.jpg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="960" data-original-width="720" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikF8gBKlT4FNGRM4W3q1jH62nZWBsW63T9sGvYsvSL8AWaijzIW0oP4f1XFwozVE8T7Y7jKtzqa295LK7hEBCne1YC5p90JcbnmbNxQYlCCh8uWR4zINnroRlkOGa-rWPaco47OEry8S4jdY-k_OG-2K7Vwm5_sHMja4naaolaLjIdqIUdMfjErW8CGes/s400/unnamed-2.jpg" />
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</a><p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p><p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"><i><b>(Vers traduits par Thierry Marignac).</b></i> <br /></span></p><p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p><p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Comme vers le fouet du
maître rampe le chien honteux,</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Ainsi mon mois d'août
rampe vers l'automne et ses feux,</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Un tel calme autour,
qu'à l'aube on entend,</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">La chute des fruits,
au feuillage s'accrochant.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Une telle route
automnale toi et moi aussi nous attend,</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Un tout petit peu
encore — au bas des montagnes nous roulerons,</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Nous accrochant en
chemin aux buissons de chardons,</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">À l'argile et au
sable, aux cris des enfants.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Mais ce sera après, il
est encore tôt le matin</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Je me presse de
comprendre avec l'âme, par l'esprit d'accepter</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Que notre vie de
patience et de douleur est constituée</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Et qu'autrement la vie se dérouler ne peut
point.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Et puisse la Fête du
miel, avec du miel nos lèvres attirer,</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Puisse le pommier, ses
pommes nous donner,</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Le Sauveur Miraculeux
nous pardonner avant la fin,</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Et l'automne
s'épanouir dans le sang de chacun.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Youri Vorotine.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 200%;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6Foy097rUhOTv8loxxwxsOo2WnEYPKtl-NmQ8TsorcfPYAN9b6_SbRw1o8aBG6u90dIhQFuMKtE0HmdYd4FlZ6QD7H6IJaVxrJW1IlMFfyPih57uEMEgd8mHgyWb7Y6cJHTgP5_FgBX2oo0QYEf2POJihVKN71rovTWt2CqDK0wtwZ6JdqsfEvSgK1v4/s960/Clair%20de%20lune%20a%CC%80%20Tch.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="960" data-original-width="692" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6Foy097rUhOTv8loxxwxsOo2WnEYPKtl-NmQ8TsorcfPYAN9b6_SbRw1o8aBG6u90dIhQFuMKtE0HmdYd4FlZ6QD7H6IJaVxrJW1IlMFfyPih57uEMEgd8mHgyWb7Y6cJHTgP5_FgBX2oo0QYEf2POJihVKN71rovTWt2CqDK0wtwZ6JdqsfEvSgK1v4/w462-h640/Clair%20de%20lune%20a%CC%80%20Tch.jpeg" width="462" /></a></div><br /><p></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"></span><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Как виноватый пёс ползёт
к хозяйской плети, </span>
</p><p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Так август мой ползёт к
осеннему костру,</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Такая тишь вокруг, что
слышно на рассвете,</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Как падают плоды,
цепляясь за листву. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Нас тоже ждёт с тобой
осенняя дорога, </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Ещё совсем чуть-чуть
- покатимся с горы, </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Цепляясь на ходу за куст
чертополоха, </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">За глину да песок, за
крики детворы.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Но это всё потом, пока же
утром ранним</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Спешу душой понять и
разумом принять, </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Что наша жизнь всегда -
терпенье и старанье,</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">И по-другому жизнь никак
не разыграть. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">И пусть Медовый Спас
поманит губы мёдом, </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Пусть Яблочный отдаст нам
яблоки свои, </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Нерукотворный Спас
простит перед уходом, </span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">И осень зацветёт у
каждого в крови.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: 14.65pt;"><span lang="RU" style="color: #222222; font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"><br />
Юрий Воротнин</span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: RU;"> </span></p>
</div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-75530374797491859692023-08-03T23:37:00.003+02:002023-08-06T22:44:56.638+02:004e édition de "Fasciste"<p> <span style="font-family: Helvetica;"><span style="font-size: large;">Editions Actusf</span></span></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><br /></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><span style="font-size: large;">Chambéry, le 1<span class="s1" style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal;">er </span>juillet 2023.</span></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><span style="font-size: large;">A l’attention de Monsieur Marignac Thierry</span></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><span style="font-size: large;">Cher Monsieur</span></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><span style="font-size: large;">Nous avons le bonheur de publier un ou plusieurs de vos livres aux éditions Actusf, papiers et numériques.</span></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><span style="font-size: large;">Nous avons l’honneur, au vu de notre situation actuelle, de vous rendre vos droits d’auteurs plein et entier sur ces</span></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><span style="font-size: large;">ouvrages.</span></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><span style="font-size: large;">Bien Cordialement</span></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><span style="font-size: large;">Jérôme Vincent</span></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><br /></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><span style="font-size: large;"><br /></span></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><span style="font-size: large;"><br /></span></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><span style="font-size: large;"><br /></span></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHvbTUy2nUGh65qJryGwL9guIoXN3MkV5NtgOvHtaW0hu8ovuWAt2wu8ZsZwxX4pFBOG0S6s9AbYs8WtlULhR-FiyTLgoi3IQ6_E1ej9kbNESAQ21RyCAUD1ZhTPTuXXxepEwtMmIEgvGe4uuVUd_l8klNyXEq9aSuIhDceM-w2xxzZkajiO8SMNpmtBY/s2778/%D0%9C%D0%B5%D0%B4%D0%B5%D0%B2%D0%B5%D0%B4%D0%B2%D0%B0,%20%D0%B0%D1%84%D0%B8%D1%88%D0%B0.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2778" data-original-width="2085" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHvbTUy2nUGh65qJryGwL9guIoXN3MkV5NtgOvHtaW0hu8ovuWAt2wu8ZsZwxX4pFBOG0S6s9AbYs8WtlULhR-FiyTLgoi3IQ6_E1ej9kbNESAQ21RyCAUD1ZhTPTuXXxepEwtMmIEgvGe4uuVUd_l8klNyXEq9aSuIhDceM-w2xxzZkajiO8SMNpmtBY/w300-h400/%D0%9C%D0%B5%D0%B4%D0%B5%D0%B2%D0%B5%D0%B4%D0%B2%D0%B0,%20%D0%B0%D1%84%D0%B8%D1%88%D0%B0.jpeg" width="300" /></a></div><i><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><i><br /></i></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><i><br /></i></p>C'est <b>Natacha</b> <b>Medvedeva</b> (compagne de <b>Limonov) </b>qui m'aurait félicité!…(affiche d'une soirée </i><div><i><br /></i></div><div><i>consacrée à elle <b>"La Reine Noire"</b> , à </i><div><i><br /></i></div><div><i>Moscou </i><div><i><br /></i></div><div><i>le 20 </i><p></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><i><br /></i></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><i>juillet 2023).</i></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgRGz3nB-KITkfwHq0dsikVGyE-ssLRGsclBEJU-WSppktHkE7SJd9IuSGeEjdsFPiiEL3FWWLWwOnN8TugYxKWYYUtD5Ul3_rSmMzvCG-8SgYjt8Cvc6UfwlR7N_YAnyDCD1O0A7m0gKi6C5fy3L3zHGVOoOu8LH6_SWnjdql0FQ0_2LBkIab7Abz-scY/s2126/Couve%20re%CC%81ed%20F.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="2126" data-original-width="1299" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgRGz3nB-KITkfwHq0dsikVGyE-ssLRGsclBEJU-WSppktHkE7SJd9IuSGeEjdsFPiiEL3FWWLWwOnN8TugYxKWYYUtD5Ul3_rSmMzvCG-8SgYjt8Cvc6UfwlR7N_YAnyDCD1O0A7m0gKi6C5fy3L3zHGVOoOu8LH6_SWnjdql0FQ0_2LBkIab7Abz-scY/w245-h400/Couve%20re%CC%81ed%20F.jpg" width="245" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">"Fasciste" chez Hélios Noir, (Actus-SF), 2015.</td></tr></tbody></table><br /><i><br /></i><p></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"></p><p style="text-align: left;"><i>Les Éditions Actus-SF<b>, mettant la clef sous la lourde — dépôt de bilan, triste nouvelle, en </b></i></p><p style="text-align: left;"><i>vérité— me rendent donc les droits de mon livre maudit, de mon livre culte "Fasciste", réédité </i></p><p style="text-align: left;"><i>c</i><i>hez eux </i></p><p style="text-align: left;"><i>en 2015 dans la collection <b>"Hélios-Noir"</b>.</i></p><p style="text-align: left;"><i>Un nouvel éditeur s'est porté candidat à la réédition de mon premier roman!… Celui que la </i></p><p style="text-align: left;"><i>"politcorrectitude" mitterrandienne avait tant réprouvé en… 1988 !…</i></p><p style="text-align: left;"><i><br /></i></p><p style="text-align: left;"><i><b>Limonov</b> y avait vu une inspiration ( il y a des témoins oculaires) et <b>Natacha</b> à l'époque </i></p><p style="text-align: left;"><i>(</i><i>pas qu'elle </i><i>d'ailleurs, d'autres amies aussi) trouvait ça "sexy".</i></p><p style="text-align: left;"><i><br /></i></p><p style="text-align: left;"><i>Le grand écrivain <b>Hervé Prudon</b>, pensait "le titre impossible", et que j'étais dingue. Il adorait le </i></p><p style="text-align: left;"><i>bouquin. Il en avait écrit la meilleure critique.</i></p><p style="text-align: left;"><i>Jeune et arrogant, j'ignorais tous les mauvais présages…</i></p><p style="text-align: left;"><i>J'en subis les conséquences à l'époque… Exclu de l'édition bien-pensante pour refus de me </i></p><p style="text-align: left;"><i>justifier…</i></p><p style="text-align: left;"><i>Deux ans à crever du bec…</i></p><p style="text-align: left;"><i>Mais!… 3 éditions: <b>Payot, Presses-Pocket, Hélios-Noir</b>… m'étais-je donc tant trompé ?…</i></p><p style="text-align: left;"><i>Et une 4e en perspective…</i></p><p style="text-align: left;"><i>Mon best-seller!…</i></p><p style="text-align: left;"><i>Les soixante-huitards se retournent dans leurs tombes…</i></p><p style="text-align: left;"><i><b>Thierry Marignac, août 2023.</b></i></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><span style="font-size: large;"><br /></span><p></p><p class="p2" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><br /></p></div></div></div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-48617491821037165352023-07-16T22:43:00.009+02:002023-07-17T14:43:11.615+02:00War Nerd: Jihad, Dune, la SF américaine contre-culturelle <span style="font-size: x-large;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUc3SO_x3xCKyzRmGquAAJsM_Vdf-Fu_rwO9j79KE9eN7x996wbvAhvNCz_ldudQEbd1evU4ym0T8YWafR5utMbCRmgdW8X8BeLltTVqidUwJM4xuJkneGMRdcaWIR07FIgi8H7j6gOoJkcBYplyO6LemoRm_M9J1CSTnb1X7kS5hiISrowYaxcVXKjt0/s1548/unnamed.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="874" data-original-width="1548" height="362" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUc3SO_x3xCKyzRmGquAAJsM_Vdf-Fu_rwO9j79KE9eN7x996wbvAhvNCz_ldudQEbd1evU4ym0T8YWafR5utMbCRmgdW8X8BeLltTVqidUwJM4xuJkneGMRdcaWIR07FIgi8H7j6gOoJkcBYplyO6LemoRm_M9J1CSTnb1X7kS5hiISrowYaxcVXKjt0/w640-h362/unnamed.png" width="640" /></a></div><br /></span><div><span style="font-size: x-large;"><b> </b><i>War Nerd, alias Gary Brecher, alias John Dolan est un vieil habitué de nos pages, son regard, bourré de lucidité et d'humour, outre nous correspondre 100%, nous a toujours valu des lecteurs!… Dans cette bien morose période estivale, il paraît qu'il faut distraire… Quoi de mieux que les déraillements géniaux du War Nerd — du Jihad aux amphétamines!…</i><br /></span></div><div><i><span style="font-size: x-large;"><span> Servez-vous!…</span><br /></span></i></div><div><b><span style="font-size: x-large;"> </span></b></div><div><b><span style="font-size: x-large;"><br /></span></b></div><div><span style="font-size: x-large;"><b><span> </span>Jihad, Frank Herbert, Trevor Bickford & Pat boute-en-train.</b> </span><div><span style="font-size: x-large;"> <span> </span></span></div><div><span style="font-size: x-large;"><b><span> </span>De War Nerd (le fou de guerre, Gary Brecher) mars 2023.</b> </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span> <i>(Traduit de l’Américain par Thierry Marignac)<b></b></i> </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span> <i>“Et la race ne connaissait de sûr chemin pour cela — que l’antique route éprouvée qui bousculait tout sur son passage : le Jihad »
Frank Herbert, Dune.</i> </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span> La plupart des histoires de « Djihadistes occidentaux » ne font plus que passer à l’image rapidement à présent. On dirait que ces tardifs martyrs en puissance ont loupé leur heure. Il y eut une époque, vers 2015, où ils étaient en vogue, mais depuis que l’État Islamique a été effacé de la carte, ils ne tuent et ne meurent plus au nom de rien.
Non que le Jihad soit terminé. Les mouvements de ce genre ne meurent pas vraiment, ils traversent des accalmies. Ils se démodent tellement que les gamins peuvent à peine croire qu’on les ait pris au sérieux. Tôt ou tard, ils reviennent au premier plan, s’ils ont été assez puissants pour entraîner de profondes allégeances, mais ça peut prendre un certain temps, susceptible d’excéder le temps d’une vie. </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span> À ce stade, environ une décennie après l’effondrement de l’État Islamique, les quelques djihadistes anglo-saxons ne sont pas, comme on dit dans le<i> Commonwealth</i>, surgis de l’étagère du haut. Le dernier apprenti djihadiste est un gamin du Maine ! Pire encore, il s’appelle<b> Trevor Bickford</b>.
Ce nom… Je n’arrive pas à l’assimiler, quelques soient le nombre de fois que j’ai essayé. Tout d’abord, j’entends <b>Travis Bickle</b>, comme le héros de <i>Taxi Driver</i>. <b>Travis, Trevor, Bickle, Bickford,</b> c’est trop proche, surtout si on ajoute que les deux ont décidé de finir sous le feu des flingues dans les rues de Manhattan. Du reste, si le Jihad avait été au menu, lorsque <b>Travis Bickle </b>a projeté de faire son cinéma, qui sait ?
Mais le premier épisode est une épopée, tandis que le second est encore une mauvaise suite. <b>Travis Bickle</b>, alias <b>Robert de Niro</b>, flinguait un immeuble entier pleins de maquereaux, alors que l’heure de gloire de <b>Trevor Bickford</b> s’est produite ce dernier Nouvel An (2023), une attaque contre plusieurs policiers à <i>Times Square</i> à l’aide d’un poignard Gurkha. L’échec accablant de <b>Trevor</b> se voit dans les photos. Tous les détails sont ratés, du poignard Gurkha à la piscine, jusqu’au chien.
Ces poignards Gurkha sont sans doute mortels dans les mains d’un authentique Gurkha, mais pour nous autres civils, ce sont des fauchons multiples malaisés d’usage, comme des coutelas Smurf, la pointe étant courbée vers le bas au lieu du haut. Tout ce qu’on peut faire avec, c’est trancher à un angle difficile, ce qui vous ridiculise.
Raison pour laquelle aucun flic n’a été tué ou même sérieusement blessé au cours de l’attaque « frénétique » de <b>Trevor.</b> Il tentait de les frapper sur la tête avec son petit coutelas jusqu’à ce que l’un d’entre eux perde patience et tire dans l’épaule de <b>Trevor</b>. Ce qui a agacé le gars pour toujours, parce que son plan, bien sûr, était le Suicide Classique.
Mais les racines de l’absurdité de <b>Trevor</b> étaient sensibles bien avant qu’il ne fasse le compte à rebours sous la boule rutilante de <i>Times Squar</i>e au Nouvel An. Regardez la photo ci-dessus où <b>Trevor </b>porte une <i>Taqiyah</i> ou casquette islamique… à côté d’une piscine avec un chien. La <i>Taquiyah</i> peut se justifier — en quelque sorte.
Ce n’est en aucun cas un article requis. On connaît des tas de Musulmans dévots ne couvrant pas leur tête au cours d’une journée de travail ordinaire. Mais cela aurait tendance à vous identifier comme musulman, surtout quand vous la portez près d’une piscine dans le Maine, à genoux en train de caresser un clebs.
Le chien est l’erreur dans l’étiquette. En ce qui concerne les chiens, plutôt que les couvre-chefs, il y a un précédent beaucoup plus ferme, <i>hadith</i> : « Le Prophète a dit qu’il sera déduit deux <i>Qirat </i>de ses bonnes actions, à quiconque a un chien qui n’est ni un chien de garde, ni un chien de chasse. »
Là, c’est du sérieux. </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Ça change de nos jours, mais lentement, et se balader avec un chien est un geste assez radical au Koweït, et dans d’autres endroits plus réactionnaires, les gens qui ont des chiens domestiques les gardent dans leur propriété, sinon on est la cible de regards peu amènes.
Même dans le Kurdistan irakien, il y a dix ans, environnement séculier s’il en fut d’après les critères moyen-orientaux, un de nos amis qui promenait son chien — un petit chien inoffensif — fut vilipendé par une femme kurde lui disant ceci : « Ce n’est pas kurde». Ce qui était vrai autrefois, au sens où la plupart des Kurdes, il y a un siècle, étaient de dangereux nomades, peu susceptibles de promener des animaux domestiques au bout d’une laisse. </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span> Dans l’imagerie photographique, chiens contre chats s’est révélé une question importante, comportant des tas d’implications sur croyance et incroyance. Ça comptait beaucoup dans la guerre entre l’<b>État Islamique</b> et ses adversaires en Syrie. On se souvient peut-être de photos de djihadistes caressant des chats.
<b>Moner Abou Salha </b>a pris cette photo avant de foncer vers son martyre en 4x4. </span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiffjF21mK89tQXTEFM7qfpjq53Yk3FL_QtRScjGXAPq7RINILf_UVHK4tAtba8vHrgJes-eUy7cO7exK7BgJMTeEiwhXjMRiXfhL6CqS-o1abTGTz3jkZe1rZ_mNMMiZZu0QsZdan2CIatfA0tbZPj0II9qV0TI15jJFXZk-DMkMosRsu3iugcNOHZcxQ/s1128/unnamed-1.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: x-large;"><img border="0" data-original-height="1128" data-original-width="994" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiffjF21mK89tQXTEFM7qfpjq53Yk3FL_QtRScjGXAPq7RINILf_UVHK4tAtba8vHrgJes-eUy7cO7exK7BgJMTeEiwhXjMRiXfhL6CqS-o1abTGTz3jkZe1rZ_mNMMiZZu0QsZdan2CIatfA0tbZPj0II9qV0TI15jJFXZk-DMkMosRsu3iugcNOHZcxQ/w564-h640/unnamed-1.png" width="564" /></span></a></div><span style="font-size: x-large;"><br /></span><div><span style="font-size: x-large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Il appartenait à <i>Jabhat Al Nousrah</i>, et non à l’<b>État Islamique</b>, mais le règlement était en gros (en très gros) le même.
Bien entendu, ces photos de djihadistes avec des chatons étaient, au moins en partie, de la propagande visant à montrer le côté tendre des Salafistes. Mais cette tendresse ne s’étendait pas aux chiens. Chiens contre chats n’était pas seulement un film en Irak — c’était plutôt un film de guerre. Lorsque les ennemis les plus déclarés des Salafistes en Syrie, l’armée syrienne, commencèrent à poser avec des chiens, il s’agissait d’une offensive dans la guerre médiatique en Syrie.
C’est ainsi qu’on a vu des photos de combattants kurdes, la plupart du temps des femmes, jouant avec des chiots égarés.
Il s’agissait de chiots manifestes, de gestes provocateurs envers les djihadistes anti-chiens. Le fait qu’il s’agisse de femmes en uniforme, souvent armées, tenant des chiens dans leurs bras, avait pour but d’enrager les Salafistes. Elles ressentaient probablement une affection réelle pour les chiots. De même que les djihadistes pour les chatons. Il existe une longue tradition de soldats, parfois des soldats très brutaux, s‘amourachant de toutes sortes d’animaux. Mais il est clair qu’un des objectifs des nombreuses photos de combattant de l’armée syrienne avec des chiens et des chiots était de démontrer leur position anti-fondamentaliste. </span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiK-6rIaA68OPgArbkcJmhDBVkyoiFoI-z0W_txuV3AaUQBTUEgOj_x9dx3U_nbuLfzbXoNVEIXQRhUHHs2ctsnyTFYYwGVdV060Vdl6W6xJuRR6RFk7OuupzaXu12yomfufPZh3RustNvknxbfCTMo44Q6-xsNuiDjZfNKEUpgY48nyQK3pjzwb09dHAs/s798/unnamed-2.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: x-large;"><img border="0" data-original-height="550" data-original-width="798" height="442" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiK-6rIaA68OPgArbkcJmhDBVkyoiFoI-z0W_txuV3AaUQBTUEgOj_x9dx3U_nbuLfzbXoNVEIXQRhUHHs2ctsnyTFYYwGVdV060Vdl6W6xJuRR6RFk7OuupzaXu12yomfufPZh3RustNvknxbfCTMo44Q6-xsNuiDjZfNKEUpgY48nyQK3pjzwb09dHAs/w640-h442/unnamed-2.png" width="640" /></span></a></div><span style="font-size: x-large;"><br /></span><div><span style="font-size: x-large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Par conséquent, lorsque ce vieux<b> Trevor</b> posait avec sa <i>taqiyah</i>, agenouillé près d’une piscine, caressant un chien, son message était très flou, comme on dit chez les ophtalmos. Pour n’importe quel Salafiste voyant cette photo, <b>Trevor </b>est aussi bête que les gens qui se font tatouer en thaïlandais à Bangkok, avant de rencontrer un autochtone qui doit leur expliquer ce que ça signifie :
<i>« Tu comprends ce tatouage sur ton bras ? »
« Oui, ça signifie :’La Voie du Guerrier’. »
« Non, c’est assez vulgaire. Si j’étais à ta place, Je porterais une chemise à manches longues »</i>.
Il est évident que se mettre à genoux près d’une piscine n’était pas non plus d’un très grand secours. De nombreux djihadistes qui sont morts en Syrie venaient de l’élite, et disposaient probablement d’une piscine quelque part, mais ils ne la mettaient pas en avant dans leur C.V.</span></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVUH0szenHsYSZ3FmZ8zfM9bLNU2Q0fymJeBwITjptrPuGcBOtWmKEgbCi5FvpERMBb2z1G7jDDCFusdpJWqO_6OXka-i9u7lhKXGGFAWcSQzZ7hP3n7pzcBWC6V9PJq1Eykkvu0lAICQZXlKQ2pbH1Xr3UvM8d8jpcUp8xBd8k_CmiBJdQRKzpHCGr1M/s1568/unnamed-5.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: x-large;"><img border="0" data-original-height="884" data-original-width="1568" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVUH0szenHsYSZ3FmZ8zfM9bLNU2Q0fymJeBwITjptrPuGcBOtWmKEgbCi5FvpERMBb2z1G7jDDCFusdpJWqO_6OXka-i9u7lhKXGGFAWcSQzZ7hP3n7pzcBWC6V9PJq1Eykkvu0lAICQZXlKQ2pbH1Xr3UvM8d8jpcUp8xBd8k_CmiBJdQRKzpHCGr1M/w640-h360/unnamed-5.png" width="640" /></span></a></div><span style="font-size: x-large;"><br /> </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span><b>Ossama Ben Laden</b> était le descendant (on a rarement l’occasion d’utiliser ce mot) d’une des familles les plus riches d’Arabie Saoudite, ce qui n’est pas de la petite bière, mais il n’aurait jamais posé devant une des piscines familiales à Ryad. Les photos d’<b>Ossama</b> étaient sélectionnées pour raconter l’histoire d’un parcours de la richesse à la pauvreté d’un enfant de milliardaire qui avait choisi la voie du combat plutôt qu’une vie facile à Ryad.
Et cette histoire était vraie, plus ou moins. <b>Ossama Ben Laden </b>était né et avait grandi en Islam saoudien. Il suivait l’idéologie d’État, sans se rendre compte que c’était un double jeu à destination des étrangers et des pauvres, pas des familles fortunées de Ryad. Comme tant de ceux qu’on appelle fanatiques, il prenait les idéologues officiels au mot, et agissait selon ces mots — à la grande consternation de ces mêmes idéologues.
<b>Ossama</b> n’aurait jamais posé devant une piscine en vêtements salafistes, comme <b>Trevor </b>l’a fait avec sa<i> taquiyah</i> dans le Maine. <b>Ossama</b> aurait pu mettre une photo de lui-même sur les réseaux sociaux, adolescent en vêtements occidentaux devant une piscine mais comme un cliché « d’avant », certainement pas pour montrer sa nouvelle allégeance salafiste. Ça n’aurait aucun sens dans la narration.
Et quant à caresser un chien, jamais. Ce n’est pas seulement anti-salafiste, c’est quelque chose d’inconcevable selon les critères de millions de gens dans le monde, dont beaucoup n’ont aucune relation avec l’Islam.
Si <b>Ben Laden</b> avait voulu poser près d’une piscine, il aurait pu le faire devant une piscine de Ryad qui aurait ridiculisé <b>Trevor</b>. Ce n’était pas l’arrière-plan qu’il souhaitait. </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><b><span> </span>Bickford </b>était un Salafiste de contrebande, l’un de ces convertis récents, choisissant la version la plus rapide, la plus dure de l’Islam qu’ils puissent dénicher, surgie d’un mélange adolescent typique de rage et de confusion. Ces types-là n’ont jamais été la majorité dans les milices salafistes. Ils ont juste été bénéficiaires du plus de publicité. Beaucoup d’autres recrues avaient étudié la théologie leur vie durant, souvent trentenaires ou quadragénaires, venus de familles musulmanes depuis des siècles.
Mais ceux qui débarquaient des États-Unis étaient rarement de cette étoffe. </span></div><div><span style="font-size: x-large;"> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhsZMJBQUMtcZFBcb9BrNSDkXw9A9OaMzjh7XJjFvx1HV88EYjWlkMIEfui9qYVOYUExObJFa_P4zwzvdM7zQPaqkynPn_kGSr0GE4LOewbgwFQY7_m4Aidn67x7B51nCRAVGZnkmoUS71019mLDEAKJx6T2tCMi-xpvZAeLwepLzuFbNvDx_dkROuTLGM/s1324/unnamed-6.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="990" data-original-width="1324" height="478" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhsZMJBQUMtcZFBcb9BrNSDkXw9A9OaMzjh7XJjFvx1HV88EYjWlkMIEfui9qYVOYUExObJFa_P4zwzvdM7zQPaqkynPn_kGSr0GE4LOewbgwFQY7_m4Aidn67x7B51nCRAVGZnkmoUS71019mLDEAKJx6T2tCMi-xpvZAeLwepLzuFbNvDx_dkROuTLGM/w640-h478/unnamed-6.png" width="640" /></a></div><br /></span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Il y en avait tout de même quelques-uns :<b> Anwar Al-Awlaki</b> vient à l’esprit, un djihadiste né aux États-Unis qui savait exactement ce qu’il faisait, et travaillait dans la tradition djihadiste.
Mais <b>Al-Awlaki </b>était chez lui à la fois dans les cultures <i>Unmah</i> et celle du peuple américain, né au Nouveau-Mexique dans une famille très cultivée yéménite, élevé à la fois aux États-Unis et au Yémen. Son père était un érudit yéménite, alors il appartient aussi à la catégorie « fils du professeur ». Ces mômes étaient l’équivalent séculier du « fils du révérend » dans le folklore des ploucs : ils se sont déchaînés de façon imprévisible.
La fille d’un professeur du comité présidant à mon mémoire universitaire, rejoignit, une bande appelée, je ne plaisante pas, <i>les salopes de Berkeley</i>, et lorsqu’elle voulut en sortir, ses anciennes camarades invoquaient la règle faire couler le sang pour adhérer, verser le sien pour quitter. Une histoire qui ne manque pas d’intérêt, mais pour le moment, il suffit de dire que les enfants de professeurs se manifestent (comme voulait l’expression d’usage dans le Berkeley New Age) de façon très intéressante.
<span> </span><span> </span></span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Cette double origine, au<i> Unmah</i> et en Occident est peut-être ce qui a décidé les huiles américaines à se servir d’un drone contre Al-Awlaki. Qui voudrait de quelqu’un reliant l’idée du Jihad — assez éprouvante même dans la pensée islamique fondamentale — à une variante de culture populaire occidentale ?…</span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Après chaque éruption du style <b>Trevor</b>, les observateurs se demandent d’où vient le Jihad et comment il influence la jeunesse. Pour l’essentiel, c’est du blabla absurde dans la mesure où notre culture, comme toutes les autres, possède une conception de la colère justifiée qui est en gros équivalente au djihad. <b>Woodrow Wilson</b> déclenchait-il un Jihad lorsqu’il se mit à balancer du pognon et du sang dans la boucherie de la Grande Guerre ? Ses soutiens le ressentirent comme ça. Voilà le problème : on pourrait se servir du terme Jihad pour presque chaque guerre, puisque presque chaque personne prête à tuer et mourir souhaiterait croire qu’elle participe d’une entreprise morale, et que notre culture à depuis longtemps échoué à maintenir une frontière entre morale et religion.
Il est donc plus approprié, ou du moins plus gérable, d’adhérer à une définition directe et littérale, selon une culture populaire qui se sert du mot « djihad ».
Commençons par le vers des sables sur le tapis du salon, <i>Dune</i>, le livre qui introduisit le terme Jihad en anglais courant.
<i>Dune</i> a été publié en 1965. À quel point le terme semblait lointain et improbable à l’époque est sans doute difficile à imaginer pour les jeunes gens. Les pays musulmans étaient en pleine modernisation. S’ils risquaient d’être affectés par quelque chose, c’était par le marxisme, pas par l’Islam. Donc, lorsque <b>Frank Herbert</b> a décidé de dramatiser le Jihad, il n’anticipait pas le phénomène à venir, il choisissait un terme obscur, désuet, rétro.
<span> </span></span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>La nouvelle version de <i>Dune</i> apparue en 2021, tandis qu’une vague d’authentiques djihadistes avait terrifié l’Occident, a voilé le fait-clé, en 1965 le Jihad ne représentait pas une menace dans l’esprit de quiconque, quoiqu’en pensent les blogueurs d’opinion sur <i>Al Jazeera</i>.
L’idée qu’<b>Herbert</b> anticipait le futur est fausse et passe à côté du style sans fioritures ni notes en bas de page des écrivains pulp de SF des années 1960. Des auteurs comme <b>Philip K. Dick, Jack Vance</b> piquaient ce qu’ils trouvaient au cours de leurs lectures autodidactes à la bibliothèque.
Ils choisissaient des termes qui deviendraient très significatifs, mais pas parce qu’ils étaient de bons élèves au sens traditionnel mais plutôt de bons chapardeurs ; ils pouvaient feuilleter une encyclopédie et repérer la lueur verte émanant dangereusement de certains mots. Ils avaient un sain mépris de la recherche, faisaient confiance à une mémoire agglutinante et aux amphétamines pour dénicher les concepts qui fonctionnent dans un roman.
« Jihad » était un de ces concepts, un mot qui excitait les foules SF de San Francisco parce qu’il leur permettait de rêver d’un futur éloigné dans lequel le monothéisme, une idée assez ennuyeuse dans l’Amérique du milieu du vingtième siècle, pouvait se fondre dans une ultra-violence high tech plus séduisante que des B-52 bombardant la jungle sud-est asiatique. </span></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEXCpUZoWtYAHQa3LKWPQqs6Vhi8QRZPBgAbazUEiEcTfjX9a1oEOQLkxjReXhrOcAbWgpFYlqHmw4RnGbDSxk94tR6YEVdO6TnJH3YTNJK2WnAR4mGPZRFRUkU6AIuE4to2XSf1BLwI9XycMTkZKYNTOAcgU_vSGMajzdMwHxkNygzxTDLCOBo4DL1yA/s1374/unnamed-4.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1038" data-original-width="1374" height="303" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEXCpUZoWtYAHQa3LKWPQqs6Vhi8QRZPBgAbazUEiEcTfjX9a1oEOQLkxjReXhrOcAbWgpFYlqHmw4RnGbDSxk94tR6YEVdO6TnJH3YTNJK2WnAR4mGPZRFRUkU6AIuE4to2XSf1BLwI9XycMTkZKYNTOAcgU_vSGMajzdMwHxkNygzxTDLCOBo4DL1yA/w400-h303/unnamed-4.png" width="400" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><span style="font-size: x-large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span> Malgré tous les discours sur les recherches approfondies d<b>’Herbert</b> pour <i>Dune</i>, le roman ne montre pas beaucoup d’intérêt pour les discussions infinies et procédurières du concept dans les lois et traditions islamiques. Jihad n’apparait dans le livre qu’à 33 reprises, sans montrer beaucoup de familiarité avec toutes ces discussions islamiques.
Le Jihad était, entre autres choses, une manière plus acceptable de ressusciter la notion de Guerre Sainte que d’autres idéologies fondées par des races que nous n’avons pas besoin de présenter ici.<b>
Herbert, Vance, Le Guin, K.Dick</b> ne voulaient écrire pas des romans érudits. Lire la loi islamique sur la guerre juste ne les intéressait pas parce qu’ils essayaient de vendre des bouquins qui capteraient l’imagination pubère (du reste, je n’emploie pas pubère de manière péjorative, bien au contraire, mais on n’a pas le temps d’en parler ici).
Ils voulaient imaginer quelque chose de moins pénible que la littérature grand public sur le divorce, ou l’ennui du succès et de la prospérité. <b>Herbert</b> choisit de placer son Jihad dans un futur très éloigné, parce que quelque chose de si peu probable que le Jihad ne pouvait survenir que longtemps après la fin de l’ère des romans bourgeois.
Le Jihad était une partie d’un rêve qui permettait de sauter le futur proche, plein de machines technos, en particulier les ordinateurs. On a beaucoup parlé de la peur qu’éprouvaient <b>Herbert </b>et consorts pour les ordinateurs, mais il s’agissait plus de mépris que de peur pour les auteurs pulp pleins de speed de la Baie de San Francisco. </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Si on avait de bonnes amphétamines bon marché sur ordonnance, on n’avait pas besoin d’ordinateur. On <i>était</i> un ordinateur, du moins pendant 48 heures. Le speed (s’élevant sur un fondement de formules pulp) était d’un précieux secours pour trouver des idées et les transformer en romans complets dans l’espace de quelques semaines. On abandonnait donc le monde des machines aux auteurs de la vieille école <b>Asimov/Heinlein</b> — on les laissait se casser la tête sur des questions désespérées du genre : « Comment voyager d’une étoile à l’autre plus vite que la lumière ? » et on démarrait sur des trucs marrants. </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Voici les prémices du Jihad anti-butlérien de <b>Herbert</b>, avec son célèbre slogan : « Tu ne fabriqueras point une machine pour contrefaire l’esprit humain ».
<b>Herbert</b> était peut-être assez conformiste pour absorber une certaine crainte des ordinateurs dont des auteurs tels <b>Phillip K. Dick </b>ne s’embarrassaient pas, mais il savait aussi qu’un humain chargé de suffisamment de drogue de qualité n’avait pas besoin d’ordinateur. Ce qui est la genèse des Mentats : "Par le jus de Sapu, les pensées prennent de la vitesse » ce qui signifie en réalité « Par le comprimé de speed, les pensées prennent de la vitesse ». Et un esprit humain aiguillonné par les amphétamines était bien plus excitant qu’une machine. </span></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQcw8_ejzntRyf1Hg9Pw16KrAByEl4cP-fdApRdttk2qMO4gISngA5UOw6erAMuo9BwIjO647R5Y-agnjM-QMZBnIxPkj_pu8_fzMxA_KkHS3tQm70LUP9MFssh7-0ANTotgDY521HyVW8iZLLtTThVuqHIW2m81J_xkNTwk_p8VedIITDdU0tGS5AZVE/s1038/unnamed-3.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="692" data-original-width="1038" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiQcw8_ejzntRyf1Hg9Pw16KrAByEl4cP-fdApRdttk2qMO4gISngA5UOw6erAMuo9BwIjO647R5Y-agnjM-QMZBnIxPkj_pu8_fzMxA_KkHS3tQm70LUP9MFssh7-0ANTotgDY521HyVW8iZLLtTThVuqHIW2m81J_xkNTwk_p8VedIITDdU0tGS5AZVE/w400-h266/unnamed-3.png" width="400" /></a></div><br /><span style="font-size: x-large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Le fond de l’histoire du Jihad anti-ordinateur de <b>Herbert</b> n’était que l’agacement speedé de la Baie de San Francisco devant les lentes tortues de boue qui se perdaient en réflexions sur la question des ordinateurs alors qu’on pouvait en devenir un, rien qu'en descendant <i>Telegraph Avenue</i>, ainsi décrite par <b>Tom Gunn</b>, enseignant à Berkeley à l’époque, plaçant ce monologue shakespearien dans la bouche d’un dealer adolescent : </span></div><div><i><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Ma méthédrine, mon double soleil, </span></i></div><div><i><span style="font-size: x-large;"> Te donnera deux vies dans la tienne seule, </span></i></div><div><i><span style="font-size: x-large;">Cinq jours de puissance avant la descente. </span></i></div><div><span style="font-size: x-large;"><b><span> </span>Herbert </b>tira d’autres bénéfices d’emprunter le mot « Jihad » : tout un ensemble de mots arabes ou pseudo-arabes, ce qui est un grand profit. La nomenclature est d’une grande importance en SF. Essayez d’inventer une planète et de la baptiser. Vous comprendrez la difficulté, et verrez comme vos premières idées sont nulles.
En ayant accès au vocabulaire arabe associé à « Jihad », <b>Herbert </b>donnait une conviction à ses mots au prix de quelques heures dans la bibliothèque, libre de sauter par-dessus l’inintéressant proche avenir technologique, et ses lents progrès informatiques, jusqu’aux hauts plateaux d’esprits humains aux intentions malveillantes, augmentées par, euh, «L’Épice ».
Et on avait bien raison de sauter ces rêves libéraux du futur proche. Il s’agissait de notions désincarnées qui s’achevaient toujours par une humanité salivant dans un champ de fleurs, « protégées par des machines à la grâce affectueuse ».
Les prédictions faites par la classe dominante littéraire de l’époque <b>Herbert </b>sont charitablement recouvertes d’un voile d’oubli pudique. Il se trouve que j’en ai gardé quelques-unes en mémoire parce qu’elles faisaient partie des lectures recommandées quand j’ai débuté à Berkeley à l’automne 1973. <span> </span><span> </span><span> </span></span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Voici un exemple que je n’ai jamais réussi à oublier : <i>The Greening of America</i>, habilement résumé par Wikipédia comme : « Une ode à la contre-culture des années 1960 et ses valeurs ».
Ce livre fut écrit par un pur produit de la sensibilité New Yorker, le professeur <b>Charles A. Reich</b> de la faculté de droit de Yale. Cette sensibilité était l’ennemie acharnée de la SF de la Côte Ouest. Ce livre est tout d’abord apparu dans le magazine <i>New Yorker </i>sous la forme d’un long essai et a ensuite été distribué à des millions de jeunes gens crédules en première année de fac.
La thèse de <b>Reich</b> aurait fait rire la clique sous-payée et ignorée d’auteurs de SF de la Baie de San Francisco. <b>Reich</b> avançait que puisque les États-Unis étaient devenus plus « verts» et plus hippie dans les 5 dernières années, le processus se poursuivrait jusqu’à ce qu’ils deviennent vert fluo. </span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiOWFWuEyRHW-3gzyBWpuCbxGcZkr5nn369qqJ-LRAbP11Dikmpa5DsNhO5brQoYNZVSBeWw_S1674tG71gfmQljIiXLjx_jz6DC_sEXRptBgInR02qJfBW221kfuCSojcPXVqQuescGq5yUhacJKIMa-xfzhQQAHZTSNSZ10jd2k1ktpDaaylT3jOeCNs/s950/unnamed-7.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-size: x-large;"><img border="0" data-original-height="950" data-original-width="654" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiOWFWuEyRHW-3gzyBWpuCbxGcZkr5nn369qqJ-LRAbP11Dikmpa5DsNhO5brQoYNZVSBeWw_S1674tG71gfmQljIiXLjx_jz6DC_sEXRptBgInR02qJfBW221kfuCSojcPXVqQuescGq5yUhacJKIMa-xfzhQQAHZTSNSZ10jd2k1ktpDaaylT3jOeCNs/w440-h640/unnamed-7.png" width="440" /></span></a></div><span style="font-size: x-large;"><br /></span><div><span style="font-size: x-large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Le système de <b>Reich</b> se décomposait en trois parties, ce qui est toujours un signe d’absurdité à venir : la « Conscience 1 » qui était l’ancienne manière ; ensuite, la « Conscience 2 », qui était du vernaculaire froid, venimeux, de multinationales ; et nous attendions la « Conscience 3 », qui consistait en quelques idioties sur l’accomplissement personnel, se retirer de la course à la réussite, etc. Curieusement, c’était le second succès littéraire d’un prof de Yale dans l’abêtissement de la sensibilité vaguement hippie qu’ils avaient observé dans leurs premières années entre 1965 et 1970. </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span><span> </span>Le premier était <i>Love Story</i> du professeur <b>Erich Segal</b>, un professeur aspirant d’Études Classiques à Yale.
Le bouquin de <b>Segal</b> était plus drôle que celui de <b>Reich</b> et eut plus d’influence. Il donna naissance à l’un des dictons les plus nuls des années 1970, une décennie riche en bêtises concises : « L’amour signifie ne jamais avoir à s’excuser ».
Et le succès écrasant du livre a empêché <b>Segal</b> d’être prof titulaire à Yale. Il avait besoin de pognon semblait-il, après qu’on ait fait un film larmoyant à partir de <i>Love Story</i> avec <b>Ryan O’Neal</b> et <b>Ali McGraw</b>. Il avait résolu le problème : « Ils vécurent heureux » en tuant Ali grâce à une de ces maladies cinématographiques.
Mais<i> Love Story</i> était trop larmoyant et trop bas du front pour Berkeley, alors on nous dirigea vers l’autre produit Yale, <i>The Greening of America</i>, la tentative bien intentionnée du professeur Reich de lire les runes. Comme c’était sur la liste de lecture, on écrivait sa dissertation de 550 mots et on en discutait.
Puis j’ai lu au début des années 1980 que <b>James Watt</b> venait d’être nommé comme Secrétaire à l’Intérieur de <b>Reagan</b>, responsable des parcs nationaux, des terres domaniales, et de toute vie sauvage survivante. <b>Watt</b> était une pure vermine ; sa nomination signifiait que tout serait vendu, tué, détruit.
En lisant ça dans le journal, je me suis souvenu du bouquin de <b>Reich</b>. L’Amérique avait reverdi pendant quelques années avant de retourner à la politique des multinationales, pire encore. Véritablement pire. Les Américains avaient détesté leur instant de faiblesse verte au début des années 1970. <b>Watt</b> était leur revanche, sous la direction de<b> Reagan</b> qui nous avait dit, alors gouverneur de Californie : « Quand on a vu un seul sapin, on les a tous vus ».
Ce qui fait la différence entre ces pseudo-prophètes grand public de Yale et des gens sérieux, expérimentés comme <b>Herbert </b>et ses confrères. Les amateurs extrapolent grossièrement : « Les temps sont plutôt hippie en ce moment, alors ça le deviendra de plus en plus. » </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Ces extrapolations ont toujours fait ricaner les auteurs de SF. Une erreur de débutant. Ils ont toujours préféré : « La culture devient très hippie, donc il y aura un violent retour de flamme dans la direction opposée ».
On voit comment la tradition salafiste, puritaine, guerrière, convenait à cette impulsion. Et les auteurs de SF ajoutaient toujours un je-ne-sais-quoi qui rendait ce futur sombre anti-plaisir plus attirant pour leur public hédoniste. Par exemple, une drogue. Une drogue sauvage et enivrante qui vous garde toujours jeune, ET a une importance religieuse au sein de ce monde guerrier puritain et sans merci.
C’est ainsi qu’est née l’Épice, se diffusant dans l’imagination de ceux qui n’avaient pas de gonzesses au lycée. Le Jihad est entré dans la langue des fans anglos de SF. Le Jihad reprenait vie en Arabie au même moment, mais ça avait très peu de rapport avec le best-seller de <b>Herbert</b>.
Contrairement à l’affirmation de <i>Al Jazeera</i> selon laquelle « avant même le guerre anti-terroriste, le Jihad était une affaire de malfaiteurs » le Jihad était une idée très abstraite mais très séduisante dans la pop-culture des années 1960. La plupart des gens en aurait entendu parler, s’ils en avaient entendu parler, par <b>Lawrence d’Arabie</b>, ce qui était très <i>cool</i>. </span></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKl2r5S8p8Op5faQB1pEVy8rz8gYgHpWhrg-z1P3MoUTgN0-hmsr2mqA_6IikvX3GlQOQ8I0SFvi5zNqCTkGLKlOLQmDQcCLEHXEZWxoW9UHrWuH0HZSyF6jBZdVL3jWUr-f1C0p9rq1GEnu3mHDKZV2pidOgo_-Ph1BUEO0w7DSy7w2UhBc9WYRx5ftQ/s1498/unnamed-8.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1126" data-original-width="1498" height="482" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKl2r5S8p8Op5faQB1pEVy8rz8gYgHpWhrg-z1P3MoUTgN0-hmsr2mqA_6IikvX3GlQOQ8I0SFvi5zNqCTkGLKlOLQmDQcCLEHXEZWxoW9UHrWuH0HZSyF6jBZdVL3jWUr-f1C0p9rq1GEnu3mHDKZV2pidOgo_-Ph1BUEO0w7DSy7w2UhBc9WYRx5ftQ/w640-h482/unnamed-8.png" width="640" /></a></div><br /><span style="font-size: x-large;"><br /></span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Si <b>Herbert </b>avait su quelque chose sur les récents exemples de Jihad comme le saccage sanglant de <b>Karbala</b> par des Wahhabites en 1802, il aurait été moins fan :
« Les Musulmans sont entrés en ville et ont tué la majorité de la population dans les marchés et chez eux. Ils ont détruit le dôme au-dessus de la tombe de <b>Hussein-Ibn-Ali</b> et pris tout ce qu’ils ont trouvé dans le dôme et autour… La grille autour de la tombe, incrustée d’émeraudes, de rubis, et autres pierres précieuses… Toutes sortes de biens, d’armes, de vêtements, de tapis, d’or, d’argent, d’exemplaires précieux du Coran. »
Dans ce récit fait par un historien Wahhabite, les « Musulmans » veut dire les attaquants Wahhabites. Les habitants de <b>Karbala</b> étaient eux aussi musulmans, mais pas de la bonne espèce. Pour les Wahhabites, ils n’étaient pas musulmans mais hérétiques, cibles légitimes de pillages et de massacre.
Le saccage de <b>Karbala</b> s’est déroulé un siècle et demi seulement avant que <b>Herbert</b> n’écrive <i>Dune</i>, mais ça n’apparaissait pas dans l’esprit des Américains des années 1960. Ce fut déjà assez difficile d’obliger les Américains d’apprendre quoi que ce soit sur l’histoire de l’Islam après le 11 septembre. Avant ça, personne n’avait essayé.
Le Jihad est donc arrivé chez Herbert sans son contexte authentique, un mot puissant autour duquel construire une intrigue. S’il en avait su plus que ça, il aurait pu l’aimer beaucoup moins — <b>Herber</b>t était assez conventionnel. </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span><span> </span>Son ami <b>Jack Vance</b>, un esprit bien plus large et plus sobre, aurait pu écrire un livre fondé sur le Jihad en pleine connaissance de l’Histoire, mais <b>Herbert</b> ? En aucun cas. Pour lui, comme le disait Yeats, les rouages de sa grande œuvre naissaient de la sensibilité ordinaire d’un écrivain pulp : </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><i><span> </span>Ces images maîtresses puisque complètes </i></span></div><div><i><span style="font-size: x-large;">Ont surgi dans un pur esprit mais sont nées de quoi ? </span></i></div><div><i><span style="font-size: x-large;">Un monceau de détritus ou bien les déchets de la rue, </span></i></div><div><i><span style="font-size: x-large;">De vieilles bouilloires, de vieilles bouteilles, et une boîte en miettes,
De la vieille ferraille, de vieux ossements, de vieux chiffons, cette traînée hurlante, </span></i></div><div><i><span style="font-size: x-large;">Qui tient la caisse. Maintenant que je n’ai plus d’échelle </span></i></div><div><i><span style="font-size: x-large;">Je dois me coucher là où les échelles s’élèvent </span></i></div><div><i><span style="font-size: x-large;">Dans des chiffons puants, et des ossements du cœur. </span></i></div><div><b><span style="font-size: x-large;">(Les Animaux de cirque) </span></b></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span>Pour la population de l’État-client des États-Unis, l’Arabie Saoudite et pour leurs compatriotes shiite brutalisés, le « Jihad » était une réalité beaucoup plus sombre. Et elle serait culminante à la fin du 20e siècle, 170 ans après le saccage de <b>Karbala</b>, grâce à la collusion de la dynastie saoudienne et des compagnies anglo-saxonnes pétrolières, à leur sommet, juste après l’An 2000 dans la montée de l’État Islamique. Après, lorsque cela devint assez massif pour devenir un problème, ce serait écrasé par les armes et l’argent des mêmes forces qui avaient permis sa montée en puissance avec les Saoudiens.
Mais cela ne venait pas de sources étrangères ; c’était là depuis toujours, une ressource mentale prête à l’usage dès que nécessaire. Et ses itérations ne sont pas prêtes d’être terminées. Et il faudra très longtemps avant que le « Jihad » semble aussi désuet et pittoresque que pour<b> Frank Herbert</b>, dans le monde guilleret de la Californie de 1965. Entretemps, il y aura des pertes, des combattants de l’État Islamique et des forces syriennes qui savaient exactement pour et contre quoi ils combattaient, jusqu’à <b>Trevor</b>, condamné à un long séjour en prison pour avoir décidé de se servir du concept Jihad , histoire de résoudre ses problèmes d’adolescent. Ça marchait pour <b>Frank Herbert</b>, mais comme la plupart des idées, ça coûte très cher à l’adhérent moyen. </span></div><div><span style="font-size: x-large;"><span> </span><b>War Nerd, alias Gary Brecher, alias John Dolan, mars 2023.
</b></span></div></div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-87903135239955213092023-07-09T21:03:00.002+02:002023-07-10T18:33:07.859+02:00Écrivain international<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUh9vH3BIvEhf7-0HPhEWz0lx11ca_Bl_iAbgdIF9UurSubjACAb6DPqz2ZPh39uMw3qA2L9ctwmCwsaOhInlqx_9xE0sxZ7mQUW3qzqGL1RUAnpcNXRAKfe-twMCCWTniT-on8jfgbjwcQVyP7_WLuMLjg3qdwDYFPzrlId-nYs8G4qy0jq7L9_GzBcQ/s807/p3eekgPdr3k.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="565" data-original-width="807" height="280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUh9vH3BIvEhf7-0HPhEWz0lx11ca_Bl_iAbgdIF9UurSubjACAb6DPqz2ZPh39uMw3qA2L9ctwmCwsaOhInlqx_9xE0sxZ7mQUW3qzqGL1RUAnpcNXRAKfe-twMCCWTniT-on8jfgbjwcQVyP7_WLuMLjg3qdwDYFPzrlId-nYs8G4qy0jq7L9_GzBcQ/w400-h280/p3eekgPdr3k.jpg" width="400" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><br /><p></p>
TRADUCTEUR TRADUIT (II) <div><span> </span> S’il est un bonheur dans cette vie d’auteur qui en comporte bien peu — sauf si l’on fait partie de la bande de… de la famille de… du parti des… de la chapelle du… — en dehors de celui d’écrire, c’est bien d’être traduit. Outre que la vanité s’enflamme — Mon influence au-delà des frontières!… — l’imagination s’échauffe — <i>Alors on m’invite… Envoyé spécial de la Littérature Française (!!!), on me soigne, on me cajole, on m’invite à dîner, force libations et les dames s’inquiètent de ma profondeur subjective !… Je pontifie sans vergogne devant des foules ébahies !… </i></div><div><span> </span> Bref, on n’en est pas tout à fait là. Quoique… Lorsqu’<b>Andreï Doronine</b>, auteur de l’inoubliable <i>Trainspotting </i>à la russe <i>TranssiberianBack2black,</i> traduit par votre serviteur, publia en 2018 mon <i>Morphine Monojet,</i> traduit par feu <b>Kira Sapguir</b> à qui je dois tant, les conditions étaient assez… rudimentaires. Andreï traînait dans un petit appart aux environs de Moscou où, en ce mois d’août caniculaire, il arrosait les plantes pour je ne sais quels vacanciers de ses amis, loin de tout, la zone. Et mon statut de vedette internationale? </div><div><span> </span><b>Limonov</b> était en tournée quelque part, Italie ou Haut-Karabakh, tous mes copains avaient fui la mégapole, pénible en été. Pénible toute l’année, d’ailleurs, comme toutes les mégapoles, il serait temps que l’humanité s’en rende compte. </div><div><span> </span>Un peu plus réconfortantes furent les soirées de « présentation », comme on dit en russe, de mon roman-junkie. Jeunes filles et jeunes gens, s’étant frottés à l’enfer de la came très présent en Russie, étaient curieux de mon regard de vieux punk, ce que pouvait bien être « l’enfer de la drogue » au pays de cocagne, en 1979, chez les capitalistes !… Un shoot d’énergie, à Moscou d’abord, puis à Pétersbourg, à la librairie — existe-t-elle encore ?— <i>Farenheit 451</i>, au fond d’une cour, avant d’aller se taper la cloche dans un vieux restau de décoration soviet, rue Maïakovski, où les babouchkas qui servent sont le plus désagréable possible parce que c’est le style maison. Qu’on était loin du tapis rouge et du festival de Cannes !… Comme j’eusse pu être mortifié, en dépit de mon humilité native !… </div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGEQVII4MDpOlRZqvI2EVe2HF7TcOykwNS5RIuKve-qbxS0pX_VEcR96KahUvx0SGBj-O6P5xH1tyvuTUhapGOaQwVnPNSRT4-FqAInkyOtBpZ4PE05x5B1k6WT2tR10A-8BE6tUV29LC5qjqrH-T2ZZbS1_ebEkQmRS8yuO5JtQ_-VTGcMLVK5ZqVQjQ/s1600/unnamed-2.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="900" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGEQVII4MDpOlRZqvI2EVe2HF7TcOykwNS5RIuKve-qbxS0pX_VEcR96KahUvx0SGBj-O6P5xH1tyvuTUhapGOaQwVnPNSRT4-FqAInkyOtBpZ4PE05x5B1k6WT2tR10A-8BE6tUV29LC5qjqrH-T2ZZbS1_ebEkQmRS8yuO5JtQ_-VTGcMLVK5ZqVQjQ/w360-h640/unnamed-2.jpg" width="360" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le Contemporain</td></tr></tbody></table><br /><div><br /></div><div><span> </span> Eh bien voilà, que toutes proportions gardées — ça recommence !… L’ami <b>Krassimir Kavaldjiev</b>, traducteur bulgare dont j’avais fait l’éloge pour <i>Des Âmes vagabondes,</i> anthologie de poètes symbolistes de Bulgarie aux éditions L<b>e Soupirail</b>, traduits par lui <i>en français</i>, exploit de traduction, vient de faire publier deux de mes nouvelles dans une revue de son pays. Les racines slaves me permettent sans aucun doute d’affirmer, malgré mon ignorance de la langue bulgare, que la revue s’appelle : <i>Le Contemporain !</i> Comme je suis flatté : être contemporain, je ne pense qu’à ça, en dehors d’autres obsessions d’ordre moins admissible dont mes lecteurs, du reste, se contrebalancent. <i>Dirty old man needs love too !…</i> C’est un dicton américain. Grâce à <b>Krassimir</b>, je produis donc une vaguelette en… Bulgarie !… C’est ma Sainte mémé qui serait fière de moi, elle qui me traitait toujours de vaurien. En admettant qu’elle ne lise pas les nouvelles… </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFYVFpbk_T7532vrLfNg2WRTfvSDuJqW89UTlv-hxmuuFZakKbK_uNvlfqmKKcYM83K9JsXTQJGc0IrDUo0lc3wKYXGupGan6a7Vu7f--Ih_75a8sfyk_zqXqFktuwWbSExZwFlRpalN9Wnl6za0MgEudSvAGSBcf5t30EABmVeINZHZqPp8pOL3nxwD4/s1600/unnamed.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="900" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFYVFpbk_T7532vrLfNg2WRTfvSDuJqW89UTlv-hxmuuFZakKbK_uNvlfqmKKcYM83K9JsXTQJGc0IrDUo0lc3wKYXGupGan6a7Vu7f--Ih_75a8sfyk_zqXqFktuwWbSExZwFlRpalN9Wnl6za0MgEudSvAGSBcf5t30EABmVeINZHZqPp8pOL3nxwD4/w360-h640/unnamed.jpg" width="360" /></a></div><br /><div><br /></div><div><span> </span>La première, <i>Plus belle la Mort</i> — détournement du titre d’une série télé française disparue — raconte l’assassinat d’un lobbyiste dans la bien critiquable UE à Bruxelles pr une tueuse aussi belle que machiavélique — <i>un film noir</i>. La seconde, intitulée <i>Le Mécompte</i> — parue dans la revue littéraire alsacienne <b>Schnaps —</b> imagine un coup d’État manqué par les services spéciaux occidentaux dans un pays de l’Est imaginaire (…), parce que les révolutionnaires se sont tirés avec la caisse, 400 000 $, versés par l’Ouest et jamais arrivés à destination pour soutenir le soulèvement. Ça n’aurait sûrement pas plu à ma grand-mère, ces allusions… Mais ma renommée à l’étranger, grâce à <b>Doronine</b> et <b>Kavaldjiev</b> ! Elle m’aurait peut-être pardonné, dans un accès de fierté familiale.
Comme le lecteur le verra sur les photos, la femme du rédac-chef — tous deux écrivains — étend des ongles effrayants sur l’en-tête de la première nouvelle, où figure ma bobine… À quoi dois-je m’attendre en Bulgarie ?…<b> Krassimir</b>, protège-moi !… </div><div> Quoi qu'il en soit, il serait temps que la Phrance se rende compte que je la représente à l'étranger. <i>Diplomate du peuple, </i>m' avait-on surnommé à Nijny-Novgorod au Festival Gorki en 2018, et <i>Notre Robespierre</i> chez les '"Narcotiques Anonymes", à Kiev, en 2005.<br /></div><div><span> </span> <b>Thierry Marignac, juillet 2023.
</b></div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-86157906799462501462023-07-03T18:47:00.004+02:002023-07-07T18:47:19.064+02:00Le poème du territoire<p><i> <span> </span>Né à Elisatbtehgrad en Ukraine</i>, <i><b>Arsène Tarkovski</b>, (1907-1989) vécut jusqu'à la chute du Mur. Auteur soviet, il exerça dit-on quelques métiers dans les années 1920, apprenti bottier, pécheur, avant de monter à Moscou, comme feu mon ami Limonov, pour étudier en auditeur libre à l'Université Littéraire. Membre d l'Union des Écrivains, il traduisit des poètes serbes et participa à la traduction d'auteurs caucasiens. Il se lia d'amitié avec <b>Marina Tsvaeteva</b>, à laquelle il rendit hommage à sa mort en 1940. Correspondant de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale, participant plusieurs fois à des opérations sur le front, il fut blessé en 1944 et amputé. Il était le père du célèbre cinéaste A<b>ndreï Tarkovski,</b> réalisateur du film-culte <b>Stalker, </b> d'après une nouvelle de <b>Ray Bradbury </b>(ce que j'ai toujours cru, mais aujourd'hui même, 7-07- 2023, on me dit qu'il s'agissait en réalité d'un récit des frères <b>Strougatski</b>, l'école russe de SF ne le cédait en rien à l'école américaine, il est vrai ) que les lecteurs me pardonnent.</i></p><p><i><span> </span>Il offre ci-dessous un énigmatique poème sur l'immense territoire soviet. Le vertige d'un espace illimité est un thème classique de la poésie russe.</i></p><p><i><br /></i></p><p><b><i>(Vers traduits par Thierry Marignac)</i></b></p><p><i><br /></i></p><p></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWQ1Opbkn_PA-0VnO5Dlw6Zqrl1Xj9sNtdXML4BIhV0O0MfKtfiJZTseeG-J5_fPRW1mKlGe5Ln5kJDxWWlc3A59rGSiq3UN3x77IOTQ0aFb2DsCZtWdH3JBy0Q3gaVRXFNtdIa4JnwADo3qJ3OtnMmB4t70Lufa5FQL9nEaaLdoazgeqmZ-tw8BNtSEQ/s960/image-26-06-23-04-31.jpeg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="960" data-original-width="720" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWQ1Opbkn_PA-0VnO5Dlw6Zqrl1Xj9sNtdXML4BIhV0O0MfKtfiJZTseeG-J5_fPRW1mKlGe5Ln5kJDxWWlc3A59rGSiq3UN3x77IOTQ0aFb2DsCZtWdH3JBy0Q3gaVRXFNtdIa4JnwADo3qJ3OtnMmB4t70Lufa5FQL9nEaaLdoazgeqmZ-tw8BNtSEQ/w300-h400/image-26-06-23-04-31.jpeg" width="300" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Photos © T.Z.</td></tr></tbody></table><br /><i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><br /></div><br /><br /></div><br /><br /></div><br /><br /></i><p></p>
Je suis un homme, je suis des mondes le milieu <div>Des myriades d’infuseurs derrière moi </div><div>Des myriades d’étoiles devant moi </div><div>De toute ma taille, je gis entre eux — </div><div>Deux rives qui les mers vont relier </div><div>De deux cosmos le pont jeté </div><div><br /></div><div> Je suis Nestor, chroniqueur du mésozoïque </div><div>Des temps à venir, je suis le Jérémie </div><div>Je tiens en main montre et calendrier critique</div><div> Je suis entraîné vers le futur, comme la Russie </div><div>Et comme un roi-mendiant le passé, je maudis </div><div><br /></div><div> J’en sais plus sur la mort que les gisants </div><div>De tout ce qui vit, je suis le plus vivant </div><div>Et — mon Dieu ! — quelque papillon blanc</div><div> Comme une petite fille se met à rire de moi </div><div>Comme un lambeau doré de soie </div><div><b>Arsène Tarkovski </b></div><div><b><br /></b></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlIL8aRBHxrSdzX59sTEaxDGm8i0Hag2aB2XzsXV2WEAG46RG6AAzTXQIsQ-w6nfoxIMQamMGPjYkwjt1amNsXicejoLrPvfSuy80eDKDoJuX_l_WymPDK-mOvS17HhVRYmjyjAHlqT8BXkGHm_zrTscpPE88G7qUKNqTH278HTBJCvd40SbNSIGZ0Joc/s960/image-26-06-23-04-31-1.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="960" data-original-width="720" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlIL8aRBHxrSdzX59sTEaxDGm8i0Hag2aB2XzsXV2WEAG46RG6AAzTXQIsQ-w6nfoxIMQamMGPjYkwjt1amNsXicejoLrPvfSuy80eDKDoJuX_l_WymPDK-mOvS17HhVRYmjyjAHlqT8BXkGHm_zrTscpPE88G7qUKNqTH278HTBJCvd40SbNSIGZ0Joc/w300-h400/image-26-06-23-04-31-1.jpeg" width="300" /></a></div><br /><b><br /></b></div><div> </div><div>Я человек, я посредине мира, </div><div> За мною мириады инфузорий, </div><div> Передо мною мириады звёзд. </div><div> Я между ними лёг во весь свой рост — </div><div> Два берега связующее море, </div><div> Два космоса соединивший мост. </div><div><br /></div><div> Я Нестор, летописец мезозоя, </div><div> Времён грядущих я Иеремия. </div><div> Держа в руках часы и календарь, </div><div> Я в будущее втянут, как Россия, </div><div> И прошлое кляну, как нищий царь.</div><div><br /></div><div> Я больше мертвецов о смерти знаю, </div><div> Я из живого самое живое. </div><div> И — боже мой! — какой-то мотылёк, </div><div> Как девочка, смеётся надо мною, </div><div> Как золотого шёлка лоскуток </div><div><b>Арсен Тарковский</b></div><div><b><br /></b></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjY48rKN9jsDx9YmnRn09WRtfjYjZavTETQyNjCpz-GS4858qcEa3pALI5qKHt3dcp07peIPwmmxsrTNduqxby9aNu7F8X7QFu4qbhnPiPAy66WuzxoKUdAvb-lZ7dKPNXlv6AjcBkSUstuJydJHyzCSXrJzvo_2MzlM6H6KFTp1gWj9co32120eUkhxbY/s960/image-26-06-23-04-21.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="960" data-original-width="540" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjY48rKN9jsDx9YmnRn09WRtfjYjZavTETQyNjCpz-GS4858qcEa3pALI5qKHt3dcp07peIPwmmxsrTNduqxby9aNu7F8X7QFu4qbhnPiPAy66WuzxoKUdAvb-lZ7dKPNXlv6AjcBkSUstuJydJHyzCSXrJzvo_2MzlM6H6KFTp1gWj9co32120eUkhxbY/w225-h400/image-26-06-23-04-21.png" width="225" /></a></div><br /><b><br /></b></div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-63235474957052263062023-06-16T22:10:00.011+02:002023-06-17T18:15:52.025+02:00La société du commentaire
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMAROVT6iPMIuahuxt7QY3D-04uEpYACAx7sQBoD5t_thaHym52afh3TpGkVBjTI9yPLXPbDlvsbPTwZj24--LSD84EH52d787vKdEZVuF9uycWao9NGpyDXOrtHAT2oAjFQwrbXY0dFqeUbMZSYVnTJ52GULjY9GjTveUgEUc9PkQU0lwhIsqGVat/s3743/Conf%201.jpeg" style="display: block; margin-left: auto; margin-right: auto; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="1544" data-original-width="3743" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMAROVT6iPMIuahuxt7QY3D-04uEpYACAx7sQBoD5t_thaHym52afh3TpGkVBjTI9yPLXPbDlvsbPTwZj24--LSD84EH52d787vKdEZVuF9uycWao9NGpyDXOrtHAT2oAjFQwrbXY0dFqeUbMZSYVnTJ52GULjY9GjTveUgEUc9PkQU0lwhIsqGVat/s600/Conf%201.jpeg" width="600" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Cette photo, comme toutes les autres, est de © Jetrho Bare, que nous remercions.</td></tr></tbody></table>
<span> </span><div><i><b><span> </span>Le tango des imbéciles</b></i> <div><span> </span> </div><div><span> </span>Suite à mon dernier ouvrage journalistique à propos de l’Ukraine, <i>La Guerre avant la guerre</i>, aux éditions <b>Konfident</b> — un terme signifiant « informateur » en tchèque comme je l’ai appris récemment — je me flatte d’avoir fait le tour des sites et plates-formes « complotistes ». Cinq vidéos, d’après mes derniers calculs, et à peu près autant d’articles dans des journaux et revues « suspects ». Était-ce un parti-pris de ma part ? Nullement, très cher, si vous m’invitez, et que je peux dire ce qui me semble juste — je me pointe toutes affaires cessantes. <i>Figaro, L'Opinion, Télérama, LFI, Rouge, L'Humanité, LibéObsInkorrukuptMondéBFM</i>, peu importe, je débarque !… Vous pouvez même lâcher en meute vos pitbulls politcorrects comme il est d’usage dans vos médias avec les gens qui déplaisent. Ils ne m’impressionnent pas. </div><div><span> </span>Pour l’essentiel, depuis plus d’un an, dans ce qui passe en haut lieu pour de « l’information » on a eu affaire à une ignorance accablante sur le sujet en question et à un ordre du jour partisan jusqu’à l’absurde. Faut-il rappeler, quitte à s’embourber dans les platitudes, qu’en 2022, des « experts » du Covid, se sont mués du jour au lendemain en « experts » de l’Ukraine ?… Du jamais vu !… Ça ne paie plus, change de braquet !… Fascinant, et très instructif.</div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmnVAl83EELFLigit4tbYSlp5gK2APS4FWPZhr26fXtXrnTnCVkJyLfJr-oBtxC6QJjKbEWDrpOSfoS2z65Z2vAdeUDrT55CvzevrBfxR1peeH3RdQwv2BCixPI6rRTL4it_mczuKxhK4VlwexBPS4dopTUBsrAjApFhBeIJ89FCDFMqQegKWhMdJz/s2891/Conf%203.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2891" data-original-width="1697" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmnVAl83EELFLigit4tbYSlp5gK2APS4FWPZhr26fXtXrnTnCVkJyLfJr-oBtxC6QJjKbEWDrpOSfoS2z65Z2vAdeUDrT55CvzevrBfxR1peeH3RdQwv2BCixPI6rRTL4it_mczuKxhK4VlwexBPS4dopTUBsrAjApFhBeIJ89FCDFMqQegKWhMdJz/w235-h400/Conf%203.jpeg" width="235" /></a></div><br /> </div><div><span> </span>À ce navrant tableau d’ignares tenant leurs infos de la presse américaine — dans le meilleur des cas — il faut ajouter un certain nombre de transfuges, plus ou moins mythomanes, dont la participation à la propagande occidentale est le fond de commerce. J’en ai croisé un en Normandie, il y a quelques mois, un <b>James Bond</b> du KGB à multiples cartes de visite ayant changé de camp pour des raisons qui le concernent, prétendant, le jour même où le Pentagone admettait que le sabotage de Nord Stream n’était pas le fait des Russes — le contraire. Ce charlatan savait mieux que le <i>Pentagone</i> !… Sachant que ce charlot avait fait les beaux jours de LCI en 2022, voici ce qu’on propose au bon peuple, en guise « d’information ». </div><div><i><span> </span>Je ne prends pas ça à la légère.</i> Formé à la vieille école, en particulier à Moscou il y a 25 ans auprès des journalistes américains <b>Mark Ames </b>et <b>Matt Taïbbi</b> — ce dernier a connu une certaine notoriété récemment, vu qu’<b>Elon Musk</b> l’a collé sur les <i>Twitter Files</i> où figure en bonne place un certain <b>Hunter Biden</b>— la déontologie m’impose de citer mes sources, de dire de quoi je parle, ce que je sais, pourquoi je le sais et comment. Ce que ne font aucun des sycophantes grassement payés des médias grand public, français, russes, ukrainiens, ou autres. Par ailleurs, il fut un temps —je suis hélas assez vieux pour m’en souvenir — où la presse était réellement un 4e pouvoir. Visiblement, de nos jours, où l’on nous rebat les oreilles de la « démocratie », l’information n’est plus que le jouet du régime, à moins que ce ne soit l’inverse — comme on dit dans la mafia italo-américaine : <i>They’re all in bed together.</i> Quelle « démocratie » sans information crédible, avec des équipes de « journalistes » tâcherons recopieurs de dépêches, voire bobos exprimeurs d'opinions formatées ?… </div><div><span> </span>Notre information, disait <b>John Le Carré</b>, est devenue soviétique, l’information d’un <i>Bloc</i>. Sans prendre parti dans la guerre atroce en cours, j’ai raconté l’Ukraine que je connais, contrairement aux charlots. Mais<i> personne n’aime les neutres</i>, disait <b>Mussolini </b>en 1914, encore membre du <b>Parti Socialiste Italien</b>, pour pousser à l’Union Sacrée contre les austro-hongrois et entrer en guerre avec les franco-anglais contre l’Allemagne et ses alliés. J’en subis les conséquences !…
À l’heure où l’UE et la Phrance envoient des millions de dollars détournés par la classe dominante ukrainienne — 400 millions de dollars au moins par l‘équipe au pouvoir en Ukraine selon la CIA, d’après <b>Seymour Hersh</b> très récemment — nos impôts, il me semble de la toute première urgence de signaler dans un livre, qu’en Ukraine, telle que je la connais depuis presque vingt ans, il s’agit d’un système de prébendes entre affiliés. Et qu’en est-il de nos classes dirigeantes traitant avec la pègre ?… C’est aussi le sujet de mon livre. Elles ne seraient pas au courant ? Les rétro-commissions d’<b>Avakov</b> par exemple — ex-ministre de l'Intérieur d'Ukraine mis en cause dans la purge de février 2023 — sur les hélicoptères d<b>’Airbus France,</b> <i>connais pas</i>. Dans un fleuron de l’industrie française, disposant de tous les accès aux services de renseignements ?… Tu te paies ma tête ou tu prends le tramway ? Silence radio sur les médias grand public français. On ne va pas cracher dans la soupe, puisque c’est de ça dont il s’agit au bout du compte, chez ceux pour qui le système de la turpitude est une mangeoire. Grand bien leur fasse, la pourriture les rongera d’elle-même, <b>Dorian Gray</b> d'un "Nouveau Monde" proche des pires cauchemars de l'Ancien.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlB2Cu049zCLzgktV4Uxm4IZD5--IpSwEYYoMKbkjd6y3IPfnabTBh7hWIylMeO6ymGW2qPw7aQ2gnkqOxmNqmd_1FfQ4DS-qbs5HDt2xdRxEYYL2H0WeXhCnSTclLkmfSMfCzc2N6KWhcK09_9IjaKHYO3n4CxPU6qDSj6kEuYpLukFycxYQZWo1H/s3981/Conf,%20je%20ne%20sais%E2%80%A6.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1793" data-original-width="3981" height="288" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlB2Cu049zCLzgktV4Uxm4IZD5--IpSwEYYoMKbkjd6y3IPfnabTBh7hWIylMeO6ymGW2qPw7aQ2gnkqOxmNqmd_1FfQ4DS-qbs5HDt2xdRxEYYL2H0WeXhCnSTclLkmfSMfCzc2N6KWhcK09_9IjaKHYO3n4CxPU6qDSj6kEuYpLukFycxYQZWo1H/w640-h288/Conf,%20je%20ne%20sais%E2%80%A6.jpeg" width="640" /></a></div><br /><div><br /></div><div><span> </span> Lorsque, grâce à mon ami <b>Mark Ames</b>, j’ai eu un accès direct à <b>Seymour Hersh</b>, il y a très peu de temps, je le questionnais sur ses thèses évoquant la corruption ukrainienne et des implications euro-américaines, notamment pour la revente des armes de l’OTAN dans le monde entier — avec constitution de sociétés-écrans un peu partout sur la planète — soupçons de blanchiment pour le parti Démocrate, voire nos « élites » européennes, il m’a répondu, et j’ai gardé son courriel : « Vous en savez plus que moi sur la corruption en Ukraine, et vous répondre compromettrait ma sécurité. »
Dans mon livre, la majorité des sources citées, sont ukrainiennes et antirusses mais pas favorables à l’équipe actuelle, car il y a une opposition en Ukraine jusqu’à maintenant, malgré ce que raconte la doxa euro-américaine, colonialiste. </div><div><span> </span> Sur toutes les vidéos, articles et interviews où je vendais ma soupe, tout de même plus vraisemblable que celle des pignoufs qui n’ont jamais foutu les pieds en Ukraine ni en Russie, ne parlent pas les langues, ne connaissent pas les cultures, sont apparus les commentaires des trolls de service. Nous vivons de nos jours dans la civilisation du commentaire. Certains étaient d’une telle longueur, qu’on ne pouvait que se poser la question : qui le paie ?… Comment se fait-il que ce gus ait autant de temps à passer sur mon humble personne ?… On m’accusait, au fil d’une interview récente, d’être marino-poutiniste… Le douteux personnage, caché derrière son anonymat, citait une phrase de mon roman <i>Fasciste</i>, vieux de 35 ans, pour prouver mon allégeance au <b>FN</b>. Comme tant d’autres crétins, la plupart gauchistes, il prenait un <i>roman</i> pour un manifeste, démontrant sa nullité. Nous en sommes là. Amusant du reste, je n’ai jamais milité nulle part, je peux le prouver. Quoi qu’on m’ait accusé d’être un membre encarté du <b>FN</b>, je défie quiconque de retrouver ma carte !… Ma génération, ayant subi le gauchisme des grands frères, qui ont tourné casaque sous nos yeux pour se vendre au <b>PS</b> et à l’affairisme dans les années 1970, ne supportait aucun militantisme de quelque bord qu’il soit… Pour nous, un militant, c’était un curé, de gauche, de droite, quelle importance. Nous préférions <b>Johnny Rotten</b>, nous étions punk — <i>God save the Queen !… She ain’t a human being !…</i>
Je n’ai jamais dévié à cette ligne, depuis plus de 40 ans. De même que la canaille subventionnée de tous les bords n’a jamais cessé ses calomnies, et pour cause — <i>l’indépendance est pour elle une menace</i>.
Quant au poutinisme, contrairement à ces trolls confortables de l’Occident, j’ai eu sérieusement affaire aux tchékistes en 2001, à l’époque où ils voulaient coffrer mon ami Limonov, dont je ne partageais pas les idées, n’étant pas russe, tout bêtement. Mais c’était mon ami. Et je suis fidèle en amitié. Aucun de ces trolls <b>anti-Poutine</b>, ne s’est jamais tapé ça, ce genre d'entrevue menaçante, guerriers de l’Occident peinards derrière leur écran sans risque. Donc, on m’accuse de tout et du contraire, tandis que je n’ai parlé que de l’Ukraine que je connais, et que les Ukrainiens connaissent encore mieux que moi, j’en ai de nombreux témoignages d’amis fidèles de Kiev et d’ailleurs, peu suspects d'être favorables à Moscou. </div><div><span> </span> <i>Personne n’aime les neutres. </i></div><div><span> </span> <b>Thierry Marignac</b>, <b>juin 2023</b>.
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6k0GJzo5hnxStDvQXjr1FryJ9CHzUy0sSX1YJ3LtYNuzynvhLRTUZeBi1R90yHj5kEjm9NEY-aVdbzlUSBrPxEegDZ2aVFVLJG7c35B0885_sdispAyPvk552W3aLFwg3lcRuTACSpjLAn3cgQwN1t_NZtJ44QFfO28mPQQ1fGi9PpC_T6L4MzyGh/s567/La%20guerre%20CV.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="567" data-original-width="369" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6k0GJzo5hnxStDvQXjr1FryJ9CHzUy0sSX1YJ3LtYNuzynvhLRTUZeBi1R90yHj5kEjm9NEY-aVdbzlUSBrPxEegDZ2aVFVLJG7c35B0885_sdispAyPvk552W3aLFwg3lcRuTACSpjLAn3cgQwN1t_NZtJ44QFfO28mPQQ1fGi9PpC_T6L4MzyGh/s320/La%20guerre%20CV.jpeg" width="208" /></a></div><br /><div><br /></div></div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-91180189533774974132023-05-01T18:19:00.004+02:002023-05-01T18:42:26.508+02:00L'État de la Phrance<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsDtxW-chWZlN0T_IH1VALS0_Xcv0Nck-nkSCARbWza4Tw3YDHOhN7mUUaD9jlCREUGbTZVUksacscS5HSEaGRZ4R0_GXYhy0x4ZrqAY9QD_5l3EAhqMiS9OWSVSAeNPWIQoVM1yrEzGOb54uxjcqJPx6M3tys5m-rePIo4Imj0HmtmRky9A4zdJee/s220/220px-Hammett_Samuel_D.jpg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="218" data-original-width="220" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsDtxW-chWZlN0T_IH1VALS0_Xcv0Nck-nkSCARbWza4Tw3YDHOhN7mUUaD9jlCREUGbTZVUksacscS5HSEaGRZ4R0_GXYhy0x4ZrqAY9QD_5l3EAhqMiS9OWSVSAeNPWIQoVM1yrEzGOb54uxjcqJPx6M3tys5m-rePIo4Imj0HmtmRky9A4zdJee/s400/220px-Hammett_Samuel_D.jpg" width="400" />, </a><i>"Je ne laisserai jamais un juge ou un flic m'expliquer ce que je crois être la démocratie."</i></div><div class="separator" style="clear: both;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both;">Dashiell Hammett, auteur du <i>Faucon maltais,</i> à Lilian Hellman sa compagne, avant d'être expédié en prison par la Commission des Activités Anti-américaines, 1951.</div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-58625910173090663922023-04-26T19:14:00.001+02:002023-04-26T19:16:06.236+02:00Maldonnes de Serge Quadruppani<div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimGIrSIX3PnUrIBFHCQI6JHz8-mjluylj6uI_n-ct3gNmDPReWMDFFRaatI7eu241zFyC7oE-eDEO8V2F3MhxjXDSGx9ekVo2NFexjY4yAp2FMDjKyaRyx2Jr8D_SphkSSEnm4-CJ9fUd--wJcnyUc4swSHO1thmM6US_wFwenzDGM7azEDv9IvXEc/s460/editions-metailie.com-maldonnes-maldonnes-hd-300x460.jpg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"><img alt="" border="0" data-original-height="460" data-original-width="300" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimGIrSIX3PnUrIBFHCQI6JHz8-mjluylj6uI_n-ct3gNmDPReWMDFFRaatI7eu241zFyC7oE-eDEO8V2F3MhxjXDSGx9ekVo2NFexjY4yAp2FMDjKyaRyx2Jr8D_SphkSSEnm4-CJ9fUd--wJcnyUc4swSHO1thmM6US_wFwenzDGM7azEDv9IvXEc/s400/editions-metailie.com-maldonnes-maldonnes-hd-300x460.jpg" />
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</a><p class="MsoNormal" style="line-height: 200%;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">VICTOR SERGE ET LÉO MALET POUR EN DÉCOUDRE…</b></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 200%;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span></span></b><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 200%;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Je n’ai lu aucune critique du beau roman <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Maldonnes</i> de Serge Quadruppani, déjà
vieux de deux ans, mais je doute d’avoir beaucoup de concurrents sur ce
coup-là : qui se souvient encore des grands ancêtres que je convoque pour
l’occasion ? Ce qui sert aujourd’hui de culture aux tâcherons, c’est le <i style="mso-bidi-font-style: normal;">twitter</i> de la semaine dernière !…</span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 200%;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Le principal
narrateur — il y en a d’autres — de <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Maldonnes</i>,
nommé Antonin, s’il ne ressemble pas à Serge Quadruppani, plutôt grand et
mince, tandis qu’il est petit et enveloppé, partage avec son créateur une
intelligence corrosive susceptible de ronger les plus épais maillages de
l’utopie.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 200%;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Quand nous évoquâmes avec Jérôme Leroy, il y a une douzaine
d’années, la parenté de son <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Bloc</i> et
de mon <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Fasciste</i>, il me répondit avec
sons sens de l’à-propos : « Mais oui, Thierry, sur ce thème, le
classique indémodable, c’est <i style="mso-bidi-font-style: normal;">La Nuit des
Longs Couteaux ».</i></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 200%;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span></span></i><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;">Eh bien, Serge Quadruppani
retrouve son classique chic dans <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Maldonnes</i>,
lorsque, pour évoquer l’histoire tumultueuse des milieux anarcho-libertaires —
dont il fut un acteur — depuis les années 1970, il se sert dans un polar à rebondissements,
du thème des relations souvent ambigües qui les liaient parfois à la véritable
pègre. Auteur d’un livre sur Roger Knobelpiess, truand chéri de la gauche
caviar avant d’être désavoué pour récidive de braquage, Serge Quadruppani, je
le balance sans vergogne, en sait long sur le sujet.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 200%;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Antonin, son héros, son double, après quelques incursions du
mauvais côté de la loi au prétexte de l’expropriation des expropriateurs et de
la propagande par le fait, se rend compte que le crime n’est pas sa vocation.
Lors du braquage d’un cercle de jeu exécuté en tremblant, il entend son verdict
de mort prononcé par un truand corse. Par ailleurs, l’implacable lucidité qui
ne le quitte jamais tout au long de <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Maldonnes</i>
lui sussure que les débauches payées par les incartades de lui et ses
camarades, les faux papiers, les petites escroqueries, n’ont au fond pas grand
chose à voir avec la révolution. L’hédonisme situationniste diffère-t-il tant
des partouzes arrosées des cadres-sup’ lecteurs de <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Lui ?</i></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 200%;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Lui-même entre deux femmes, l’une en France, l’autre en
Italie, qui ne sont dupes qu’un instant de son double jeu, il ne cesse de se
sentir coupable vis-à-vis de l’une et de l’autre, jusqu’à ce que les deux
rompent avec lui, refusant de marcher plus avant dans les justifications de
l’illusion lyrique, « L’amour libre devenu une chiennerie », disait
Victor Serge au sujet des anarchistes de la Belle Époque… et de la Bande à
Bonnot.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 200%;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Parallèlement à ces mœurs débridées de l’époque, Antonin,
malgré ses doutes et ses distances marquées avec les querelles de sectes
déchirant l’ultragauche, n’a pas perdu la foi en l’idéalisme qui le guide. Tout
comme Serge Quadruppani. Quoiqu’il se défende d’avoir écrit ici une
autobiographie, ce qui est vrai dans le détail et les péripéties, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Maldonnes</i> est en revanche très
probablement une autobiographie de son itinéraire politico-intellectuel. Ce
n’est pas le moindre intérêt du livre. Je suis ici peu suspect de complaisance.
Je me suis bouffé le nez cent fois avec Serge sur les histoires de militance,
quand il entamait les flonflons. Il m’envoyait paître, en général sans
s’énerver. Nous nous sommes toujours réconciliés. Désillusionné à temps des
mêmes sources théoriques, il m’arrive parfois de l’envier. Quoi qu’il en soit,
je vois chez lui, de même que chez son antihéros Antonin quelque chose
d’estimable dans cette obstination : la fierté de ne pas avoir perdu ses
convictions.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 200%;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>C’est autour d’un truand soupçonné de braquage d’un
transport de fonds ayant entraîné mort d’homme et innocenté par la suite que
tourne toute l’intrigue de <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Maldonnes</i>.
On entrevoit les liens troubles entretenus par une certaine ultragauche avec le
milieu, manipulations des deux côtés, chausse-trappes à tous les étages.
Antonin sera la cheville ouvrière de la libération du truand grâce à ses
relations tant dans les milieux culturels que chez les avocats. Il sera aussi
son recéleur. Avant de découvrir… sur une histoire qui se déroule sur plus de
trente ans et se confond avec celle des libertaires…</span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 200%;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Si l’on peut déplorer certaines longueurs, notamment dans
les couplets féministes vers la fin — mais, soyons justes, ils font partie de
l’intrigue où tout est inextricablement mêlé — grâce à une plume agile et des
personnages palpitants, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Maldonnes </i>vaut
le coup d’être lu. On se sent intelligent !</span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 200%;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Waterloo stendhalien de l’altermondialisme, les scènes de
chaos lunaire du G8 de Gênes avec leur cruauté, leur vanité de baroud d’honneur
manquant sa cible, décrites méticuleusement et sans la moindre complaisance
pour un camp comme pour l’autre sont un point culminant de ce roman.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 200%;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Pour le reste, dans sa perception acide des errements de
l’idéalisme, de la férocité de la pègre, des balbutiements inintelligibles de
certaines formes d’amour, Serge Quadruppani a réussi, ça n’était pas gagné avec
ce matériel, un grand bouquin d’époque. Le <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Brouillard
au pont de Tolbiac</i> des temps modernes. Il n’a pas démérité du vieux Léo
Malet.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 200%;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14.0pt; line-height: 200%;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Thierry Marignac,
avril 2023.</b></span></p>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEimGIrSIX3PnUrIBFHCQI6JHz8-mjluylj6uI_n-ct3gNmDPReWMDFFRaatI7eu241zFyC7oE-eDEO8V2F3MhxjXDSGx9ekVo2NFexjY4yAp2FMDjKyaRyx2Jr8D_SphkSSEnm4-CJ9fUd--wJcnyUc4swSHO1thmM6US_wFwenzDGM7azEDv9IvXEc/s460/editions-metailie.com-maldonnes-maldonnes-hd-300x460.jpg" style="display: block; padding: 1em 0px; text-align: center;"></a></div>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-36293214422593937862023-03-20T16:30:00.002+01:002023-03-20T17:28:40.802+01:00Absolut Boris de Patrick de Lassagne<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4W3fAg256mc1CwdR-JBnTSNNsI2yJJS4PF0BNikp9d_CpNx23HnKtng7GeHwg--mGPhsXVpW6YlVIfdVHu6dpsUvwVQ96LfNHZHKGxkTX_l23HNYSVSIhJIxZIRP83Xn3Wfg-XfUkr2Qwhi9hfu6VS0a1gU1-58rf9C5LRBo2jpY_TwjW4txBPB8b/s400/Absolut-Boris-CouV-big.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="400" data-original-width="260" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4W3fAg256mc1CwdR-JBnTSNNsI2yJJS4PF0BNikp9d_CpNx23HnKtng7GeHwg--mGPhsXVpW6YlVIfdVHu6dpsUvwVQ96LfNHZHKGxkTX_l23HNYSVSIhJIxZIRP83Xn3Wfg-XfUkr2Qwhi9hfu6VS0a1gU1-58rf9C5LRBo2jpY_TwjW4txBPB8b/w260-h400/Absolut-Boris-CouV-big.jpg" width="260" /></a></div><p></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> <b>UN POLAR À L’ANCIENNE… ULTRA-MODERNE.</b></span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><b><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></b></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><b><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></b><i><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Absolut Boris</span></i><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> est un polar à l’ancienne : pas le moindre message socio-culturel, vœu de rédemption de l’humanité pécheresse, aucun flic de gauche ni machiavélique député du FN préparant le retour du IIIe Reich. Les effeuilleuses ne sont ni <i>Femen </i> ni syndicalistes, les malfrats prennent aux riches, certes, mais c’est pour garnir leur larfeuille.</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> Une course-poursuite de douze heures entre deux gangs rivaux, où les affreux sont effrayants, enfouraillés à l’arme de guerre, où les gisquettes sont paumées dans des clubs interlopes, où les périphs sont glauques à souhait dans leurs abîmes nauséabonds bourrés de roms, de clodos, de crackés à la foire d’empoigne pour un point d’eau sous le toboggan. Ça chicore et ça grince dans un argot post-moderne, farci de rap et d’américanismes, mixé au montreuillois manouche qui déchire. Nom d’un chien, on n’avait pas vu ça depuis <i>Touchez pas au grisbi !</i></span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"></span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUMxE_ubTQS1ljUSfXq7HZMnd5eZfE08uevdG7rPnobP6Ga2GeZSCZywn6MaWhVRfXsNIdARLEsB8kVyTqsKj1IQMSXdveXEh4srPcpkfqtO1Ax-afkcJyWUne4wcRIAIgBinxzYKbPX02buw4yljwX-hwEvauIPBLQ74gOyvt7RolqM8n43xiqal_/s225/Best%20friends.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="225" data-original-width="225" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjUMxE_ubTQS1ljUSfXq7HZMnd5eZfE08uevdG7rPnobP6Ga2GeZSCZywn6MaWhVRfXsNIdARLEsB8kVyTqsKj1IQMSXdveXEh4srPcpkfqtO1Ax-afkcJyWUne4wcRIAIgBinxzYKbPX02buw4yljwX-hwEvauIPBLQ74gOyvt7RolqM8n43xiqal_/w400-h400/Best%20friends.jpg" width="400" /></a></div><br /><i><br /></i><p></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> Dès que surgit le gang de la voyoucratie banlieusarde improvisé pour l’occase, sur le tuyau d’un maquereau antillais chevronné — où Gitans, Arabes, cas sociaux et Guadeloupéens se mélangent dans un esprit très multiculturel — pour sucrer cinq strip-teaseuses aux entrailles pleines de coke sous le nez d’un parrain russe de la vieille école à la descente de l’avion de Caracas — on sait qu’il va y avoir du rif. Dans un hurlement de pneus, les banlieusards s’arrachent en arrosant à la Uzi, mais ils ont <i>Absolut Boris</i> et ses gorilles sur les talons. Tous les taulards du Caucase aux trousses des vétérans de Clairvaux et des embuscades droit devant sur la bretelle d’autoroute… Dans la mitraille, plus personne n’y retrouve ses petites et leur précieuse cargaison. Par ce mois d’août caniculaire, les Kalachs n’ont pas le temps de refroidir.</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> C’est à un cave récemment divorcé en dépression à qui on choure sa bagnole sous son nez qu’échoit le beau rôle — sauver la belle Tanya, armé d’un cure-dents. Vous parlez d’un personnage positif. Et de ses chances de réussir. Patrick de Lassagne est infréquentable, c’est pas du polar d’agrégé de philo !…</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> Mais la conjonction d’une langue déroutante, d’une intrigue haletante, et d’une overdose d’humour noir, en fait un bouquin hors-normes, mêlant innovation et classicisme. Le Rouge est mis, les plumitifs, vous avez un rival pit-bull qui va vous faire passer pour des douairières. Il va falloir que je l’interroge sur sa conscience sociale et ses idées sur les grands problèmes de l’heure la prochaine fois qu’il balance un paveton dans la mare du thriller bobo bien léché, et des pleureuses académiques du <i>roman noir </i>à prétentions concernées. <i>Descendez-le à la prochaine</i>.</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> <b>Thierry Marignac, mars 2023.</b></span></p><p> </p>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-25345695940600549492023-03-17T12:13:00.001+01:002023-03-17T13:52:03.429+01:00La Guerre avant la guerre, sortie le 23 mars aux éditions Konfident<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvdKKhIb1pLlkma7_5R0lEuvjEZoKXYs3Skgv1lbv3eHu0leXDejJ1-0hINnHICmhw1cEvYo9ZkiqMqpr5j29Rd6K6dfwQS2Cf2jKHg92tEdfkB7rXKAHDyTxG6HDUQvwhlLhDGOm2aWvHa7TKOBSeP29srrYoW6HqEZ1gKYYzZMSR7dbmUsIYxXhj/s4029/La%20guerre%20avant%E2%80%A6.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="3024" data-original-width="4029" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjvdKKhIb1pLlkma7_5R0lEuvjEZoKXYs3Skgv1lbv3eHu0leXDejJ1-0hINnHICmhw1cEvYo9ZkiqMqpr5j29Rd6K6dfwQS2Cf2jKHg92tEdfkB7rXKAHDyTxG6HDUQvwhlLhDGOm2aWvHa7TKOBSeP29srrYoW6HqEZ1gKYYzZMSR7dbmUsIYxXhj/w400-h300/La%20guerre%20avant%E2%80%A6.jpeg" width="400" /></a></div><p><br /></p><span> </span>La sortie de ce livre est désormais de notoriété publique depuis une conférence-débat inaugurale du Salon du livre des Pieux, le 10 mars dans le <b>Cotentin</b> avec un certain <b>Sergueï Jirnov</b>, paraît-il vedette des médias, se présentant comme un ex du <b>KGB</b>, tandis qu'il semblait loin d'en posséder la science de l'allusion et de la litote, la réserve implacable remarquée chez les tchékistes qui nous approchèrent en Russie quand ils voulaient boucler Édouard Limonov, il y a un quart de siècle. Quoi qu'il en soit, ce débat parfois assez vif réunit cent cinquante personnes dont pas une ne quitta la salle au cours des deux heures de discussion.<p></p><p><span> Une vingtaine de lecteurs purent ainsi acquérir ce livre à paraître le 23 mars en avant-première, au cours des deux jours du Salon du Livre des Pieux.</span> Nous eûmes droit à deux pages dans la presse locale, une dans <i>La Manche Libre, </i>l'autre dans <i>La Presse de la Manche. </i>Ce matin, <b>Sylvain Ferreira </b>nous a fait l'honneur d'annoncer notre livre journalistique, suite presque vingt ans plus tard de <i>Vint, le roman noir des drogues en Ukraine</i> (Payot, 2006), sur l'histoire récente, les coulisses de l'Ukraine d'avant-guerre. C'est au lien ci-dessous:</p><p><span> </span><a href="https://youtu.be/RLcb3CJQNV4?t=851">https://youtu.be/RLcb3CJQNV4?t=851</a><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhYSsXU0-xnQ6QNqGpaG3u-wAMN6jIOwe7rCnunwxHOLoxdT8BOM_v926P4o4O966FdZWnm9F1HZOC8s4CKOto1kqHLuQ04wI-DehHT--5q_MIXeCqKemTXewyHp3UJJA1oR_nRB89NZYe9aMXbAHSIvrIFCnnc7VRtDgCES31boWv81XydxBy2ioK/s567/La%20guerre%20CV.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="567" data-original-width="369" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhYSsXU0-xnQ6QNqGpaG3u-wAMN6jIOwe7rCnunwxHOLoxdT8BOM_v926P4o4O966FdZWnm9F1HZOC8s4CKOto1kqHLuQ04wI-DehHT--5q_MIXeCqKemTXewyHp3UJJA1oR_nRB89NZYe9aMXbAHSIvrIFCnnc7VRtDgCES31boWv81XydxBy2ioK/w260-h400/La%20guerre%20CV.jpeg" width="260" /></a></div><br /><p><span> </span>L'auteur, consulté en exclusivité par<i> Antifixion , </i>décrit ainsi son ouvrage:</p><p><br /></p><p><span> </span>"C'est pour rétablir un certain équilibre, celui de l<i>'information</i> que j'entreprends ce livre, à la demande de mes éditeurs, sur une question, qu'à la différence des <i>experts</i> surgis la semaine dernière, je <i>connais. </i>Il y sera question des westerns criminels de Russie et d'Ukraine, avant-guerre. Il y sera question de l'ignorance et de la haine aveugle érigées en dogme dans les deux camps".</p><p><span> L'auteur est ainsi présenté par l'éditeur:</span><br /></p><p><span><span> "Thierry Marignac arrive à Kiev fin 2004, en pleine révolution orange pour un reportage en Ukraine financé par une organisation de George Soros. Avant de partir, un ami russe l'a mis en garde: "Tu veux toujours y aller ? La guerre civile vient de commencer…"</span><br /></span></p><p><span><span><span> Quand il y retourne dix ans plus tard, la révolte du Maïdan est passée par là. On se bat dans le Donbass…"</span><br /></span></span></p><p><span><span><span><span> À PARAÎTRE LE 23 MARS, AUX ÉDITIONS KONFIDENT</span><br /></span></span></span></p><p><br /></p>Marignachttp://www.blogger.com/profile/10135688408787770585noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-7119409015865138944.post-28739186300902018922023-02-15T14:57:00.006+01:002023-02-15T14:57:35.610+01:00Poétesse en temps de guerre<p> <span> </span><i>La poésie d'Anna Arkatova a toujours été singulière, difficile à traduire, avec son usage dadaïste des formules toutes faites, au fil de vers extrêmement originaux et modernes.</i></p><p><i><span> Elle livre ici son trouble des temps présents. Nous n'avons publié d'elle que quelques poèmes auparavant.</span><br /></i></p><p><i><span><br /></span></i></p><p><i></i></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><i><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgqWvloa8XBsgeX-zf480LP3h9EbHJCdJBvpd3NYHxxES8UG-sT8qtB7nbTR0OYUGdmLJSyr80D_qm3DbMoo159WKAzcpKicKOV4iJTptHfSqvaSSWoL_NecorM1XWasM2YzrbTNK8QGm89bZTwL-Yazto6ETsPDRlxG7VEohAmJQZQm0vIUjhFLG6e/s220/220px-Lithuania-topo-de.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="190" data-original-width="220" height="345" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgqWvloa8XBsgeX-zf480LP3h9EbHJCdJBvpd3NYHxxES8UG-sT8qtB7nbTR0OYUGdmLJSyr80D_qm3DbMoo159WKAzcpKicKOV4iJTptHfSqvaSSWoL_NecorM1XWasM2YzrbTNK8QGm89bZTwL-Yazto6ETsPDRlxG7VEohAmJQZQm0vIUjhFLG6e/w400-h345/220px-Lithuania-topo-de.png" width="400" /></a></i></div><i><br /></i><p></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Voici la Côte</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Lettonie, Lituanie ?</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Voici une femme depuis longtemps morte</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Mais son nom rejaillit, resplendit</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Et ce monde ne promet rien</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Ces promesses alors sont en vain</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Dans les poses de la honte dédoublées</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Sur le sable et au-dessous enfermé</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Par une latitude fragile, un monde d’instabilité</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Et comme une syllabe, nous sommes indissolublement liés</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Comme des flotteurs et près des flotteurs</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Et le crépuscule tardif est une aube prématurée,</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Tout semblait tel que la mort n’était qu’un leurre</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">À présent et dans cette rime filée</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">On ne peut retenir ce qu’elle a réussi</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Par des lèvres à peine déplacées</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Où est la Lettonie et mon Dieu ma Lituanie…</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">***</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Вот побережье</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Латвия? Литва?</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Вот женщина она давно мертва</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">А имя ее плещет и блестит</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">И ничего на свете не сулит </span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Напрасно - эти посулы тогда</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Удвоенные позами стыда</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Держали на песке и под песком</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Непрочный мир непрочным пояском</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">И мы нерасторжимые как слог</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Как поплавок и рядом поплавок </span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">И поздний сумрак он же ранний свет -</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Все выглядело так что смерти нет</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Теперь и этой рифме ходовой</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Не удержать что удавалось той </span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Губами переложенной едва</span></p><p class="MsoNormal" style="background-color: white; color: #222222; font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Где Латвия где боже мой Литва…</span></p><table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="background-color: white; border-collapse: collapse; color: #222222; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: small; width: 427px;"><tbody><tr><td style="margin: 0px; padding: 0cm;"><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 15pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><b><span style="color: #1f1f1f; font-family: Helvetica; font-size: 13.5pt;">Анна Аркатова</span></b><span style="color: #888888;"><b><span style="color: #5f6368; font-family: Helvetica; font-size: 13.5pt;"></span></b></span></p><span style="color: #888888;"></span></td></tr></tbody></table><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></p><p><span style="background-color: white; color: #888888; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: small;"></span><span style="background-color: white; color: #888888; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: small;"></span><span style="background-color: white; color: #888888; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: small;"></span><iframe aria-hidden="true" style="color: #202124; font-family: "Google Sans", Roboto, RobotoDraft, Helvetica, Arial, sans-serif; height: 9em; position: absolute; top: -99em; width: 9em;" tabindex="-1"></iframe></p><div style="color: white; font-family: "Google Sans", Roboto, RobotoDraft, Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 0px; height: 0px; left: 338.452px; overflow: hidden; position: absolute; top: 155.724px; width: 0px; z-index: -9;"><form action="https://mail.google.com/mail/u/0/?ui=html&zy=s" id="null" method="post"><input class="submit_as_link" style="background-attachment: initial; background-clip: initial; background-image: none; background-origin: initial; background-position: initial; background-repeat: initial; background-size: initial; border-color: initial; border-style: none; border-width: initial; color: white; cursor: pointer; font-family: "Google Sans", Roboto, RobotoDraft, Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 0px; margin: 0px; padding: 0px; text-decoration-line: underline;" type="submit" value="Affichage HTML simplifié" /></form></div><div aria-atomic="true" aria-live="assertive" style="color: #202124; font-family: "Google Sans", Roboto, RobotoDraft, Helvetica, Arial, sans-serif; height: 1px; overflow: hidden; position: absolute; top: -1000px;"> </div><div aria-atomic="true" aria-live="polite" style="color: #202124; font-family: "Google Sans", Roboto, RobotoDraft, Helvetica, Arial, sans-serif; height: 1px; overflow: hidden; position: absolute; top: -1000px;">Conversation ouverte. 1 message non lu.</div><div style="color: #202124; font-family: "Google Sans", Roboto, RobotoDraft, Helvetica, Arial, sans-serif; min-height: 100%; position: relative;"><div class="vI8oZc yL"><div class="wl" style="background: rgb(246, 248, 252); height: 519.091px; overflow: hidden; position: fixed; width: 1128.18px;"></div><div class="wq" style="height: 519.091px; position: fixed; width: 1128.18px;"></div><div class="wp" style="height: 519.091px; position: fixed; width: 1128.18px;"></div><div class="wo" style="height: 519.091px; position: fixed; width: 1128.18px;"></div><div class="wn" style="height: 519.091px; position: fixed; width: 1128.18px;"></div></div><div tabindex="0"></div><div class="nH" style="width: 1128.18px;"><div class="nH" style="position: relative;"><div class="nH w-asV aiw" style="background-attachment: initial; background-clip: initial; background-image: none; background-origin: initial; background-position: initial; background-repeat: initial; background-size: initial; border-bottom: none; box-shadow: initial; margin-bottom: 0px; min-height: inherit; position: relative; z-index: 6;"><div class="nH oy8Mbf"><div class="a3I" style="height: 1px; left: -10000px; overflow: hidden; position: absolute; top: -10000px; width: 1px;"><br /><a class="J-Ke" href="https://mail.google.com/mail/u/0/" id=":d" target="_top">Aller au contenu</a><br /><a aria-controls=":f" aria-expanded="false" class="J-Ke" href="https://mail.google.com/mail/u/0/" id=":e" target="_top">Utiliser Gmail avec un lecteur d'écran</a><a aria-label="Gmail" class="gb_oe gb_Bc gb_me" href="https://mail.google.com/mail/u/0/#inbox" style="display: inline-block; font-family: Roboto, Arial, sans-serif; font-size: 13px; outline: none; vertical-align: middle; white-space: nowrap;" title="Gmail"><img alt="" aria-hidden="true" class="gb_Fc" role="presentation" src="https://ssl.gstatic.com/ui/v1/icons/mail/rfr/logo_gmail_lockup_default_1x_r5.png" srcset="https://ssl.gstatic.com/ui/v1/icons/mail/rfr/logo_gmail_lockup_default_1x_r5.png 1x, https://ssl.gstatic.com/ui/v1/icons/mail/rfr/logo_gmail_lockup_default_2x_r5.png 2x " style="border: 0px; height: 40px; margin-bottom: 4px; vertical-align: middle; width: 109px;" /></a></div></div><div class="nH oy8Mbf qp" style="background-attachment: initial; background-clip: initial; background-image: initial; background-origin: initial; background-position: initial; background-repeat: initial; background-size: initial; margin-bottom: -18px; position: relative;"><header class="gb_Ea gb_7a gb_Ve gb_Tc" id="gb" role="banner" style="color: black; font-family: Roboto, Arial, sans-serif; font-size: 13px; font-stretch: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; line-height: 27px; min-width: 320px; position: relative; transition: box-shadow 250ms ease 0s; z-index: 986;"><div class="gb_Sd gb_9d gb_Zd" style="box-sizing: border-box; display: flex; justify-content: space-between; min-width: min-content; padding: 8px; position: relative; transition: background-color 0.4s ease 0s; width: 1128.18px;"><div class="gb_Rd gb_2d gb_Se gb_Ie gb_Pe" style="-webkit-box-align: center; -webkit-box-pack: center; align-items: center; display: flex; flex: 1 1 100%; height: 48px; justify-content: flex-start; user-select: none; vertical-align: middle; white-space: nowrap;"><div class="gb_ue gb_te" style="line-height: 0; text-align: right; user-select: none;"></div><div class="gb_Ke" style="flex: 1 1 auto; height: 48px; max-width: 100%; padding-left: 10px; padding-right: 30px; width: 650.312px;"><form class="gb_Xe gb_vf aJf" id="aso_search_form_anchor" method="get" role="search" style="background: rgb(234, 241, 251); border-radius: 8px; border: 1px solid transparent; margin-left: 0px; margin-right: 0px; max-width: 720px; position: relative; transition: background 100ms ease-in 0s, width 100ms ease-out 0s;"><h2 class="a3I" style="height: 1px; left: -10000px; overflow: hidden; position: absolute; top: -10000px; width: 1px;">Recherche</h2></form></div></div></div></header></div></div><div class="nH aqk aql bkL" style="display: flex; flex-direction: row; position: relative;"><div class="nH bkK" style="-webkit-box-flex: 1; flex-grow: 1; overflow: hidden;"><div class="nH" style="background-color: white; border-radius: 16px; margin-bottom: 16px; overflow-y: hidden;"><div class="nH"><div class="nH ar4 z"><div class=""><div class="AO" style="position: relative;"><div class="Tm aeJ" id=":3" style="background-attachment: initial; background-clip: initial; background-image: initial; background-origin: initial; background-position: initial; background-repeat: initial; background-size: initial; height: 391px; overflow-y: scroll; padding-right: 0px;"><div class="aeF" id=":1" style="min-height: 201.102px; padding: 0px; vertical-align: bottom;"><div class="nH"><div class="nH" role="main"><div class="nH g id"><table cellpadding="0" class="Bs nH iY bAt" role="presentation" style="background-attachment: initial; background-clip: initial; background-image: initial; background-origin: initial; background-position: initial; background-repeat: initial; background-size: initial; border-collapse: collapse; border-spacing: 0px; display: block; min-height: 64ex; padding: 0px; position: static !important; width: 800.739px;"><tbody></tbody></table><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Voici la Côte</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Lettonie, Lituanie ?</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Voici une femme depuis longtemps morte</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Mais son nom rejaillit, resplendit</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Et ce monde ne promet rien</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Ces promesses alors sont en vain</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Dans les poses de la honte dédoublées</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Sur le sable et au-dessous enfermé</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Par une latitude fragile, un monde d’instabilité</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Et comme une syllabe, nous sommes indissolublement liés</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Comme des flotteurs et près des flotteurs</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Et le crépuscule tardif est une aube prématurée,</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Tout semblait tel que la mort n’était qu’un leurre</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">À présent et dans cette rime filée</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">On ne peut retenir ce qu’elle a réussi</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Par des lèvres à peine déplacées</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Où la Lettonie et mon Dieu ma Lituanie…</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">***</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Вот побережье</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Латвия? Литва?</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Вот женщина она давно мертва</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">А имя ее плещет и блестит</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">И ничего на свете не сулит </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Напрасно - эти посулы тогда</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Удвоенные позами стыда</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Держали на песке и под песком</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Непрочный мир непрочным пояском</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">И мы нерасторжимые как слог</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Как поплавок и рядом поплавок </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">И поздний сумрак он же ранний свет -</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Все выглядело так что смерти нет</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Теперь и этой рифме ходовой</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Не удержать что удавалось той </span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Губами переложенной едва</span></p><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 32px; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><span lang="RU" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14pt; line-height: 37.3333px;">Где Латвия где боже мой Литва…</span></p><span style="color: #888888;"></span><span style="color: #888888;"></span><table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="border-collapse: collapse; width: 427px;"><tbody><tr><td style="margin: 0px; padding: 0cm;"><p class="MsoNormal" style="font-family: Cambria; font-size: 12pt; line-height: 15pt; margin: 0cm 0cm 0.0001pt;"><b><span style="color: #1f1f1f; font-family: Helvetica; font-size: 13.5pt;">Анна Аркатова</span></b></p></td></tr></tbody></table></div></div></div></div></div></div></div></div></div></div></div><div class="nH aUx" jsaction="CyXzrf:.CLIENT" style="flex-shrink: 0; min-width: 56px;"><div class="no" style="float: left;"><div class="nH bAw nn" style="float: left; height: 439.099px; min-height: 1px; min-width: 56px; transition-duration: 0.15s; transition-property: min-width, width; transition-timing-function: cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1); width: 56px; z-index: 2;"><div aria-label="Panneau latéral" class="brC-aT5-aOt-Jw" role="complementary" style="background-color: #f6f8fc; border-left: 1px solid transparent; box-sizing: border-box; display: flex; flex-direction: column; height: 439.091px; position: relative; width: 56px;"><div class="brC-aT5-aOt-bsf-Jw" style="display: flex; flex-direction: column; flex: 1 0 auto; margin-bottom: 56px;"><div class="brC-bsf-aT5-aOt" role="tablist" style="-webkit-box-flex: 1; flex-grow: 1; height: 100px; outline: none; overflow: hidden; user-select: none;" tabindex="0"><div aria-disabled="false" aria-label="Agenda" aria-selected="false" class="bse-bvF-I aT5-aOt-I bse-bvF-aLp" data-guest-app-id="6" id="gsc-gab-6" role="tab" style="cursor: pointer; height: 56px; outline: none; pointer-events: none; position: relative; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 56px;"><div class="aT5-aOt-I-JX-atM aT5-aOt-I-JX-atM-Kv" style="border-color: rgb(232, 240, 254); border-radius: 50%; display: flex; height: 40px; left: 8px; position: absolute; top: 8px; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 40px;"></div><div class="aT5-aOt-I-JX-atM aT5-aOt-I-JX-atM-J6" style="border-radius: 50%; display: flex; height: 40px; left: 8px; position: absolute; top: 8px; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 40px;"></div><div class="aT5-aOt-I-JX-Jw" style="align-items: center; background-color: transparent; background-image: url("https://www.gstatic.com/companion/icon_assets/calendar_2020q4_2x.png"); background-position: center center; background-repeat: no-repeat; background-size: 20px 20px; border-radius: 50%; display: flex; height: 40px; left: 8px; pointer-events: auto; position: absolute; top: 8px; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 40px;"></div></div><div aria-disabled="false" aria-label="Keep" aria-selected="false" class="bse-bvF-I aT5-aOt-I bse-bvF-a9p" data-guest-app-id="2" id="gsc-gab-2" role="tab" style="cursor: pointer; height: 56px; outline: none; pointer-events: none; position: relative; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 56px;"><div class="aT5-aOt-I-JX-atM aT5-aOt-I-JX-atM-Kv" style="border-color: rgb(254, 247, 224); border-radius: 50%; display: flex; height: 40px; left: 8px; position: absolute; top: 8px; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 40px;"></div><div class="aT5-aOt-I-JX-atM aT5-aOt-I-JX-atM-J6" style="border-radius: 50%; display: flex; height: 40px; left: 8px; position: absolute; top: 8px; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 40px;"></div><div class="aT5-aOt-I-JX-Jw" style="align-items: center; background-color: transparent; background-image: url("https://www.gstatic.com/companion/icon_assets/keep_2020q4v3_2x.png"); background-position: center center; background-repeat: no-repeat; background-size: 20px 20px; border-radius: 50%; display: flex; height: 40px; left: 8px; pointer-events: auto; position: absolute; top: 8px; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 40px;"></div></div><div aria-disabled="false" aria-label="Tasks" aria-selected="false" class="bse-bvF-I aT5-aOt-I bse-bvF-aLp" data-guest-app-id="4" id="gsc-gab-4" role="tab" style="cursor: pointer; height: 56px; outline: none; pointer-events: none; position: relative; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 56px;"><div class="aT5-aOt-I-JX-atM aT5-aOt-I-JX-atM-Kv" style="border-color: rgb(232, 240, 254); border-radius: 50%; display: flex; height: 40px; left: 8px; position: absolute; top: 8px; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 40px;"></div><div class="aT5-aOt-I-JX-atM aT5-aOt-I-JX-atM-J6" style="border-radius: 50%; display: flex; height: 40px; left: 8px; position: absolute; top: 8px; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 40px;"></div><div class="aT5-aOt-I-JX-Jw" style="align-items: center; background-color: transparent; background-image: url("https://www.gstatic.com/companion/icon_assets/tasks_2021_2x.png"); background-position: center center; background-repeat: no-repeat; background-size: 20px 20px; border-radius: 50%; display: flex; height: 40px; left: 8px; pointer-events: auto; position: absolute; top: 8px; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 40px;"></div></div><div aria-disabled="false" aria-label="Contacts" aria-selected="false" class="bse-bvF-I aT5-aOt-I bse-bvF-aLp" data-guest-app-id="9" id="gsc-gab-9" role="tab" style="cursor: pointer; height: 56px; outline: none; pointer-events: none; position: relative; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 56px;"><div class="aT5-aOt-I-JX-atM aT5-aOt-I-JX-atM-Kv" style="border-color: rgb(232, 240, 254); border-radius: 50%; display: flex; height: 40px; left: 8px; position: absolute; top: 8px; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 40px;"></div><div class="aT5-aOt-I-JX-atM aT5-aOt-I-JX-atM-J6" style="border-radius: 50%; display: flex; height: 40px; left: 8px; position: absolute; top: 8px; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 40px;"></div><div class="aT5-aOt-I-JX-Jw" style="align-items: center; background-color: transparent; background-image: url("https://www.gstatic.com/companion/icon_assets/contacts_2022_2x.png"); background-position: center center; background-repeat: no-repeat; background-size: 20px 20px; border-radius: 50%; display: flex; height: 40px; left: 8px; pointer-events: auto; position: absolute; top: 8px; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 40px;"></div></div><div aria-disabled="true" aria-hidden="false" class="brC-aT5-aOt-axR" id=":mp" role="separator" style="border-bottom-color: rgb(225, 227, 225); border-left-color: rgb(225, 227, 225); border-right-color: rgb(225, 227, 225); border-top: 1px solid rgb(225, 227, 225); content: ""; flex: 1 0 auto; margin: 16px auto 0px; padding-bottom: 16px; user-select: none; width: 20px;"></div><div aria-label="Télécharger des modules complémentaires" aria-selected="false" class="bse-bvF-I aT5-aOt-I" id="qJTzr" role="tab" style="cursor: pointer; height: 56px; outline: none; pointer-events: none; position: relative; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; user-select: none; width: 56px;"><div class="aT5-aOt-I-JX-atM aT5-aOt-I-JX-atM-Kv" style="border-color: rgb(232, 240, 254); border-radius: 50%; display: flex; height: 40px; left: 8px; position: absolute; top: 8px; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; width: 40px;"></div><div class="aT5-aOt-I-JX-atM aT5-aOt-I-JX-atM-J6" style="border-radius: 50%; display: flex; height: 40px; left: 8px; position: absolute; top: 8px; transition: all 0.3s cubic-bezier(0.4, 0, 0.2, 1) 0s; width: 40px;"></div><div class="aT5-aOt-I-JX-Jw" style="align-items: center; background-color: transparent; background-image: url("https://fonts.gstatic.com/s/i/googlematerialicons/add/v21/black-24dp/1x/gm_add_black_24dp.png"); 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